Nouvelle révolte dans un camp italien

Les nouvelles arrivent au compte-gouttes mais voilà les dernières informations sur les immigrés incarcérés qui ont pris part à la révolte de cette nuit.

La section hommes du centre a été presque totalement détruite ; il y aurait 200 000 euros de dégâts. Quatre personnes se sont évadées… on leur souhaite une bonne ballade… De nombreux détenus ont été transférés dans d’autres centres de rétention du pays, on ignore pour l’instant le nombre exact et la destination de chacun d’entre eux.

Au contraire de ce qui avait été dit plus tôt dans la journée, 17 immigrés ont été incarcérés et passeront en comparution immédiate demain matin. Un rassemblement est prévu à 8 heures et demie devant le tribunal de piazzale Clodio à Rome.

Encore une fois, les immigrés détenus dans les centres de rétention se sont révoltés contre les conditions extrêmes d’exploitation et d’enfermement auxquels ils sont soumis, contre le système infâme qui leur promet une vie de misère.

Message reçu quelques heures avant :

Révolte au centre de rétention de Ponte Galeria à Rome.

Dans la nuit du 29 au 30 mars, il y a eu un révolte à Ponte Galeria. Tout a commencé après qu’un immigré prisonnier a été passé à tabac par les flics du centre. Selon eux, il tentait de s’évader. Ces compagnons de cellule ont commencé à incendier des matelas et autre, et ils ont défoncé 3 ou 4 portes blindées au point d’arriver au mur d’enceinte du centre. Les forces de l’ordre se sont développées de manière massive, et ont commencé à tirer de loin des gaz lacrymogènes sur les détenus, notamment sur ceux qui étaient montés sur le toit. A 3 heures du matin, ça continue, une partie des détenus est encore sur les toits, et la section homme du centre est presque totalement incendiée, et donc détruite.

Le lendemain, nous n’arrivons plus à nous mettre en contact avec les prisonniers, tous les téléphones sont éteints. Le centre de rétention n’a plus ni eau ni électricité car les fils ont été coupés et la plomberie détruite. A 11 heures et demie, nous apprenons que les détenus sont tous enfermés dans la cantine, où les keufs les divisent en 2 groupes : les bons et les méchants. Ils disent que les caméras de surveillance ont tout filmé, et que quelqu’un devra payer pour les dommages causés. Douze personnes ont été transférées et incarcérées, probablement à la prison de Regina Coeli à Rome, et devraient passer en comparution immédiate demain matin.

Pendant ce temps, des femmes nigérianes ont été expulsées ce matin. Les nouvelles qui arrivent de la section féminine sont particulières, car elles semblent n’avoir rien entendu cette nuit. Depuis quelques jours, elles se plaignaient du nombre croissant d’antidépresseurs qui leur sont distribués ou mis directement dans la bouffe de la cantine. Elles nous disent qu’elles étaient tellement shootées hier soir qu’elles ne se sont rendues compte de rien.

Solidarité avec les immigrés en lutte, en Italie et ailleurs !

Feu à toutes les prisons !

Solidarité avec les révoltés de Vincennes, de Corelli et de Ponte Galeria !

Feu aux centres de rétention !
Liberté pour tous et toutes !

 

 

1 commentaire à “Nouvelle révolte dans un camp italien”


  1. 0 M. 6 avr 2010 à 14:15

    RUSF-RESF 63, 4 avril 2010

    Après la rencontre au Conseil Régional, le jeudi 8 avril, sur la situation des sans-papiers en danger,

    Pour la libération de Ziyed TLILI, pour la régularisation de Salima et Selma, Youssouf, Marieta, Andranik, Guéram et tous les autres,

    RESF-RUSF 63 appelle à un grand rassemblement citoyen

    le JEUDI 8 AVRIL 2010

    À 18 heures devant la préfecture de Clermont-Ferrand

    et appelle tous les élus à rejoindre la mobilisation pour porter au Préfet (et à ses chefs ) la voix citoyenne.

    L’HISTOIRE DE ZIYED TLILI…

    L’histoire de Ziyed Tlili, la banale histoire d’un projet d’études et de vie brisé. Une histoire banale parmi les milliers d’autres induites par la logique du chiffre et la volonté de faire taire ceux qui ont décidé d’être les porte-parole des sans-papiers et exigent d’être traités en êtres humains.

