En Espagne… (l´Hospitalet de Llobrega, Valladolid et Cordoba)
En Pologne (Varsovie)
Que la grève générale se mondialise…Mort à l’Etat et au Kapital…
« L’anarchisme est né d’une révolte morale contre l’injustice sociale » Malatesta
En Espagne… (l´Hospitalet de Llobrega, Valladolid et Cordoba)
En Pologne (Varsovie)
Que la grève générale se mondialise…Mort à l’Etat et au Kapital…
Depuis le 25 septembre, l’occupation du bâtiment qui fut le siège de la Banque Espagnole de Crédit, place de Catalogne à Barcelone, fournit une base à l’organisation de la grève générale du mercredi 29 septembre.
La banque nous asphyxie, le patronat nous exploite,
les politiques nous mentent, les CCOO (équivalent CGT) & l’UGT (éqivalent CFDT) nous vendent :Aux chiottes !
Communiqué du mouvement 25-S
Aujourd’hui´hui, a 20h (25 septembre), a été libéré l´ancien siège de la Banque Espagnole de Crédit pour diffuser que la grève du 29 septembre doit être le début d´un cycle de lutte continuée pour en finir avec les abus auxquels on est soumis à cause des banques, du gouvernement et des syndicats CCOO et UGT. La pancarte suspendue sur la façade l´exprime clairement: « La banque nous asphyxie, la patronale nous exploite, les politiciens nous mentent et CCOO et UGT nous vendent »
L´idée est celle de creer un espace de confluence pour toutes les personnes qui se sentent seules face à une crise sistematique qui attaque toutes les sphères de notre vie: hypothéqués par la spéculation immobilière, expulsés, désemparés, silences et isolés; jeunes qui avec la reforme laborale auront chaque fois plus de mal à maintenir les droits acquis par nos grands parents; femmes exploitées para la logique capitaliste patriarcale; immigrés auxquels on applique la loi d’etrangerie, transexuels criminalisés pour défendre le droit au propre corps, travailleurs vendus par CCOO et UGT…Les classes populaires souffrent: on est seules et désemparées par cet état absent qui fait de nous de la cher à canon pour entrepreneurs et banques.
Il s´agit d´une occupation symbolique qui veut faire réfléchir et activer toutes les personnes qui veulent plus continuer à être complices des autorités politiques publiques, d´affaires et syndicales. De la politique du pacte et la paix sociale on doit passer à la politique de la lutte et du conflit social. On peut pas rester les bras croisés face à un état qui systématiquement écrase nos droits. Les réductions sociales, la reforme laborale et la soumission des classes populaires peuvent être arrêtées: si le prochain 29 septembre l´on bloque Barcelone et nous faisons face à l´imposition d´une législation qui de plus en plus nous éloigne d´une vie heureuse et socialement juste, on peut récupérer la confiance en nous mêmes et créer des réseaux de solidarité et d´appui mutuel. Et à ce moment là, la continuité de la lutte sera essentielle.
Pour une grève générale, sauvage et indéfinie
La CNT-AIT 63 apporte son soutien aux grèves générales qui auront lieu le mercredi 29 septembre en Espagne et en Pologne. En Espagne, contre la réforme du travail, du gouvernement socialiste, qui généralise le recours aux contrats temporaires, facilite le licenciement, et augmente la flexibilité horaire dans les entreprises. En Pologne, c’est face à l’austérité qui s’annonce.
Mais dans ces deux pays, les syndicats institutionnels (UGT, CCOO et à venir CGT en Espagne ; OPZZ et Solidarnosc en Pologne) négocient déjà. La situation est la même qu’en France, et que partout, finalement.
Membres à part entière de l’Association Internationale des travailleurs-euses, nous saluons le travail réalisé par les sections espagnoles (CNT-AIT) et polonaises (ZSP-AIT). En Espagne, la CNT-AIT organise depuis plusieurs semaines des manifestations elle même, pour la grève généralisée. En Pologne, la ZSP-AIT se prépare à essayer d’organiser les grévistes en dehors des partis et syndicats institutionnels.
