Archives pour mars 2010


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Allez les jaunes !

En 2003, après les grèves contre la réforme des retraites de Fillon (devenu premier sinistre de l’An pire de Naboléon) où nous attendions une grève générale qui n’est pas venu, merci les jaunes! Les jaunes (CFDT, CGC et consors…) ont signé…

Continuons

Pour rappel la loi Fillon de 2003 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Retraite_en_France, lire le paragraphe age des retraites avec attention. Souvenez vous à cette époque (en 2003), la CNT et quelques autres gueulaient (comme d’hab) pour une societé plus autogestionnaire et pointaient déjà du doigt la 2° partie de ce texte sur l’éventalité en 2010 .
Morceaux choisi de wikipedia:
« La réforme Fillon de 2003 a envisagé l’éventualité du rallongement jusqu’à 168 trimestres et le simulateur M@rel tient déjà compte de l’augmentation de la durée de cotisations suivante qui semble donc probable « 

Donc le gouvernement et les partenaires sociaux (comme on s’autorise à dire dans les milieux autorisés) vont nous concoter que cette éventualité va devenir sûr, à quelques trimestres supplémentaires près et quelques adaptations (pénibilité du travail….) Et pendant ce temps, les jaunes (CFDT, CGC, liste non eshaustive à compléter à mesure de votre humeur) vont nous occuper à des grèves « MODEM », de temps en temps et criant victoire sur la pénibilité. Attention le playmobil Beattles est cap de nous la faire aussi !

Bref, reprenons cette article de wikipedia, on y notera un superbe simulateur sponsorisé par AGIRCC, ARCOO (des trucs sérieux quoi !) suivant ce lien http://www.marel.fr/Et ben, essayez donc,  exemple d’un cas au hasard d’un individu « béta » ( ;-) ) né dans les années 70 qui a fait un peu d’études, il devra bosser jusqu’à 63ans minimum ! Quel reve, près de 44 ans à bosser pour un voleur avec des emprunts à rembourser à des doriphores (maison Bouygues, Renault Scenic et écran plat comme son voisin, on a du pouvoir, du pouvoir d’achat, à chier ce pouvoir de merde). Houla on s’éloigne là quoique ! Lisez cette article de wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Retraite_en_France) et simulez votre départ en retraite (http://www.marel.fr/) histoire de…tout ça pour dire que :

A bas le capitalisme et débarrassons nous de nos chaines

Le 19° siècle a été celui de la République
Le 20° siècle celui du socialisme
Faisons du 21° siècle celui de l’autogestion

Inventons ensemble un monde plus solidaire, plus égalitaire, plus libertaire et respecteux de l’environnement

Réapproprions nous nos vies !

Pourquoi être végetarien-ne/végetalien-ne??

Le 20 mars était la date de la journée mondiale sans viande…

Cette journée vise avant tout à provoquer une réflexion quant à la légitimité de la consommation de viande. En effet, la viande n’est pas un produit de consommation à mettre sur le même plan que les produits alimentaires d’origine végétale puisqu’il implique la production, l’élevage, le transport puis la mise à mort d’un être dont la sensibilité n’est plus remise en question par la majorité d’entre nous (et est admise par le corps scientifique). La preuve ; couper une pomme en deux est beaucoup plus facile psychologiquement que de saigner un poulet.

La remise en question grandissante de la consommation de viande et le nombre croissant de végéta*iens dans le monde sont liés à plusieurs facteurs.

D’une part, la plupart des gens s’accordent pour dire que les méthodes actuelles d’élevage sont révoltantes. Parce qu’avec l’étendue du système capitaliste, les animaux ne sont plus considérés que comme des machines à transformer des protéines végétales en protéines animales, à qui l’on accorde le minimum de bien-être possible (par soucis de rentabilité) et que l’on abat lorsque la production n’est plus assez importante. À cela, on peut ajouter la pénibilité du travail dans les abattoirs – où les taux de suicide et de renouvellement de personnel sont parmi les plus élevés. Qui aimerait travailler à la chaine dans un abattoir ?

D’autre part, la production de viande a un impact non négligeable sur l’environnement (émission en masse de gaz à effet de serre, production et importation de tourteaux de soja en Amérique du Sud pour nourrir les bovins européens..) et consiste en un gachit considérable : produire une protéine animale nécessite l’utilisation de sept protéines végétales

On peut répondre à cela que les ruminants, contrairement à l’humain, sont capables de valoriser l’herbe et le foin ce qui en plus permet le maintien d’espaces ouverts (les prairies). Cependant, la grande majorité des animaux d’élevage ne sont pas nourris à l’herbe (du moins, pas exclusivement) et consomment en masse des céréales / légumineuses qui en plus sont souvent produites hors du pays voire du continent de consommation. Le foin donné hors période de pâturage, s’il était restitué au sol, permettrait de limiter la fertilisation des terres. Et même si les animaux présentent un intérêt agricole (pâturage, fertilisation grâce au fumier en agriculture biologique), leur utilisation n’apparait pas comme nécessaire. Et qu’est-ce qui justifie que l’intérêt environnemental (présence de prairie) passe avant l’intérêt des bovins / ovins pâturant ?