    Ziyed est arrivé en France il y a huit ans, en situation régulière. Il a obtenu, puis renouvelé son titre de séjour étudiant depuis 2002. Après l’obtention d’un BTS en 2004, il valide un DUT d’informatique à l’Université d’Auvergne, et suit actuellement des études de mathématiques et informatique à l’Université Blaise Pascal où il est en Licence. Comme de nombreux étudiants, il travaille pour financer ses études, situation qui permet aux étudiants français d’adapter le rythme de leurs études. Mais pas aux étudiants étrangers : Ziyed ne peut bénéficier des aménagements légalement prévus pour tout étudiant salarié. De ce fait, il n’a pu valider ses examens l’an passé.

    Élu des étudiants dans sa composante universitaire, il donne aussi des cours d’informatique bénévolement dans les quartiers, et assure pour l’association de l’amitié franco-tunisienne 63 des ateliers contes aidant à l’alphabétisation. Engagé dans sa cité, reconnu par les services culturels de la Mairie de Clermont-Ferrand, il prend la parole pour ceux qui n’ont pas de droits, assure la défense des sans-papiers et de tous ceux qui ne peuvent parler, aide autrui dans toutes les situations où il peut apporter son concours généreux.

    En 2007, ses ennuis commencent : sa demande de renouvellement de titre de séjour lui est refusée, et il se voit notifier une OQTF (Obligation à Quitter le Territoire Français). Son recours devant le Tribunal administratif est débouté en décembre. Devenu « sans-papiers », il est arrêté et effectue un premier séjour en centre de rétention à Lyon en février 2008. Relâché pour vice de procédure, il est régularisé grâce à la mobilisation qui s’organise autour de lui, et parvient à valider dans cette situation difficile l’ensemble de sa licence 2e année, à l’exception de deux unités d’enseignement, et passe en 3e année de licence conditionnelle. Statut conditionnel que la préfecture se hâte d’utiliser à son encontre en prononçant une nouvelle OQTF. En mars 2010, alors qu’il venait d’exprimer devant les caméras de France 3 Auvergne les difficultés de tous ceux qui sont dans sa situation, expliquer avec douceur et simplicité l’engrenage terrifiant auquel aucun sans-papiers ne peut réchapper, et qu’il s’apprêtait à intervenir dans un débat pendant la semaine de la poésie avec Marie Cosnay (auteure d’Entre Chagrin et Néant, Laurence Teper, 2009), sur la situation des sans-papiers, il est arrêté à l’issue d’une traque policière, et placé en centre de rétention, à Lyon… À l’issue des 48 heures de garde à vue et des 15 premiers longs jours de rétention, la Préfecture du Puy-de-Dôme vient d’obtenir le prolongement de sa rétention pour 15 longs jours encore…

    M. Stéfanini s’acharne ainsi à détruire l’avenir de ceux qu’il place délibérément en situation d’échec : comment valider une année d’études quand on se débat avec des Obligations répétées à quitter le territoire français, tous les ans ? Quand on passe, année après année, des séjours allant jusqu’à 32 jours en centre de rétention ? Comment accepter qu’un élu étudiant, porte-parole de tous ceux qui souffrent dans des situations humainement intolérables, soit recherché, traqué, arrêté, expulsé, et ainsi contraint au silence ?

    Cette arrestation, parmi tant d’autres, ruine un avenir : non seulement la poursuite d’un cursus universitaire, promesse de vie, de culture, d’échange, d’ouverture, d’humanité, mais aussi toute une conception de l’humanisme dont Ziyed est porteur : ces valeurs que l’acharnement de la politique d’immigration actuelle détruit expulsion après expulsion. Car le système administratif français donne aux préfets un pouvoir discrétionnaire, leur permettant en toute impunité, outre des interprétations hasardeuses, arbitraires, inconséquentes concernant le parcours et la situation des individus, de se livrer à toute décision de mise en rétention et d’expulsion contraires au respect des droits fondamentaux de l’individu : droits de l’homme, de l’enfant, de la femme, des malades et des étrangers. Droits au titre desquels la France est régulièrement alertée, voire condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

    La situation de Ziyed Tlili, étudiant citoyen, alerte l’ensemble de la communauté universitaire : une motion est votée par le Conseil d’administration de l’université Blaise Pascal pour demander sa régularisation, l’ensemble de l’équipe pédagogique de sa composante le soutient fermement, par des recours répétés et motivés auprès du Préfet, expliquant avec obstination, recours après recours, le non-sens de sa décision… En vain. Les élus de la Mairie, du Conseil Régional, des parlementaires, députés et sénateurs interviennent en nombre, le consulat de Tunisie est alerté sur sa situation, les manifestations se multiplient toutes les semaines pour le sortir de là. Mais le préfet a décidé de faire un exemple et s’obstine envers et contre tout. Ziyed, qui porte la parole des sans-voix, doit être expulsé pour l’exemple.