Nous appelons tout le monde à résister, à sortir des organisations liées à l’Etat et au capital. La crise mondiale du capitalisme accroît encore plus le nombre de mort-e-s, chômeurs-euses, sans abris… il est plus que temps d’en finir avec ce système assassin, et son allié historique, l’Etat. Nous nous joignons donc aux militant-e-s espagnol-e-s et polonais-e-s de l’AIT dans leur lutte, qui est la même que la nôtre.
Vive la Résistance Populaire Autonome. Vive la guerre de classe. Vive l’AIT.
Pour le communisme libertaire, par l’anarchosyndicalisme.
AG de la CNT-AIT 63
Ce soir, a eu lieu un meeting « contre la réforme des retraites » avec toute la gôche au complet et tout-e-s ses chefs. Besancenot, Melenchon, Coupé (Solidaires), Liepitz (Verts), sans compter PCF, FSU, ATTAC, UNEF, et… PS. Bref la belle équipe. Et c’est censé nous expliquer que c’est ensemble qu’on « gagnera ». Gagner ??? Alors que l’enterrement est prévu le 12 octobre, et qu’on se revoit en 2012 ?!
Quelques anarchosyndicalistes on voulu se rappeler à leur bon souvenir. Pendant que des compagnons tenaient une banderole à l’entrée, « Ecoles, usines: autogérons, collectivisons » d’autres ont diffusé des tracts appelant à la Résistance Populaire Autonome, ou expliquant que « 60 ans, c’est déjà trop tard » (pour les « suicidé-e-s » du travail par exemple…. Mais de suite, la gôche s’emballe. Quelques gorilles viennent nous voir (surtout NPA en fait). Et voui, c’est bien nous qui chantions la dernière fois « De la tune, il y en a, dans les caisses du NPA ».
Ensuite, une fois passés les stands PCF, PG, Verts, NPA, DAL et Solidaires, on entre. Salle bondée, des gens debout partout. Ah, ce fameux désir d’avoir un maître à qui confier tout ses problèmes. Le premier speech (on sait pas qui), mentionne la « guerre de classe » et « les militants libertaires ». Youpi, on est représentatifs-ives!! On gueule par ci par là « grève générale », mais bon… Pis un autre speech, pis Besancenot, le chef… A la fin de son discours, on écoute un gars qui gueule « grève générale ». Bin on l’aide ! Pis Annick Coupé (porte parole de Solidaires). C’est là qu’on est parti.
On va pas épiloguer, on « gagnera » par nous même. Ni travail, ni famille. Ni patrie, ni parti.
« L’émancipation des travailleurs-euses sera l’oeuvre des travailleurs-euses elles/eux même »
Quelques anarchosyndialistes de passage
On y est allé. On a manifesté. On a gueulé. Des militants de la CNT-AIT ont diffé un tract « 60 ans, c’est déjà trop tard », plutôt bien accueilli (surtout lorsqu’on est salarié à France Télécom). Quelques personnes nous ont rejoints. Arrivé-e-s au bout, on a chanté à pleins poumons qu’il fallait arrêter ces mascarades syndicales. On a appelé à la Résistance Populaire et Autonome. Mais il faut constater que ça n’a pas un succès terrible. Aujourd’hui, les gens sont retournés bosser. Ni Dieu. Ni Maître. Ni Thibaut. Ni Chereque.
« A BAS LES BALLADES SYNDICALES. GREVE GENERALE. »
Après une journée de manifestations massives le 7 septembre , les directions syndicales ont tout fait pour que le mouvement social ne puisse pousser l’avantage , résultat des courses : seize longs jours au cours desquels il ne doit pas–c’est du moins ce qu’elles espèrent- se passer grand-chose, et surtout pas la seule chose qui pourrait faire plier le gouvernement, à savoir le blocage du pays par la grève générale. Ainsi, elles laissent le champ libre au jeu parlementaire et se comportent davantage en supplétifs de la social-démocratie qu’en organisations de défense des intérêts matériels et moraux de la classe ouvrière et du salariat dans son ensemble.