Enfin la consommation de viande n’est absolument pas nécessaire à un être humain pour vivre. Au contraire, une consommation excessive (plus de quelques fois par mois) serait à l’origine de maladies cardio-vasculaires, cancers du côlon… L’alimentation végétale peut, à elle seule, apporter tous les éléments nécessaires pour vivre et ce en quantité suffisante. Par exemple, un plat principal constitué d’un quart de légumineuses (lentilles, soja, pois..) et de trois quart de céréales (riz, blé, maïs, épeautre, quinoa…) apporte suffisamment de protéines et ce de façon équilibrée en acides aminés. Évoluer vers une alimentation à tendance végétale permet la découverte de nouveaux aliments, de nouvelles saveurs et façon de cuisiner…

                                                                                                                          Une végetalienne

A deux milles kilomètres d’ici

Athènes. Grèce. A deux mille kilomètres d’ici. L’Etat grec est quasi en banqueroute et l’économie grecque n’en sort plus. Sur les conseils des autres pays de l’Union Européenne, le parti socialiste gouvernante a décrété toute une série de mesures d’austérité et de restructurations. Ca coutera « du sang, de la sueur et des larmes », c’est ce que jurent les ministres, mais « on ne peut pas faire autrement ». Depuis janvier, des routes, des ports, des aéroports, des frontières, des usines, le réseau ferroviaire… sont régulièrement bloqués par ceux qui savent que ce seront eux qui payeront le prix. Les manifestations se suivent et aucun politicien ne semble être encore capable de calmer et de canaliser les protestations. Fréquemment, de durs affrontements ont lieu avec la police anti-émeute et des centaines de destructions, d’incendies et d’attaques explosives dirigent leur attention dévastatrice contre les structures de l’Etat et de l’économie, contre toutes les expressions de l’autorité.

« Du sang, de la sueur et des larmes. » Tandis que la police charge toujours plus violemment toute manifestation ou rassemblement, tandis qu’elle a déjà cassé les jambes et les bras de centaines de personnes, du sang meurtrier a coulé à l’aube du 12 mars 2010. Une patrouille de police avait surpris deux compagnons anarchistes en train de voler une voiture. S’en suivit une fusillade, un compagnon a pu s’enfuir tandis que l’autre, Lambros Fountas, a été atteint par plusieurs balles. Grièvement blessé, il a encore essayé de fuir, mais il a été rattrapé par les flics et qui l’on laissé saigner à mort. Lambros Fountas avait 35 ans et ça faisait des années qu’il s’était engagé dans la lutte contre toute forme d’autorité ; parfois seul ou avec quelques compagnons, parfois coude à coude avec d’autres opprimés et rebelles. Il se battait avec toutes les armes qu’il considérait utiles : avec la plume et le papier, avec des pierres et du feu, avec des barricades et des manifestations, avec des revolvers et des grenades. La révolte était le rythme de sa respiration et la liberté faisait battre son cœur. Voilà pourquoi nous ne l’oublierons pas, même si nous ne le connaissons peut-être pas personnellement. Voilà pourquoi son mort ne peut qu’accélérer notre respiration, aspirant à la vie, se frayant, à travers la sédition, un chemin vers la liberté.

Des massifs montagneux et des grands fleuves, des plaines étendues et la terre brûlée de l’ex-Yougoslavie nous séparent de la Grèce. Mais partout en Europe et aussi ici en Belgique, les Etats sentent que les choses se gâtent. Ils sentent qu’il se peut, qu’il est possible que leurs sujets se débarrassent du joug de la résignation et qu’ils n’acceptent plus rien. Il est toujours plus clair que partout de plus en plus de gens seront jetés par-dessus bord. Ce n’est pas un hasard que justement maintenant les flics appuient plus vite et plus résolument sur la détente, qu’ils sont en train de construire un nouveau centre fermé pour clandestins et qu’ils commenceront bientôt la construction de neuf nouvelles prisons. Ils se préservent contre la possibilité de la rage.

Ca pourrait nous faire peur. Peur de la prison, peur d’être tabassé par les flics, peur de mourir sous les balles du pouvoir, peur de perdre aussi le peu qu’on avait encore. Mais à un certain moment, on ne peut plus esquiver la question : vivre à genoux, utilisé et balancé en fonction de l’économie et du contrôle, broyé par la hiérarchie sociale, abattu par d’interminables files d’attente et la routine du boulot-métro-dodo ou… une vie où le battement de ton cœur libre se heurte à toute autorité et où tes mains prennent toutes les armes pour l’atteindre.

Rien n’est sûr, tout est possible. La révolte qui s’étend en Grèce était presque impensable il y a encore quelques années ; ni les politiciens, ni les journalistes ne savent encore comment la bâillonner. Car le langage de cette révolte s’est forgé le refus de se laisser encore traîner dans la boue. Approprions-nous ce langage, apprenons son vocabulaire, étudions sa grammaire, faisons en notre dialecte.

Il est temps d’abandonner l’attitude paralysante de se laisser aveugler par l’océan de soumission et de résignation qui nous entoure. Pour ne plus prendre cette réalité, cette répétition apparentement ininterrompue de la même routine, comme l’horizon, mais pour porter nos regards vers ce qu’il y a derrière cet horizon, vers les possibilités inespérées. Il est temps de souffler fort sur les feux qui couvent.

Quelques anarchistes

En parlant comme ça…

    L’autre jour, je faisais de l’info pour le rassemblement pour les sans papiers. Et là je commence à discuter avec un étudiant… grec. Alors non je ne passe pas ma vie à regarder les vidéos des émeutes grecques en rêvant de m’y rendre car c’est un modèle d’émeutes anarchistes etc… D’ailleurs j’ai pas su que ce gars là était grec tout de suite.

