Atheneo du Puy de Dôme

« L’anarchisme est né d’une révolte morale contre l’injustice sociale » Malatesta

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Archives pour juin 2011

Paris – Petite action en solidarité avec l’anarchiste Amelia Nicol, incarcérée aux USA

Publié 29 juin 2011 dans Non classé 0 Commentaires

De Paris à Denver, liberté pour tous les prisonniers de la guerre sociale !

mardi 28 juin 2011

Lundi 27 juin 2011, Paris, en solidarité avec l’anarchiste Amelia Nicol, incarcérée à Denver (USA) depuis le 6 mai 2011 et qui ne lâche rien, nous nous sommes postés devant l’entrée d’un restaurant « KFC » à Ménilmontant (XXe ardt), ainsi qu’à l’entrée du métro, afin de distribuer le tract ci-dessous et de provoquer quelques discussions sur la police qui, ici comme ailleurs, tue, enferme et torture jour après jour. Quelques temps plus tard, nous avons accrochés une banderole géante contre les grilles de la place du métro Belleville sur laquelle était écrit « France, USA, Grèce, Italie… Partout ! Liberté pour tous les prisonniers de la guerre sociale ». Cette mini-action, est une contribution retardataire à la journée de solidarité internationale avec les prisonniers anarchistes purgeant de longues peines. Nous la dédions tout particulièrement à Marie Mason, Eric McDavid et Walter Bond, ainsi qu’à tous les pourchassés de la « green scare » aux Etats-Unis.


Le tract distribué :

De Paris à Denver, liberté pour tous les prisonniers de la guerre sociale !

Le vendredi 6 mai 2011 à Denver (Colorado, USA), plus d’une centaine de personnes en colère descendent dans la rue au mépris du Département de Police de Denver. Ils ont participé à une marche nocturne contre la « terreur policière » dans le centre-ville. La marche avait pour but, entre autres, de rappeler bruyamment les morts de Marvin Booker et d’Oleg Gidenko, deux hommes assassinés par les services de police locaux l’année dernière. A la fin de cette marche anti-flic, un feu d’artifice a eu lieu dans la rue. Ce que la police a utilisé comme justification pour chasser une participante présumée dans une ruelle, où elle a été arrêtée et tabassée par la police. Cette personne sera plus tard identifiée comme étant Amelia Nicol, 20 ans, résidente du Colorado. Elle fait maintenant face à des accusations époustouflantes et risque plus de 90 années de prison.

Selon le dossier, voici les chefs d’inculpation retenus contre Amelia par Mitch Morrissey, District Attorney de Denver :
- Deux tentatives de meurtre
- Utilisation d’explosifs
- Possession d’explosifs
- Incendie au second degré
- Fait criminel
- Incitation à une émeute
- Deux tentatives d’agression au troisième degré
- Résistance à une arrestation

L’accusation affirme que dans la nuit du 6 mai Nicol a jeté un engin incendiaire ou explosif sur des flics à l’intérieur d’une voiture de patrouille. L’engin ayant explosé et brûlé, endommageant la voiture de patrouille. Les deux officiers dans la voiture n’ont pas été blessés.
L’accusation affirme également qu’Amelia aurait fui la scène, et qu’au moment de son arrestation, un court laps de temps plus tard, elle cracha sur les flics et résista à son arrestation, selon la porte-parole du district attorney Lynn Kimbrough.

Le feu d’artifice vert que la police affirme l’avoir vu jeté à la gueule des flics, est devenu dans la presse locale un cocktail molotov, ou encore un « engin incendiaire improvisé ». Une presse locale qui n’a pas hésité non plus à publier des photos de la jeune compagnonne.

Amelia a immédiatement été incarcérée à la prison du conté de Denver, sa caution fixée à 50.000$. Elle n’a jamais déclinée son identité aux forces de l’ordre.
Lors de son passage, le 16 mai, devant la court du comté de Denver, l’accusation de « destruction criminelle de la propriété » a été ajoutée aux multiples accusations.