En agissant de cette manière, elles oeuvrent non seulement à la démoralisation de leurs propres troupes, à qui elles voudraient bien faire gober qu’il est trop tard et que tout est bouclé, mais elles assurent également leurs arrières, prises qu’elles sont dans le bourbier de la loi Chérèque-Thibaut-MEDEF du 21 août 2008 sur la représentativité des « partenaires sociaux » qui réserve des pactoles d’argent public à ceux qui oublieraient définitivement la lutte pour se lancer dans la cogestion et l’écriture des textes scélérats. Ce qui se passe actuellement n’est rien d’autre que bonne vieille méthode qui a fait ses preuves depuis 2003, celles des temps forts qui encadrent des temps morts et qui, sans qu’on s’en aperçoive, trimbale le pays jusqu’à la trêve estivale ; dégueu mais efficace…
Pour la Fédération anarchiste, il est bien sûr capital d’obtenir d’abord et avant tout le retrait du projet gouvernemental : en premier lieu parce qu’il constituerait un premier coup d’arrêt à la longue série de revers qu’a essuyés le mouvement social ces dernières années, mais aussi parce qu’il permettrait d’éviter l’aggravation prévisible de la contre-réforme de 2010 : Fillon n’a rien annoncé d’autre le 9 septembre en confiant à l’antenne de France 2 : « il faudra forcément réaliser des adaptations au cours de la mise en œuvre de cette réforme. Il n’y aura jamais de réforme définitive ». Nous voilà donc prévenu-e-s ! Ce sera donc, graduellement, 63, 65,70 ,80 ans pour l’âge de départ avec 42, 45, 50, 60 annuités de cotisation, le tout jusqu’à ce que mort s’ensuive à se faire exploiter au travail ! Patronat et gouvernement nous préparent la retraite des morts sous le regard passif et bienveillant des roitelets syndicaux et nous serions pas en grève ?
Cependant, obtenir le retrait sans remettre en cause radicalement le lien des conditions de ressources avec le travail reviendrait à s’arrêter au milieu du gué.
Pour nous, anarchistes, qui militons pour l’égalité sociale, conditionner le confort d’une fin de vie à la durée de l’aliénation au travail équivaut à prolonger tout au long de l’existence les injustices dues à l’écart des salaires dont se sert le patronat pour asseoir sa domination sur le monde du travail.
Nous sommes donc partisans d’une société d’où auraient disparu les parasites les plus nuisibles qu’ait connus l’humanité : le capitalisme et le relais politique chargé de le protéger des mouvements révolutionnaires, à savoir l’Etat flanqué d’une démocratie parlementaire. En ce sens, on peut dire que l’abolition du salariat sera la fin des injustices de l’actuel fonctionnement de la retraite.
Par la gestion directe de ce qu’il produit, l’homme sera le mieux à même de mettre en place des systèmes de solidarité tout au long de la vie, et pas seulement lors de la vieillesse, qui consisteront à socialiser la part des richesses produites nécessaires à ce qu’aucun sur la planète ne crève de faim, ne manque d’un toit, ne soit emporté par la maladie faute d’un système de santé, c’est-à-dire exactement l’inverse de ce que réussit à faire le capitalisme…
Mais parvenir à ce résultat suppose que la bataille commence enfin, que la lutte s’organise par la base, selon les modalités de l’autonomie du mouvement social, sur le principe des assemblées générales souveraines et du mandat impératif et révocable ; la question la plus importante n’est donc pas de savoir combien de personnes seront dans la rue le 23, mais combien ne reprendront pas le travail le 24.
Nous pensons qu’il ne suffira pas de faire reculer ou abroger cette loi injuste. Nous pensons que la chute seule du ministre du travail , après le remaniement ne changera rien , pas plus que celle du gouvernement, car il seront remplacé par d’autres.
Nous ne voulons plus de cette société ou domination et asservissement sont les moteurs; c’est pour cela que nous appelons nos militant(e)s et sympathisant(e)s à rejoindre le cortège libertaire ( F.A., C.NT/AIT, Colectif de Résistance Populaire Autonome …)qui partira de la Place de la Fontaine (Montferrand) vers 9 h30 .
Groupe Abel Paz de la Fédération Anarchiste.
*un merci aux camarades de Chambéry.
Le 23 septembre, soit plus de deux semaines après la dernière grève, les syndicats appellent à nouveau à manifester. Depuis, la loi est passé à l’Assemblée, que tous convoitent avec des yeux brillants… Le mécontentement gronde, les syndicats institutionnels commencent à être raillés. Pour nous anarchosyndicalistes, il est clair que ni la CFDT, la CGT,ni FO ou Solidaires ne nous permettrons de l’emporter.