    Bref je lui explique qu’un étudiant s’est fait arrêter. Pourquoi? Parce qu’il est tunisien. Il est où? Au Centre de Rétention de Lyon. Pourquoi on les enferme? Bonne question, c’est un passage obligatoire pour expulser, car il faut statuer sur les « cas » (qui parle d’êtres humains?.

    Il s’est fait arrêter par les flics, du coup rassemblement. Et là ce gentil grec me dit, « Vous êtes trop radins en France ». Je pige pas vraiment mais bon… Il développe. « Nous en manif, on offre toujours quelque chose. » ???? « On vient toujours avec un cadeau pour la police. Souvent c’est des pavés. Même si c’est dur en ce moment et qu’on est pauvres, on ne vient jamais les mains vides. »

    A méditer non???

Une lettre de l’anarchiste Panagiotis Masouras

Panagiotis est un de compagnons arrêtés en septembre 2009, accusés de plusieurs attaques incendiaires et appartenance à la ’Conspiration des Cellules de Feu’. Il est en préventif, en attendant le procès.

Une lettre de Panagiotis Masouras

« Tu trembles, mon amour ? Tu tremblerais d’avantage Si tu savais où je t’emmène. » Turenne

Enfermé à l’intérieur des murs du centre moderne de rééducation par les transgresseurs de la démocratie. Les jours, les mois, les années vont se suicider, pas par pas, avec une discipline qui se heurte à la posture orgueilleuse des révolutionnaires, de ceux qui essayent d’attraper l’impossible. Ils vont aussi suicider tout embrassement à cause des échos du silence funèbre des prisonniers soumis.

Une guerre officieuse prépare des embuscades partout. Dans cette guerre se cachent les intérêts des partis politiques entre eux. La folie de la désinformation et le cruel lavage de cerveaux sont des faits acquis. Les médias, ces pilleurs de tombes, martèlent tout le temps et de manière méthodique les cellules du tissu social. Avides de plus de peur et plus d’insécurité, ils appellent à la sensibilité sociale et à la collaboration pour élever des barrières contre le « nouveau terrorisme ». Les échos de leurs histoires venant des centres pour la gestion et la fabrication de morales et d’habitudes, débordent déjà maintenant de fantasmes fous.

La situation est très claire. Une maison, ils l’appellent « une planque » ; des rapports entre compagnons et amis deviennent « une organisation criminelle », et des empreintes digitales relevées sont présentées comme « des preuves irréfutables de culpabilité » ; coupables d’êtres membres de l’organisation « Conspiration des Cellules de Feu ».

Certains sont encore en prison et d’autres sont encore recherchés, simplement sur la base de ces empreintes, tandis qu’à chaque fois que le groupe frappe, les autorités accouchent d’un nouveau mandat d’arrêt. Il s’agit là de préparer le terrain pour affirmer avec certitude tout ce qu’ils ne peuvent pas prouver par la logique. Un terrain fertile qui leur permettra à l’avenir (tant au niveau médiatique que légal) de faire pleuvoir les accusations à la tonne.

Après notre arrestation, les choses ont continué de cette manière. En décembre, le Ministère pour la Protection du Soldat (1) a donné l’ordre de « détentions préventives ». La « planque » du centre anarchiste Resalto a été prise d’assaut, une récompense de 600 000 euros a été offerte pour la tête de trois de nos compagnons, le ministre a fait des déclarations sur les liens entre le « crime organisé » et la « caisse commune des révolutionnaires », il a parlé de « la guerre. »

En plus, il a instauré une « police de proximité » et a appelé tout aspirant-soldat à collaborer au nom de la paix sociale et de la sécurité. Il essaye aussi de décimer le milieu révolutionnaire avec ses infamies à propos de la dépolitisation, parlant d’un côté « d’idéologues » et d’un autre côté de « vandales ». Ils croient que de cette manière, les forces révolutionnaires dissoudront d’eux-mêmes leurs structures et leurs bases sur l’autel sacrificiel de la prospérité sociale.

Le but du Pouvoir n’est pas la désarticulation de la « Conspiration des Cellules de Feu » et pas plus de « court-circuiter » certaines personnes. Son but est d’isoler et de désactiver tout ce qui « enfreint les règles » et est potentiellement révolutionnaire. Des groupes où les gens collectivisent leur individualismes, les centres, les squats, les blocages offensifs lors des manifestations, jusqu’aux potentiels nouveaux compagnons combattifs.

Ces sales tours ne doivent pas nous faire peur ou nous paralyser. Depuis toujours, nous connaissons la précision chirurgicale des médias utilisée par tout pouvoir politique pour vider le milieu révolutionnaire de ses contenus.

L’extermination et la vengeance propres à la guerre jouent un rôle essentiel, elles nous attaquent aux points névralgiques de notre expérience quotidienne, de la dignité et de notre conscience radicalisée. Nous nous posons en ennemis des matons de nos esprits. Les hurlements de la guerre doivent être entendus au même moment à l’intérieur et à l’extérieur des barreaux.

L’attaque maintenant, partout, contre tout.
Coude à coude avec ceux qui sont recherchés, accusés d’appartenance à la « Conspiration des Cellules de Feu ».
Coude à coude avec les compagnons qui se sont vus placer une récompense au-dessus de la tête.
Coude à coude avec tous les prisonniers dignes partout. Face à face avec nous-mêmes, à chaque instant.
Embrassant la guerre.