Amelia est en contact avec l’ABC (Anarchist Black Cross) de Denver, elle a clairement indiqué qu’elle refusait de sortir sous caution (50.000$) car elle refuse catégoriquement que l’Etat ou la justice s’engraisse sur son incarcération. Elle n’a qu’une seule demande : sa libération immédiate, sans frais ni conditions.

Elle a demandé à ce que les fonds recueillis pour le soutien soient adressés à l’ABC Denver pour aider à payer les appels téléphoniques et l’envoi de timbres, enveloppes et papier. Elle ne veut pas que de l’argent soit placé dans son « pécule », parce qu’elle ne veut rien acheter à la prison. Elle refuse que de l’argent soit donné et prélevé par ceux qui la maintiennent en cage.

Cette marche antiflic, la quatrième, arrive dans un contexte tendu à Denver, puisque de très nombreux cas de terreur policière contre les pauvres ont été relevés ces derniers temps dans la région, allant de viols sur mineurs, de tabassages de familles entières, de fabrications de preuves jusqu’à des assassinats de sang-froid en détention ou par balle en pleine rue.

Cette marche avait donc pour but la confrontation directe avec la police de Denver et la mise en lumière de ses actes et méthodes, ainsi que la tenue d’un discours clair contre la police alors que, quelques jours plus tot, le 9 mai, le maire de Denver, Guillermo Vidal, annonçait que les officiers impliqués dans la mort de Marvin Booker ne seraient pas tenus pour responsables. Le maire répondait ainsi à la colère des gens suite à l’annonce du District Attorney Mitch Morrissey en septembre 2010 qu’il n’y aurait pas de poursuites criminelles suite à la mort de Marvin. Marvin était un orateur de rue, qui vivait dans la rue, et qui fut lâchement tabassé et tazé à mort des mains de cinq flics en manque de divertissement au centre de détention du downtown Denver le 9 juillet 2010 parce qu’il refusait d’obéir à leurs ordres.

La ville de Denver a clairement fait savoir que la vie d’un SDF noir valait moins que le confort relatif de quelques flics effrayés par un petit feu d’artifice. Les meurtriers avec des badges ne reçoivent pas d’accusations criminelles, tandis qu’une jeune femme qui aurait assisté à une manifestation pour pointer la responsabilité de ces agents fait maintenant face à plus de 90 années de prison.

Aujourd’hui comme hier, il est inacceptable que police et justice puissent réprimer si durement pauvres et révoltés. Il est inacceptable que la police existe. Que les flics soient des assassins n’est pas une nouveauté, et nous n’allons pas faire ici la morbide liste de leurs états de service en la matière.

Même quand elle assassine, matraque, enferme et livre à la Justice des personnes qui nous sont inconnues, parfois à des milliers de kilomètres de distance, nous ressentons les effets de sa besogne au plus profond de notre cœur. Parce que nous sommes nombreux à en avoir déjà fait l’expérience. Parce que, dans un Etat démocratique comme dans tout type d’Etat, la police est constituée d’individus ayant fait le choix de défendre en armes la légalité, et donc, de faire en sorte que rien ne change.

Nous qui étouffons dans cette société, nous savons que nous aurons la police en face de nous, et contre nous, un jour ou l’autre. Parce que le pauvre est pour l’Etat une menace qu’il faut surveiller comme le lait sur le feu, un indésirable en soi. Parce que l’Etat sait pertinemment que le capitalisme qu’il protège, gère et accompagne, crée autant de misère que de raisons de se révolter. Parce qu’étant révoltés, et cherchant les moyens (en nous foutant de savoir s’ils sont « légaux » ou non, la loi n’étant pas notre boussole) de nous sortir de cette misère sociale, la Justice trouvera toujours quelque chose pour nous condamner, à l’aide de ces ridicules bouts de papier qu’elle nomme lois, cartes d’identité, code pénal, code civil, et qui n’ont jamais été autre chose que des cautions morales et des outils pratiques pour l’oppression politique, la domination économique, la dépossession et l’exploitation de nos vies.

Solidarité sans frontières avec Amelia !
De Paris à Denver, liberté pour tous les prisonniers de la guerre sociale !

Ni police ni justice ni prison ni paix.

Quelques anarchistes, en solidarité.
Mai 2011.