En effet, ce n’est pas sur les retraites qu’il faut se concentrer, bien au contraire. C’est une occasion de mettre à nouveau à la lumière du jour l’exploitation salariale, racine même du capitalisme. Il faut recadrer la lutte, sortir de cet infernal cadre réformiste, « intersyndicale, grève de 24h, négociations ». Plus que jamais, il faut déserter ce cadre institutionnel, déserter les collectifs réformistes encadrés par la gôche (PS au NPA) et associations (ATTAC et compagnie). Il faut créer des groupes de Résistance Populaire Autonome.
Le 23, les militant-e-s de la CNT-AIT 63 vous invitent à nous rejoindre, pour un nouveau cortège anarchosyndicaliste et anarchiste, en marge des syndicats institutionnels et des partis. La suite de la manif ? Nous ne prévoyons rien, ce n’est pas à nous de décider, on verra toutes et tous ensemble… Rendez-vous à 9h30, Place de la Fontaine, à Montferrand. Vive la Résistance Populaire Autonome. Vive la lutte des classes. Vive l’Anarchie.
Salutations anarchosyndicalistes, AG de la CNT-AIT 63
La justice bourgeoise avalise les exécutions sommaires
On pensait que ce genre de «justice» pour le moins expéditive, était réservée aux dictatures, ou aux pays en guerre, que la France adore sermonner parce que les Droits de l’Homme et bla bla bla… Et bien pas du tout : la cour d’assises du Var a décidé, en partie grâce au zèle d’un avocat général qui se serait bien vu dans l’armée française, d’acquitter le gendarme ayant exécuté un jeune homme en 2008, qui avait osé s’enfuir de la gendarmerie de Draguignan… Mais le gendarme s’est dit «désolé» par tout celà… On pensera à dire la même chose lorsqu’un flic se fera descendre… Pas de justice, pas de paix.
Indymedia Lille, 17 septembre 2010.
Suite à de nombreuses, inutiles et stériles, « provocations staliniennes » (Ay, Carmela), nous proposons le texte qui suit. Il est écrit par un militant du CCI (Courant Communiste International), organisation marxiste « orthodoxe », antistalinienne (et donc antimaoïste)et pas trotskiste non plus.
Malgré tout, en tant qu’anarchistes, nous ne nous reconnaissons pas dans leurs idées. Nous n’avons pas les mêmes objectifs, car nous ne voulons pas cette fameuse « période transitoire ». Mais il est intéressant de voir une critique du maoïsme et du stalinisme par des communistes (pas trotskos en plus). Mais quand même, Ni Dieu, ni Maître !
Il y a trente ans mourait Mao Zedong. Pour ce trentième anniversaire de la mort du « Grand Timonier », pas de grandes pompes organisées par le gouvernement chinois. Tout au contraire, c’est la discrétion qui est de mise pour les caciques de l’Empire du Milieu. Et, paradoxalement, ce sont surtout les médias occidentaux qui ne manquent pas de rappeler l’existence du leader de la « Longue Marche » et « père de la nation chinoise ». Mais bien évidemment, ce rappel sert deux objectifs : celui d’alimenter le mesonge selon lequel Mao serait un authentique combattant du prolétariat révolutionnaire et celui de lier son itinéraire politique prétendument prolétarien avec les dizaines de millions de morts dont il est responsable, que ce soit du fait de la répression ou encore de l’exploitation éhontée ou des famines qu’il a fait supporter à la classe ouvrière et à la population durant son règne. Nous publions ci-dessous un article paru dans le n° 269 de juin 1997 de Révolution Internationale qui dénonçait une fois encore ce genre de campagne que la classe dominante ne cesse de sortir de son chapeau pour amalgamer stalinisme et lutte prolétarienne. Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur la stalinisation du Parti Communiste Chinois dont Mao fut un des plus forts artisans, ils peuvent se référer à trois articles du Courant Communiste International parus dans les numéros 83, 84 et 85 de notre Revue Internationale à lire sur www.internationalism.org
La bourgeoisie ne rate jamais une occasion de perpétuer et semer le mensonge énorme de l’amalgame entre stalinisme et communisme. Elle veut ainsi nous faire croire que, malgré l’effondrement de l’URSS, il reste encore certains pays « communistes », dont la Chine, patrie de ce prétendu « grand révolutionnaire », Mao Zedong. Cette classe de menteurs est passée maître dans l’art de falsifier l’histoire et voudrait inculquer aux prolétaires que, comme le stalinisme, le maoïsme est un produit du mouvement ouvrier. Une telle mystification est un véritable poison contre la conscience prolétarienne. Pour les révolutionnaires, le maoïsme n’a jamais cessé d’être un courant idéologique et politique bourgeois, né de l’écrasement du mouvement ouvrier en Chine, nourri de la contre-révolution stalinienne et des plus sordides intérêts impérialistes.