Panagiotis Masouras
Prison de Avlona
février 2010

(1) Il se réfère au Ministère pour la Protection de la Citoyenneté

Le capitalisme est malade ? Qu’il crève !

Ils sont en émois. Depuis quelques semaines tout ce que la planète compte de dirigeants, qu’ils soient politiques ou financiers, ne s’agite qu’autour d’une chose : la crise financière. L’affaire des sub-primes aux Etats-Unis a montré l’extrême fragilité (pour ne pas dire escroquerie) des institutions financières, du coup, ce qu’on appelle le marché interbancaire a été paralysé. Prises de peur, les banques ne voulaient plus se prêter entre elles. Or, ces prêts sont vitaux pour la survie d’une économie capitaliste. Sans eux, des banques se retrouvent du jour au lendemain avec leurs comptes dans le rouge, au bord du gouffre, voire carrément en faillite (Lehmann brothers). Les bourses ont chuté de manière impressionnante. Avec moins de crédits, moins d’activité économique. La récession commence à s’installer à l’échelle mondiale. Fait sans précédent, la réponse des gouvernements a été fulgurante et d’une ampleur inimaginable : des milliards ont été instantanément débloqués par tous les Etats au motif qu’il fallait empêcher une faillite généralisée du système. Les journaux vous ont déjà expliqué tout ça.

 

Si l’on décolle les yeux du guidon, ce qui saute aux yeux, c’est que, ce qu’on nous présente comme une « crise » n’est que la poursuite inexorable par le système capitaliste de sa logique mortifère. Ce n’est pas une « erreur », ce n’est pas un « malheur » dû au hasard, à un enchaînement de circonstances*1. C’est la conséquence des mécanismes économiques habituels.

Si crise il y a, c’est bien à un autre niveau. C’est une crise de confiance. Non pas chez les financiers, mais dans la population générale. Un nouveau « mur de Berlin » vient de tomber : la croyance jusque là bien ancrée dans la population que, tant bien que mal, le capitalisme pouvait faire sinon la richesse de tous du moins améliorer progressivement les conditions de vie. Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les dirigeants ont travaillé l’opinion pour qu’elle accepte cette idée, qu’elle admette que le capitalisme est le seul système qui puisse garantir à la fois la liberté et la prospérité car le bonheur de quelques-uns allait in fine faire le bonheur de tous. Cette resucée de la théorie de la « main invisible » ; concept inventé par Adam Smith à la fin du 18eme siècle est le fondement du discours idéologique du capitalisme.

Certes, ce discours était déjà totalement en contradiction avec la réalité observable. Mais, malgré les guerres, les famines, la misère, l’oppression écrasante, l’exploitation éhontée dans la plus vaste partie du monde ainsi que dans nos pays une exploitation et une oppression plus feutrées, globalement, les populations d’occident adhéraient à ce mythe. Les contradictions que la crise financière à mise en évidence est en train de le faire voler en éclat ;

Les enfants africains pouvaient crever de faim et du sida, les Irakiens mourir sous les bombes, les boat people du Maghreb s’échouer sur nos côtes, personne ne considérait qu’il y avait crise et bien peu réclamaient les mesures qui s’imposaient. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. La propagande tournait à plein, les publicités vantaient des téléphones magnifiques, des voitures puissantes et désormais écologiques. Mais, dès que le portefeuille des plus riches, des gens de la finance, menace de se vider, alors là, pas d’hésitation, branle-bas de combat et mobilisation générale : il faut sauver la banque.

Difficile de démontrer plus clairement que, pour ceux qui nous dirigent, la société, c’est eux, uniquement eux. Les autres, tous les autres, nous ne sommes rien.

L’idéologie libérale est criminelle par essence

Avant d’aller plus avant, interrogeons-nous sur l’idéologie du capitalisme. Nous l’avons vu, le capitalisme se justifie moralement en diffusant la croyance que le chacun pour soi, est finalement bénéfique à la société ; une « main invisible » se chargeant de répartir les bienfaits qui découlent des différentes actions individuelles. Pour bien comprendre cette théorie basique du capitalisme, laissons la parole à son concepteur, Adam Smith : « À la vérité, son intention [au capitaliste], en général, n’est pas en cela de servir l’intérêt public, et il ne sait même pas jusqu’à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l’industrie nationale à celui de l’industrie étrangère, il ne pense qu’à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu’à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d’autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions ; et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus mal pour la société, que cette fin n’entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d’une manière bien plus efficace pour l’intérêt de la société, que s’il avait réellement pour but d’y travailler. Je n’ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait beaucoup de bonnes choses. Il est vrai que cette belle passion n’est pas très commune parmi les marchands, et qu’il ne faudrait pas de longs discours pour les en guérir. »*2

Dès ses débuts, le capitalisme a opposé aux notions de « solidarité », « d’entraide » et de « bien commun » le diktat suivant : il ne faut pas s’en occuper, car cela pourrait bien être néfaste. Idéologie du chacun pour soi, le libéralisme des débuts du capitalisme a connu depuis un essor mondial qui en fait aujourd’hui l’idéologie dominante à l’échelle planétaire. Il ne faut toutefois pas croire qu’elle soit uniforme. Il existe en effet toute une série de nuances (plus ou moins d’intervention étatique, de liberté, etc.) qui lui permettent de s’adapter à toutes sorte de situations. Mais le socle reste le même : la propriété privée des moyens de production, et l’initiative individuelle.