L’ABC Denver gère actuellement le soutien matériel à Amelia. Vous pouvez envoyer des dons à Denver ABC, 2727 W. 27th Ave Unit D, Denver CO 80211. Les chèques doivent être libellés à « P&L Printing ». Les donations à un compte PayPal peuvent être faits via le compte d’utilisateur « music@autistici.org ».

Site de l’ABC Denver : http://denverabc.wordpress.com

On peut envoyer lettres, cartes, photos etc. à Amelia :
Amelia Nicole
CD# 0000762401
Denver County Jail
PO Box 1108
Denver, CO 80201


Quelques photos de la marche anti-flic : Paris - Petite action en solidarité avec l’anarchiste Amelia Nicol, incarcérée aux USA 8-2-cc930 dsc0402-cb90f dsc0416-bd5ce dsc0222-275e6 dsc0424-72322 dsc0422-4b10f

Télécharger ce tract pour le déposer dans des lieux :
PDF - 706.4 ko
Tract en PDF A4/A5 2p recto-verso

MIS A JOUR : Amelia est sortie ! mais n’est toujours pas libre…

La plupart des chefs d’inculpations sont tombés, Amelia a donc été libérée mais devra repasser devant des juges avec de fortes chances d’être condamnée et re-incarcérée. Rien n’est fini, donc.


Beau comme un CMI qui brûle…

Publié 27 juin 2011 dans Non classé 0 Commentaires

Il y a quelques jours je suis allé passer la nuit dans un CMI. CMI c’est les initiales de Centre Médico Infantile. J’y suis allé pour passer, comme chaque année depuis un certain temps, une série d’examens nocturnes. Même si je me passerai bien de ce genre d’immersion ça me permet de faire un petit compte-rendu de ma visite. Ne nous trompons pas un CMI c’est une taule. Une taule pour handicapés, certes, mais une taule.


Beau comme un CMI qui brûle... CMI-IIII

 

Je dois y arriver à 20h pour y passer la nuit. J’arrive à 20h05. Être en retard c’est la règle numéro 1. Cet endroit donne la chair de poule quand on y rentre. Déjà, dans le hall d’entrée un tas de fauteuils roulant vous accueille. J’en ai compté 13, qui semblent dire bienvenue. Le deuxième truc qui te saute à la figure c’est l’odeur. Ça sent le désinfectant à plein nez. Il faut dire que cet internat ressemble beaucoup à un hôpital. Les personnes qui logent sont toutes atteintes de handicaps très graves et souvent multiples. En plus d’être myopathes ils sont déficients intellectuels. Une infirmière nous accueille et nous conduit à la chambre « d’invités » au bout du bout du bâtiment. Les données géographiques de la chambre sont 45°43’32.53″ N ; 3°05’32.47″ E, allez voir sur Google Earth vous trouverez cet endroit merveilleux. La traversée est longue et éprouvante. En effet les résidents se couchent et ici on ne ferme pas les chambres. Donc avec ma mère qui m’accompagnait nous avons pu voir tout le monde en train de se faire manipuler, installés dans leurs lits. L’intimité est inconnue ici. Le personnel n’en a rien a foutre. Le but c’est de fonctionner le plus rapidement et économiquement possible. Entre les traitements, les couchers, les repas, c’est  à la minute près. On arrive enfin dans la chambre, que l’on s’empresse de fermer. Pour s’isoler d’un monde qui n’est pas le notre, et que l’on nous envoie en pleine poire sans autre forme de procès.