Le Parti Communiste Chinois (PCC) fut créé en 1920 et 1921, à partir de petits groupes marxistes, anarchistes et socialistes, sympathisants de la Russie soviétique. Comme d’autres partis, le PCC naquit directement en tant que composante de l’Internationale Communiste (IC) et sa croissance fut liée au développement international des luttes ouvrières, produit de la période historique qui avait elle-même donné naissance à la Révolution russe et aux mouvements insurrectionnels en Europe centrale et occidentale. De 1921 à 1925, le PCC passa de 4000 membres à 60 000, exprimant ainsi la volonté et la détermination du prolétariat qui menait un combat acharné contre la bourgeoisie chinoise depuis 1919, principalement dans les zones les plus industrialisées. Certes, dans ce grand pays colonisé à dominante agraire, le prolétariat constituait une très petite minorité. Il subissait en outre des influences idéologiques particulièrement archaïques et arriérées, n’avait qu’une expérience très réduite de la lutte de classe et possédait de ce fait une conscience faible et extrêmement hétérogène. Mais il était très concentré, ce qui lui permettait de développer une combativité d’une rare vitalité. Ses luttes tendaient dans cette période à se situer de plus en plus sur le terrain de la défense de ses intérêts propres et à sortir des pièges bourgeois telle la résistance aux différentes puissances impérialistes installées en Chine ou aux « seigneurs de la guerre » chinois, derrière lesquels s’efforçaient de l’enfermer et de l’entraîner la bourgeoisie. Aussi, il tendait de plus en plus à diriger ses luttes contre le Guomindang (incarné par le général Tchiang-Kai-shek), qui incarnait l’aile « progressiste » de la bourgeoisie chinoise, et poussait à l’édification d’un Etat unifié depuis 1910 sous l’impulsion de Sun-Yat-Sen.
L’opportunisme montant de l’IC, en lien avec ses conceptions erronées sur le « droit des nations à disposer d’elles mêmes » l’amena à lancer, en 1922, un mot d’ordre aux conséquences dramatiques pour le prolétariat : réaliser un « front unique anti-impérialiste entre le PCC et le Guomindang ». En 1923, le PCC est pratiquement absorbé au sein d’un Guomindang qui est ensuite accepté comme membre sympathisant de l’IC, en 1926, à la veille même de la sanglante répression de la Commune de Shanghaï. Prise dans une implacable dynamique de dégénérescence, l’IC, sous la férule d’un Exécutif à la botte de Staline, devient l’instrument direct de la politique impérialiste de l’URSS. Fort de son alliance avec l’IC, le Guomindang, avec la complicité tacite des impérialismes occidentaux, se lance alors dans une répression féroce contre le prolétariat durant les grandes grèves de l’été 1925, assassinant et harcelant les meilleurs militants du PCC qu’il avait auparavant chassés de son organisation. Sourd aux critiques des éléments révolutionnaires du PCC et malgré les exactions anti-ouvrières de Tchiang-Kai-shek, l’Exécutif de l’IC ne renonçait pourtant pas à son alliance avec un Guomindang dont l’unique objectif était de prendre le pouvoir et d’écraser son ennemi mortel, le prolétariat. Le massacre de la Commune de Shanghaï en 1927, mené par Chiang-Kai-shek (avec l’aide précieuse et active des puissantes sociétés secrètes implantées dans le prolétariat comme la Bande Verte), l’écrasement des insurrections de Nanchang puis de Canton, sonna le glas du combat prolétarien et du PCC comme Parti du prolétariat.