Dans cette idéologie, il n’est jamais question de ce que nous vivons tous les jours : l’exploitation éhontée des travailleurs et la répression des classes populaires. Le libéralisme refuse de reconnaître, de concevoir même, la lutte des classes. L’accepter, ce serait reconnaître que les valeurs qui sont les siennes (individualisme, …) ne sont pas adaptées au but qu’il annonce (enrichissement de tous). Par conséquent, la misère et l’exploitation sont des affaires purement individuelles pour cette idéologie. « Si tu meurs de faim, c’est de ta faute, va travailler, et tu verras que tout ira mieux ! », disent les capitalistes.

Un crime contre l’humanité à l’échelle planétaire

Lors de la crise alimentaire déclenchée ce printemps, les gouvernements ont timidement débloqué quelques millions de dollars : 200 millions pour les USA. A comparer aux 10 milliards d’euros débloqués par la seule France pour sauver ses banquiers. On voit là l’indécence de nos dirigeants : rien ou fort peu pour les pauvres qui meurent de faim, mais des sommes astronomiques pour les quelques salopards qui ont joué avec notre argent, qui ont perdu et qui maintenant viennent quémander auprès de l’Etat des sous (les nôtres) pour rembourser leurs pertes. Et l’Etat paye. Et il paye cher. Plusieurs dizaines de milliards ont déjà été débloqués pour renflouer les banques. Pendant ce temps, des gens dans les caraïbes mangent de la terre mélangée à de l’huile et du sel pour tromper leur faim. Pour eux, pas d’argent ; pas plus que pour les 18 000 enfants qui meurent chaque jour de faim. Il ne s’agit pas ici de fatalité, mais bien de choix pris par des gens qui sont responsables de ces choix, qui arbitrent entre plusieurs choix possibles. Ils ont donc choisi que notre argent (celui que nous leur versons par nos impôts indirects et directs) irait aux riches plutôt qu’à ceux qui meurent de faim, même s’ils meurent de faim suite aux décisions prises par la caste des dirigeants de la planète : destruction systématique des agricultures vivrières traditionnelles, exploitation accrue de la population locale (salaires de misères), etc.

Dans l’approche même du « Droit » des Etats capitalistes, les « … actes inhumains … causant intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé physique ou mentale » constituent un crime contre l’humanité. La famine, l’extrême misère qui font subir des traitements inhumains à des foules de nos semblables, qui tuent dans des souffrances atroces tous les jours les plus fragiles, sont la conséquence directe de choix économiques conscients, « éclairés », de nos dirigeants. Et ils s’abstiennent de la soulager alors même qu’ils en ont parfaitement les moyens. Ce faisant, ce sont des criminels contre l’humanité.

La fin du double discours ? Parallèlement, les banques sont arrosées de milliards. Or l’idéologie libérale, de part son individualisme, devrait commander une non-intervention de l’Etat. Reprenant ce qu’ils disent aux chômeurs, aux pauvres, aux citoyens de deuxième zone, les banquiers auraient dû dire : « Si j’ai perdu ma fortune, c’est bien de ma faute, je vais travailler plus et je gagnerai plus, tout ira ainsi mieux ! ». Mais le principe selon lequel « chacun est responsable de ses actes » a été instantanément balayé, sans crise de conscience, et les plus ultra-libéraux de nos capitalistes n’ont pas été les moins rapides à venir pomper les finances publiques.

Ce fait montre bien deux choses. D’abord combien l’idéologie capitaliste est un discours creux, simplement destiné à faire accepter par les dominés l’exploitation que leur impose la classe dirigeante (en leur faisant miroiter une amélioration de leur situation, et en les culpabilisant sur leur responsabilité individuelle). Ensuite combien l’Etat est un autre outil aux mains de cette même classe. De ce point de vue, il a été amusant de suivre les réactions gouvernementales dans les différents pays européens. Aux nuances près, Sarkozy ne fait pas autre chose que Merkel qui reprend les décisions de Zapatero elles-mêmes inspirées de Berlusconi… sans oublier le FMI actuellement sous la direction d’un « grand socialiste » français. Gouvernements de « droite » (et parfois de droite extrême) et de « gauche » n’ont pas été longs pour se mettre d’accord sur l’essentiel et faire tous la même chose !

Il est aujourd’hui éclatant que la classe dominante, la bourgeoisie, tient un double discours : elle dit aux pauvres et aux travailleurs « faites des efforts, travaillez, prenez des risques, vous en retirerez du bon  » (sans dire que les pauvres qui peuvent « réussir » ainsi sont forts peu nombreux) ; et elle n’hésite pas à spolier et voler pour rattraper ses erreurs et limiter ses pertes. Cette conduite est celle du capitalisme depuis ses origines, mais aujourd’hui elle a une visibilité jamais atteinte jusqu’à présent. Jamais les capitalistes n’avaient pillé la collectivité à cette hauteur en aussi peu de temps, et de plus, dans un contexte de famine pour des millions d’humains.

Les vieux discours ne peuvent plus fonctionner, le pouvoir voit bien qu’il ne peut plus se justifier comme avant. Il parle alors de  » refonder le capitalisme « , de réformer les règles, d’introduire de la morale… Il s’agit pour lui de gagner du temps, pour qu’on oublie un peu ce qui vient de se passer. Il s’agit surtout de faire en sorte que l’enrichissement d’une minorité et l’exploitation de tous puisse continuer sans accrocs. Les réformes qui sortiront des prochains sommets internationaux ne changeront rien, parce qu’elles sont faites par ceux qui ont créé cette situation, qui en tirent à la fois d’énormes bénéfices et tout leur pouvoir. Et les plus pauvres continueront à bouffer de la terre avec de l’huile. S’il leur reste encore de l’huile.