    En avril 2010, les réseaux RESF et RUSF affirment encore avec la même détermination qu’ils ne laisseront pas s’accomplir cette politique qui broie les individus. Les réseaux associatifs se mobilisent à Lyon autour du Centre de rétention pour protester contre les conditions de rétention des sans-papiers sur lesquelles Ziyed les a alertés, relayant les plaintes de ses co-détenus (Manifestation à Lyon le 3 avril 2010 à l’appel de RUSF 69). Contre l’arrestation de Ziyed, contre son expulsion, tous appellent à une mobilisation citoyenne et exigent la libération immédiate et l’obtention d’un titre de séjour « étudiant » pour qu’il puisse achever son cursus universitaire et puisse mener le projet de vie qu’il a choisi en homme libre.

    À leur action s’ajoute la détermination des élus qui se sont émus de la situation de Ziyed : les élus du Conseil Régional d’Auvergne et leur président, le Maire et les élus de la Mairie de Clermont-Ferrand, les réseaux associatifs auxquels Ziyed apporte son concours bénévole, les Députés et Sénateurs sensibles au sort des sans-papiers, les instances universitaires et leur présidente : tous les citoyens, enfin, qui ne sauraient accepter cette politique qui va à l’encontre des valeurs dont ils s’estiment dépositaires, et que Ziyed incarne, depuis son centre de rétention de Lyon.

    Ziyed Tlili n’a ni volé, ni menacé, ni tué qui que ce soit… Être sans-papiers ne doit pas être considéré comme un délit, ni conduire en prison !

    Ziyed n’est pas seul dans une situation de misère :

    Après deux semaines de mobilisation et un désaveu national pour Besson, Hortefeux et Stéfanini, Salma et Salima ont été enfin réunies à Clermont-Ferrand. Salima a obtenu un visa long séjour d’un an, qu’en sera-t-il une fois ce délai écoulé ? La logique d’expulsion aura quand même poussé jusqu’à renvoyer Salima, 18 ans, vers le Maroc, après 15 jours en Centre de Rétention Administrative, pour ensuite organiser son retour. Le Préfet a le pouvoir de régulariser la situation de Salima et Salma, qui n’ont toujours pas obtenu de titre de séjour. Nous revendiquons la régularisation de Salima et Salma ici et maintenant.

    Par la mobilisation des lycéens et des personnels du lycée Camille Claudel et du collège la Charme, Youssouf, arrêté à l’entrée de son immeuble au retour du lycée, a échappé au Centre de Rétention Administrative. Lundi 8 février le Tribunal a cassé l’arrêté de reconduite à la frontière, le préfet a dû réétudier sa situation et vient de lui proposer un titre étudiant. Cependant, ce type de titre de séjour ne reflète pas sa situation familiale. La place de Youssouf est auprès de ses copains, nous exigeons sa régularisation immédiate.

    Marieta, Andranik et leur fils Guéram âgé de 24 ans ont dû fuir l’Arménie où leur vie est menacée. A l’armée, Guéram a été témoin, bien malgré lui, de crimes perpétrés par des militaires. Pour lui et sa famille la suite fut l’enfer. Plus aucune protection quand les autorités vous persécutent. La France leur refuse l’Asile, le préfet veut les expulser (Arrêté Préfectoral de Reconduite à la Frontière). Marietta et Andranik ont plus de 50 ans. Ils ont passé toute leur vie à Erevan. Sous la menace ils ont tout abandonné, leur famille, leur maison, leur travail pour sauver leur vie. Ils vivent cachés dans la région. Leur seule vie possible est ici. Ils doivent être régularisés.

    POUR LA RÉGULARISATION DE TOUS LES SANS-PAPIERS,

    MOBILISONS-NOUS TOUJOURS PLUS NOMBREUX.

    LES SANS-PAPIERS NE SONT PAS DANGEREUX,

    ILS SONT EN DANGER.

    Pétition pour Ziyed :

    http://www.educatio nsansfrontieres. org/article25360 .html

    Pétition pour Salima et Selma :

    http://www.educatio nsansfrontieres. org/article25434 .html

    Pétition pour la famille Torossian :

    http://resf. rusf63.free. fr/spip.php? article118

    Texte de Marie Cosnay (publié sur Indymedia, lamontagne.fr, Politis, Bellaciao… :

    http://resf. rusf63.free. fr/spip.php? article143

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