Alors que les meilleurs éléments révolutionnaires du PCC étaient pourchassés et exécutés, sa fraction la plus stalinisée, à laquelle appartenait Mao Zedong, chargé spécialement des liens entre le PCC et le Guomindang, soutenait et justifiait ce bain de sang par la politique de collaboration avec la bourgeoisie « progressiste » qui correspondait aux besoins de l’Etat russe.
Vidé de sa base prolétarienne, le PCC, tout en poursuivant la politique anti-prolétarienne prônée par le Komintern dans les centres ouvriers, se mit à théoriser, en particulier sous la plume de Mao, le « rôle révolutionnaire » de la paysannerie, exprimant ainsi la transformation radicale de sa nature de classe. Il se fit alors le défenseur des paysans, mais aussi des couches de la petite bourgeoisie et de la bourgeoisie hostiles à l’autoritarisme du nouveau maître de la Chine, Chiang-Kai-shek. Les nouveaux cadres du Parti étaient soigneusement choisis par Staline, qui utilisait le PCC comme instrument de l’expansion impérialiste russe et comme moyen de pression et de tractations avec le Guomindang. L’affluence massive d’éléments contre-révolutionnaires, d’aventuriers de toutes sortes, de petits bourgeois et bourgeois en rupture avec Chiang-Kai-shek, transforma le PCC en un véritable cloaque d’intrigues et de manoeuvres, où s’opposaient violemment pour le contrôle du Parti différentes cliques adverses.
L’épisode de la « Longue Marche », loin d’être l’épisode héroïque de « résistance communiste » sous la direction du « grand timonier » Mao, eut comme objectif essentiel d’unifier les nombreux foyers de guérilla existant en Chine sous un commandement unique et centralisé, afin de constituer une armée bourgeoise digne de ce nom, pour le compte du grand frère stalinien qui contrôlait étroitement ses cadres. Les appétits impérialistes russes devenaient en effet de plus en plus pressants et avaient de ce fait provoqué un refroidissement de son alliance avec le Guomindang. Dans ce but, les masses des paysans pauvres furent embrigadées et utilisées comme chair à canon : la « Glorieuse Longue Marche », qui dura d’octobre 1935 à octobre 1936, fit plusieurs centaines de milliers de morts parmi eux. Et si ce fut la ligne du « grandiose commandant en chef » Mao qui l’emporta durant cette campagne, ce n’est même pas grâce à ses talents de stratège militaire, réputés être particulièrement médiocres. C’est surtout grâce à sa capacité de jouer et profiter des discordes existantes, et de celles que lui même attisait, pour asseoir son pouvoir au sein d’une Armée rouge chinoise où se mêlaient, aux côtés de combattants sincères, bureaucrates staliniens et arrivistes de tous poils.
Mais au moins une chose était sûre, c’est que toutes ces cliques, que ce soient celles du PCC ou celles du Guomindang, étaient unies sur l’essentiel : la défense du capitalisme chinois. C’est ainsi que lors du conflit sino-japonais de 1936, le PCC, allié à nouveau au Guomindang, se distingua encore comme le principal fournisseur de chair à canon de la guerre impérialiste. En 1941, alors que l’armée allemande entrait en URSS, Staline, menacé sur deux fronts, signa un pacte de non- agression avec le Japon. La conséquence immédiate fut la rupture du PCC avec Moscou et la victoire de la ligne maoïste contre la ligne pro-russe. Le PCC va donc collaborer d’autant plus, les Etats-Unis entrant en guerre contre le Japon en 1942, à une alliance avec le Guomindang aux ordres de l’oncle Sam. Au sein du Parti, de 1943 à 1945, les grandes purges anti-staliniennes atteignirent alors leur apogée, le maoïsme devenant dès lors la doctrine officielle du Parti.
Les historiens et intellectuels bourgeois entretiennent tout un mythe autour du maoïsme, « communisme à la sauce chinoise », porté par Mao Zedong, prôné mensongèrement comme un des fondateurs du PCC, celui qui allait instaurer le « socialisme » dans ce grand pays. Les idéologues de la bourgeoisie présentent l’arrivée du « grand timonier » à la tête de la Chine comme le produit d’une « révolution populaire, paysanne et ouvrière », mais la réalité est radicalement différente : le PCC est arrivé au pouvoir à la suite de sordides tractations impérialistes. En effet, c’est en monnayant son retour dans le giron de Moscou, contre les Etats-Unis et après les accords de Yalta, que le PCC va pouvoir définitivement éliminer son rival direct, le Guomintang, en 1949, et fonder la « République populaire chinoise ».