Une seule solution, le communisme libertaire

L’échec patent du messianisme capitaliste qui nous assurait que la main invisible améliorerait le sort de tous, nous place devant une évidence : ce monde est inhumain. Il nous place également devant nos responsabilités.

Si un autre monde a toujours été envisageable, il devient aujourd’hui nécessaire. Et, ce qui accroît la possibilité d’y parvenir, le facteur nouveau qui va nous aider dans notre travail militant, c’est justement la cynique contradiction du capitalisme que la crise financière a rendu évidente, bien au-delà des cercles qui la critiquaient déjà. De plus, même s’ils y ont encore recours, faute de mieux, la critique de cette contradiction englobe pour une masse croissante de personnes les complices habituels de l’Etat : syndicalistes institutionnels, politiciens de gauche, et autres postiers trotskistes qui ne rêvent que d’être aux commandes de ce même Etat. « Tous pareil » est le constat que l’on entend déjà partout. C’est là aussi un point positif sur lequel il faut prendre appui. Car, il ne s’agit pas d’envisager un avenir lointain, une sorte de paradis sur terre précédé du « grand soir. Il s’agit simplement de remettre la solidarité de classe au centre du débat, de participer à son auto-organisation, d’arracher au pouvoir le contrôle de nos vies. Ce qui se traduit concrètement par une action quotidienne, un travail militant de fourmi, qui ne prend sens qu’en s’inscrivant clairement dans une dynamique révolutionnaire. C’est à cette résistance quotidienne à l’oppression, à cette action continue, que nous engageons chacun, là où il travaille, vit, étudie, que nous engageons chacun.

Des militants CNT-AIT, au début de la « crise »

_1- Remarquons que si le pouvoir met l’accent sur les financiers qu’il faut sauver de la ruine, il est d’une discrétion absolu sur ceux qui ont multiplié leur fortune grâce à cette même crise. Tout l’argent disparu n’a quand même pas été perdu pour tout le monde. Il n’est venu à l’idée d’aucun politicien d’en récupérer un peu pour éponger les dettes. Curieux, n’est-ce pas ? _2- Adam Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776.

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La grève des électeurs/trices!!

    « Une chose qui m’étonne prodigieusement -j’oserai dire qu’elle me stupéfie- c’est qu’à l’heure scientifique où j’écris, après les innombrables expériences, après les scandales journaliers, il puisse exister encore dans notre chère France (comme ils disent à la Commission du budget) un électeur, un seul électeur, cet animal irrationnel, inorganique, hallucinant, qui consente à se déranger de ses affaires, de ses rêves ou de ses plaisirs, pour voter en faveur de quelqu’un ou de quelque chose. Quant on réfléchit un seul instant, ce surprenant phénomène n’est-il pas fait pour dérouter les philosophes les plus subtiles et confondre la raison?

Où est-il le Balzac qui nous donnera la physiologie de l’électeur moderne? Et le Charcot qui nous expliquera l’anatomie et les mentalités de cet incurable dément? Nous l’attendons.

Je comprends qu’un escroc trouve toujours des actionnaires, la Censure des défenseurs, l’Opéra-Comique des dilettanti, le Constitutionnel des abonné-e-s (…); je comprends tout. Mais qu’un député, ou un sénateur, ou un Président de République, ou n’importe lequel parmi tout les étranges farceurs qui réclament une fonction élective, quelle qu’elle soit, trouve un électeur, c’est à dire l’être irrêvé, le martyr improbable, qui vous nourrit de son pain, vous vêt de sa chair, vous enrichit de son argent, avec la seule perspective de recevoir, en échange de ces prodigalités, des coups de trique sur la nuque, des coups de pieds au derrière, quand ce n’est pas des coups de fusil dans la poitrine, en vérité, cela dépasse les notions déjà pas mal péssimistes que je m’étais faites jusqu’ici de la sottise humaine, en général, et de la sottise française en particulier, notre chère et immortelle sottise, ô Chauvin! (…)
Voilà pourtant de longs siècles que le monde dure, que les sociétés se déroulent et se succèdent, pareilles les unes aux autres, qu’un fait unique domine toutes les histoires: la protection des grands, l’écrasement aux petits. Il ne peut arriver à comprendre qu’il n’a qu’une raison d’être historique, c’est de payer pour un tas de choses dont il ne jouira jamais, et de mourir pour des combinaisons politiques qui ne le regardent point.

Que lui importe que ce soit Pierre ou Jean qui lui demande son argent et qui lui  prenne la vie, puisqu’il est obligé de se dépouiller de l’un, et de donner l’autre? Eh bien! Non. Entre ses voleurs et ses bourreaux, il a des  préférences, et il vote pour les plus rapaces et les plus féroces. Il a voté hier, il votera demain, il votera toujours.  Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne se disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera, et pour le bourgeois qui les manger. Plus bête que les bête, plus moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des révolutions pour conquérir ce droit.

Ô bon électeur, inexprimable imbécile, pauvre hère, si, au lieu de te laisser prendre aux rengaines absurdes que te débattent chaque matin, pour un sou, les journaux grands ou petits, bleus ou noirs, blancs ou rouges, et qui sont payés pour avoir ta peau; si, au lieu de croire aux chimériques flatteries dont on caresse ta vanité, dont on entoure ta lamentable souveraineté en guenille, si, au lieu de t’arrêter, éternel badeau, devant les lourdes duperies des programmes; si tu lisais parfois, au coin du feu, Schopenhauer et Max Nordeau, deux philosophes qui en savent long sur tes maîtres et toi, peut-être apprendrais-tu des choses étonnantes et utiles. Peut-être aussi, après les avoir lus, serais-tu moins empressé à revêtir ton air grave et ta belle redingote, à courir ensuite vers les urnes homicides où, quelque nom que tu mettes, tu mets d’avance le nom de ton plus mortel ennemi. Ils te diraient, en connaisseurs d’humanité, que la politique est un abominable mensonge, que tout y est à l’envers du bon sens, de la justice et du droit, et que tu n’as rien à y voir, toi dont le compte est réglé au grand livre des destinées humaines.
Rêve après cela, si tu veux, des paradis de lumières et de parfums, des fraternités impossibles, des bonheurs irréels. C’est bon de rêver, et cela calme la souffrance. Mais ne mêle jamais l’homme à ton rêve, car là où est l’homme, là est la douleur, la haine et le meurtre. Surtout, souviens-toi que l’homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnête homme, parce qu’en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu’il ne te donnera pas et qu’il n’est pas d’ailleurs en son pouvoir de te donner; L’homme que tu élèves ne représente ni ta misère, ni tes aspirations, ni rien de toi; il ne représente que ses propres passions et ses propres intérêts, lesquels sont contraires aux tiens. Pour te réconforter et ranimer des espérances qui seraient  vite déçues, ne va pas t’imginer le spectacle navrant auquel tu assistes aujourd’hui est particulier à une époque ou à un régime, et que cela passera. Toutes les époques se valent, et aussi tous les régimes, c’est à dire qu’il ne valent rien. Donc, rentre chez toi, bonhomme, et fais la grève du suffrage universel. Tu n’as rien à y perdre, je t’en réponds; et cela pourra t’amuser quelque temps. SUr le seuil de ta porte, fermée au quémandeurs d’aumônes politiques, tu regarderas défiler la bagarre, en fumant silencieusement ta pipe.

Et s’il existe, en un droit ignoré, un honnête homme capable de te gouverner et de t’aimer, ne le regrette pas. Il serait trop jaloux de sa dignité pour se mêler à la lutte fangeuses des partis, trop fier pour tenir de toi un mandat que tu n’accordes jamais qu’à l’audace cynique, à l’insulte et au mensonge.

Je te l’ai dit, bonhomme, rentre chez toi et fais la grève. »

Octave Mirbeau (1898)

 

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Appel à solidarité !

Le mois dernier le tribunal d’Aix a rendu son jugement au civil sur une

affaire qui avait concerné en juin 2006 deux militants d’AL, ainsi que

deux autres camarades.

Rappel des faits : le 1er juin 2006 des étudiant(e)s empêchaient la tenue du premier débat « université-emploi » à la fac de lettres de Marseille. Le deuxième débat, qui avait lieu à la fac de droit avait été l’occasion de violents affrontements entre étudiant-e-s refoulé-e-s à  l’entrée de l’amphi du débat et policiers, chargés d’assurer la « sécurité ». Suite à une bousculade avec la police, un de nos camarades avait été arrêté par la police et passé à tabac, puis placé en garde à vue.

Le lendemain, trois militants supplémentaires étaient victimes d’arrestations ciblées, par la brigade anticriminalité.  Lors du procès, la mobilisation des organisations syndicales et politiques avait empêché le juge de satisfaire le procureur et de faire incarcérer nos camarades.

Pourtant les condamnations au final furent lourdes : 4 mois avec sursis pour un camarade et 2 mois avec sursis pour les trois autres, ainsi que 5800 euros d’amendes. Nous vous avions sollicité à l’époque pour une première souscription afin de payer ces amendes. L’un des policiers ayant réservé ses droits à l’expertise, il les a fait valoir récemment et le tribunal d’Aix nous a recondamné à lui verser la somme de 4900 euros au titre du préjudice subi.

Bien entendu nous ne disposons pas d’une telle somme et la dynamique qui s’était engagée à l’époque et nous avait permis de rassembler de quoi payer la première amende s’est aujourd’hui éteinte. C’est pourquoi nous nous tournons à nouveau vers vous, sympathisant-e-s, militant-e-s et lecteur-ice-s d’AL. Vous pouvez adresser vos chèques à l’ordre de SIA, en inscrivant au dos « Solidarité Aix » à : Alternative libertaire, BP 295, 75921 Paris Cedex 19. 

Merci d’avance de votre solidarité, Alternative libertaire.

Par AL Montpellier – Publié dans : Communiqués de presse AL http://al-montpellier.over-blog.com/categorie-11107716.html-

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Révélations d’une source interne à EDF : l’EPR risque l’accident nucléaire !

Communiqué de presse

Révélations d’une source interne à EDF : l’EPR risque l’accident nucléaire !

Le Réseau « Sortir du nucléaire » révèle des documents confidentiels, divulgués par une source anonyme interne à EDF. Ces documents démontrent que la conception de l’EPR implique un sérieux risque d’accident majeur – risque pris en conscience par EDF pour des raisons de calcul économique. Potentiellement sujet à un emballement dont les conséquences seraient incontrôlables, l’EPR s’avère donc extrêmement dangereux.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » a constitué un groupe d’experts pour analyser de façon approfondie ces documents, qui nous ont été envoyés très récemment. Voici les premiers enseignements que l’on peut en tirer, ils sont de première importance.