Une fois les rênes de l’Etat en mains, il pourra donc, avec Mao à sa tête, donner libre cours à une exploitation féroce des ouvriers et des paysans pour tenter de reconstruire ce pays immense, totalement exsangue après des décennies de guerre civile et de guerres impérialistes.
En son sein, la lutte à mort entre les différentes fractions rivales va plus que jamais s’exacerber. C’est encore sur le dos des couches exploitées, de la classe ouvrière et de la paysannerie, que vont se régler de la façon la plus sanglante les féroces luttes pour le pouvoir auxquelles s’adonnent Mao et consorts. Et alors que tous les historiens bourgeois nous présentent toutes ces étapes comme un renforcement du « socialisme », elles n’ont au contraire fait que montrer la même férocité et la même impuissance du capitalisme d’Etat façon « maoïste ».
Le célèbre discours de Mao Zedong de 1957 proclamant la « Révolution des Cent Fleurs » représenta une première tentative de la part de celui-ci pour consolider son emprise idéologique sur les masses et tenter de les mobiliser contre ses rivaux dans le Parti. Dans sa continuité, et sous couvert de libérer de « nouvelles forces productives », le lancement du « Grand bond en avant », moins d’un an plus tard, avait pour but de prouver que le « leader suprême » était infaillible dans le gouvernement du pays. Ce « Grand bond » fut un bond extraordinaire dans la catastrophe économique (catastrophe annoncée par les dirigeants du Parti eux-mêmes). Le seul résultat économique fut une famine effroyable, faisant des dizaines de milliers de morts en à peine plus d’un an, et, à travers la constitution de « Communes populaires », la mise au pas de la paysannerie, puis l’accentuation de l’exploitation de la classe ouvrière par la naissance embryonnaire d’une industrie lourde au service de l’économie de guerre. Mais il précipita aussi la mise à l’écart de Mao par l’ensemble du Parti en 1959.
Cependant, ce dernier, que ces rivaux comme le nouveau président Liu Shao-qi pensaient avoir neutralisé, oeuvra patiemment durant sept ans dans l’ombre pour provoquer en 1966 le vaste mouvement de la prétendue « Révolution culturelle ». Cet événement donna lieu à une des pires falsifications de l’Histoire, à laquelle participèrent avec une rare ferveur les idéologues bourgeois de tous bords. Animé d’une incroyable soif du pouvoir, Mao va jouer sur deux tableaux. D’un côté, en fonction du coup d’Etat prévu, il s’appuiera sur les cadres d’une armée habilement réorganisée par le ministre de la Défense pro-maoïste, Lin Biao, et abondamment abreuvée du « Petit Livre Rouge » ; de l’autre côté, il appellera à la formation des fameux « Gardes rouges », recrutés dans les couches de la petite-bourgeoise estudiantine, excitée et appâtée par des postes dans l’Etat. Ces deux forces se trouveront de plus en plus face à face, entraînant de larges fractions du prolétariat, plongeant tout le pays dans la guerre civile et la misère, dans un chaos indescriptible, ce qui était justement le but recherché par Mao afin d’en rejeter la faute aux dirigeants et en tirer tout le bénéfice. C’est ce qu’il fera d’ailleurs au bout de trois ans d’horreurs sous la direction du « grand timonier », de massacres dans la population, de purges massives dans le PCC, jusqu’après son retour au pouvoir en 1968 qui signera l’arrêt de mort physique de ces « Gardes rouges » qui s’étaient fait berner par son mot d’ordre « N’oubliez pas la lutte des classes ». Le nombre de morts résultant des combats et de la famine est incalculable. Mais, des centaines de milliers avancés comme chiffre par les médias occidentaux, Mao, avec un cynisme achevé, dira lui-même à la fin de sa vie qu’ils étaient bien en deçà de la réalité !