Certains modes de pilotage du réacteur EPR peuvent provoquer l’explosion du réacteur à cause d’un accident d’éjection de grappes (qui permettent de modérer, d’étouffer la réaction nucléaire). Ces modes de pilotage sont essentiellement liés à un objectif de rentabilité économique, qui implique que la puissance du réacteur puisse être adaptée à la demande électrique. Ainsi, dans le but de trouver une hypothétique justification économique à l’EPR, ses concepteurs ont fait le choix de prendre le risque très réel d’un accident nucléaire. De plus, l’essentiel des arguments en faveur de l’EPR (puissance, rendement, diminution des déchets, sûreté accrue) s’avèrent faux.

EDF et Areva ont tenté de modifier le pilotage du réacteur : ces efforts n’ont pas abouti à des parades éliminant cette classe d’accidents. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a semble-t-il été tenue à l’écart de ces questions.

Il semble donc bien que la conception de l’EPR accroisse le risque d’un accident de type Tchernobyl, qui entraînerait la destruction de l’enceinte de confinement et la dispersion massive de radionucléides dans l’atmosphère.

Les 8 et 9 mars, Paris accueille une conférence internationale pour inviter 65 pays à se doter de la technologie nucléaire. Cette conférence sera ouverte par Nicolas Sarkozy et animée par le Directeur Général de l’AIEA. Il est scandaleux que la France continue ainsi à faire la promotion du nucléaire en général, et de l’EPR en particulier, alors même que la dangerosité de ce réacteur est aujourd’hui démontrée.
Il faut donc abandonner immédiatement la construction de l’EPR en Finlande, en France et en Chine, et annuler impérativement le projet prévu à Penly. Le meilleur moyen d’éviter l’accident nucléaire reste la sortie du nucléaire.

Le scénario accidentel en détail :

Selon les calculs d’EDF et d’Areva, le pilotage du réacteur en mode RIP (retour instantané en puissance) et la disposition des grappes de commande du réacteur peuvent provoquer un accident d’éjection des grappes de commande à faible puissance et entraîner la rupture de l’enveloppe du mécanisme de commande de la grappe (i). Cette rupture provoquerait le passage du réfrigérant en-dehors de la cuve du réacteur nucléaire. La perte de réfrigérant (un type d’accident nucléaire très grave) entraînerait la rupture d’un nombre important de crayons par échauffement du combustible et des gaines (ii) et donc le relâchement de vapeur extrêmement radioactive dans l’enceinte de confinement. Il y a alors un risque important d’excursion critique qui résulterait en une explosion (iii), la puissance du réacteur EPR étant démultipliée de façon extrêmement brutale.

Suite aux éjections des grappes de commande à faible puissance (EDG), le réacteur EPR pourrait ne pas se mettre en arrêt automatique (iv). Quelle que soit la configuration des grappes de commande, l’accident d’éjection de grappe de commande entraîne un taux important de rupture du combustible (NCE) et donc un risque élevé d’excursion critique (v).

Pour plus de détails, consultez les documents confidentiels que nous révélons, divulgués par une source anonyme interne à EDF (notamment le document n°1), téléchargeables sur le site :
http://www.sortirdunucleaire.org

> Contacts presse :
- Marc Saint-Aroman – 05 61 35 11 06
- Charlotte Mijeon – 06 75 36 20 20
- Monique et Raymond Sené (physiciens nucléaires) – 01 60 10 03 49
- Steven Mitchell (médias anglophone) : 09 52 49 50 22
- Jean-Yvon Landrac (médias germanophone) – 06 87 30 41 10

> Liste des documents :

1 – Synthèse – Une technologie explosive : l’EPR (non daté – non signé)

2 – Bilan de la phase préliminaire de l’étude d’EDG FA3 et perspectives (EDF SEPTEN 05.05.2009)

3 – EPR – Gestion combustible – Lot 1 -Revue de conception du schéma de grappes FA3 du 25/10/2007

4 – EPR FA3 Synthèse de l’étude de faisabilité de l’accident d’éjection de grappe (EDF SEPTEN 09.02.07)

5 – EPR FA3 Synthèse des voies de sortie de la problématique éjection de grappe (EDF SEPTEN 07.05.07)

6 – Note d’étude : Présentation synthétique de l’EPR (EDF SEPTEN 04.05.04)

7 – Note de présentation de la deuxième revue de projet radioprotection EPR (EDF, printemps 2004)

8- Marges disponibles pour les activités d’exploitation du REP par rapport aux risques de criticité (Hourtoulle Francis. Le 7 décembre 1999)

 


Notes : 

i cf. paragraphe 6.1.6 du document n°4

ii cf. tableau 3, document n°4

iii cf. document n°4, document n°5 partie 2, Rapport Préliminaire de Sûreté EPR 15.2.4.e

iv cf. document n°2, note 9

v cf. document n°2, note 8.2.1

Réseau « Sortir du nucléaire »
Fédération de 872 associations
agréée pour la protection de l’environnement
http://sortirdunucleaire.org/

Exigeons un vrai débat public sur le démantèlement des installations nucléaires, Signez la pétition : http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/petition-debat-demantelement.html


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