Alors que le maoïsme poursuivait sans relâche son oeuvre destructrice sur le sol national chinois, son action impérialiste ne connaissait pas non plus de repos. C’est pour cette raison que l’Etat chinois, marchant sur les plates-bandes russes en Mongolie par exemple, rompait vers 1960 avec l’URSS. L’invasion du Tibet, sa participation active dans la guerre du Viêt-Nam, son soutien de premier plan aux Khmers rouges de Pol Pot au Cambodge avec la bénédiction des Etats-Unis, la création de multiples groupes armés tel le Sentier Lumineux jusqu’en Amérique du Sud, sous prétexte de soutenir les « luttes de libération nationale », ont émaillé la montée de la Chine impérialiste « reconnue » par les « Grands ». Et si le mensonge du caractère « révolutionnaire » de l’Etat chinois maoïste (qui avait applaudi la répression de l’insurrection ouvrière de 1956 en Hongrie par les troupes russes) a été perpétué et amplifié à grands coups de trompettes par toutes les fractions de la bourgeoisie occidentale, c’est parce qu’il a été un puissant facteur de mystification et de confusion dans les luttes ouvrières au coeur du capitalisme et à sa périphérie.
Aujourd’hui, la bourgeoisie continue à présenter Mao et ses successeurs comme de véritables et inflexibles représentants du communisme. En perpétuant un tel mensonge, la classe dominante ne vise qu’un seul objectif : pourrir la conscience des prolétaires et dénaturer la perspective historique de leurs combats de classe
AK
Un communiqué de compagnons espagnols de la CNT-AIT…
jeudi 16 septembre 2010
Syndicat Intercorporatif de Jaén (Andalousie)
de la Confédération Nationale du Travail d’Espagne
(adhérente à l’Association Internationale des Travailleurs)
COMMUNIQUE
Déportations : basta !
« Indifférence et crimes sont le même »
Mark Edelmann, leader de la révolte du ghetto de Varsovia
Depuis la CNT-AIT de Jaén nous condamnons énergiquement les déportations massives et terrorisantes perpétrés contre les Rom en France.
Nous dénonçons l’intolérance du gouvernement néofasciste de Nicolas Sarkozy.
Nous croyons que ces expulsions violent les droits fondamentaux d’un collectif dont les membres sont des citoyens européens de plein droit. La déportation en masse des Roms est un fait qui nous dénigre tous, sans exception, que nous soyons français ou pas. Nous trouvons alarmant que dans un pays comme la France, qui a été la victime du nazisme pendant de longues années et a vécu dans sa chair ce que signifie le crime racial (déportations de masse comprise), cet outrage soit commis. Nous croyons que ces faits sont basés sur une politique institutionnelle de stigmatisation des Roms.
Il semble que pour le gouvernement français néo-fasciste tous sont coupables, tous sont des délinquants, tous , sans exception aucune, méritent la déportation.
Ils détruisent leurs habitations et les rejettent du pays du fait de leur appartenance à une origine déterminée. Tous payent de la même façon, les familles entières, sans se soucier qu’il y a des enfants et des personnes âgées qui verront encore s’aggraver leur conditions de vie. Ce sont des principes institutionnellement racistes qui meuvent le ministère français de l’Intérieur. C’est une honte.
Il identifie de façon inexcusable les Roms avec le vol, le crime, la drogue… Il les accuse d’être antisociaux … Tous, sans distinction. Mais alors pourquoi n’accuse-t-il pas de la même chose la caste des banquiers, des spéculateurs et de ces autres scories qui mènent le monde à sa ruine avec leurs magouilles , et qui sont tranquilles dans leurs maisons. Et eux, ne sont ils pas tous égaux ? Pourquoi ne déporte-t-on pas cette caste de brigands ? Ou est-ce qu’ils ne sont pas des délinquants, des voleurs, et qu’ils ne trempent pas dans la drogue ? Est-ce que ces gens, ennemis du peuple, ne sont pas antisociaux ? Bien sûr, qu’ils le sont. Pour combattre le crime organisé la première chose à faire c’est de mettre la main sur cette bande de voleurs.
La guerre contre les pauvres s’intensifie et c’est le devoir, non seulement des militants anti-racistes et anti-capitalistes, mais aussi de tous les gens de bien, de contester ces violations qui nous ramènent au plus noir de l’histoire de l’Europe. Il est impératif de hausser la voix.
Déportations Basta (stop) !
Secrétariat d’action sociale de la CNT-AIT de Jaén