La chambre est grande pour laisser la place pour les fauteuils, mais ce n’est certainement pas un lieux fait pour vivre. Tout d’abord il n’y a pas une chaise. Pas besoin, qui irait rendre visite à des handicapés ? Franchement, ils sont mieux entre eux… Dans un coin il y a un lavabo, tellement coincé que si je veux l’utiliser, personne ne peut l’atteindre avec moi pour m’aider. Une poubelle  à pédalier trône non loin. C’est fait pour le personnel, lors des soins et des actes quotidiens.  Les interrupteurs et les commandes de volet roulant me sont inaccessibles. Surtout aucune possibilités de se démerder tout seul. On sent bien que le but c’est toujours plus d’efficacité. Déjà les personnes internes ne peuvent quasiment pas agir sur leur environnement mais en plus aucun effort n’est fait pour parvenir à plus d’autonomie. On va pas me faire croire que c’est une vie. C’est au mieux une survie dans ce genre de centres. Sur les murs, des photos publicitaires de camions Renault. C’est même pas sûr que ça soit un choix de la personne dont je récupère la chambre pour la nuit. L’année dernière il y avait une affiche d’un concert de Chantal Goya, bonjour le niveau. C’est vrai que les jeunes sont déficients intellectuels, mais Chantal Goya ??!! Sérieusement ? C’est comme si les organisateurs de sortie, en gros les éducs, avaient pour unique but de maintenir les résidents dans la bêtise la plus complète. C’est pas fair-play… On sait très bien que l’ouverture d’esprit fonctionne aussi chez ce type de public. Enfin bref, la soirée avance et ma mère demande un lève personne pour pouvoir me coucher. L’aide soignante va donc chercher le lève-malade… Je ne peux pas m’empêcher de rectifier lève personne entre mes dents. Mais rien n’y fait, pour elle c’est un lève-malade. La personne en fauteuil n’est pas une personne mais un malade. Un malade doit être transporté, pas un personne. Ce genre de petit détail m’agace souverainement, je ne peux pas m’empêcher de le prendre comme une insulte.

 

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un lève PERSONNE !

Il est 20h24 et j’ai déjà envie de me barrer, très, très loin. Je sors prendre l’air avec ma mère un petit quart d’heure. J’ai le temps d’entendre une aide-soignante s’approcher en soufflant d’une chambre dans laquelle on a besoin d’elle. S’adressant à sa collègue elle éructe un sympathique  » Qu’est ce qui veut ç’ui là ? » J’aurais été « ç’ui là » je l’aurai très mal pris. Bon c’est vrai c’est super chiant un myopathe. Il faut le nourrir, le laver, le lever, l’habiller, le coucher et en plus essayer de l’aider si il a besoin. Plus chiant qu’un chien et vachement moins doux au toucher. Cette sympathique kapo me rappelle les premières années où je venais. Les infirmières et aides-soignantes avaient décidé de me parler à la troisième personne, ou de parler de moi à travers mes parents. C’était formidable. Un traitement très humain des zaroulettes.

Enfin je sors, vite, pour ne pas tuer cette charmante personne.  Moi, j’ai 20 ans et ici personne ne me vouvoie. Certaines personnes ne m’ont jamais vues. En plus c’est pas des gens rencontrés en soirée. C’est des professionnels. Mais moi je ne suis qu’un myopathe alors pas besoin de me traiter avec respect. J’ai jamais passé le cap de leur répondre en tutoyant, à tester…

20h30 tout le monde au lit. Ici c’est la routine la plus totale qui règne. Coucher 20h30, levé 7h00, douche 7h30, Petit déj’ 8h tapantes. Une vraie utopie pour Kim-Jong -Hil. Le CMI c’est une petite Corée du Nord. Charmant. On regarde un film ultra intelligent pour compenser –> UNE JOURNÉE PARTICULIÈRE D’ETTORE SCOLA.<–  Je traîne un peu, je dors très peu, avec un machin branché sur l’oreille. La nuit est entrecoupée par des discussions à voix hautes des personnes assurant le service de nuit, par les alertes des respirateurs et pas les bruits inhérents aux lieux médicalisés.

Un autre truc me dérange, c’est les lits. Les matelas sont emballés dans des housses plastiques. Juste recouvert pas un dessus de matelas en coton. Chez moi la housse de matelas est en coton. Le plastique c’est peut-être facile à nettoyer, mais en été, dormir dessus ça ressemble à de la torture. ça colle c’est infernal, abominable. Mais visiblement personne ne se plaint, ou personne n’écoute les plaintes.

Le matin à partir de 6h30, les fauteuils ayant chargés toute la nuit sont débranchés violemment. Une bonne journée qui commence D . La routine se met en place, comme tout les jours de l’année, jusqu’à la mort. Oui, le CMI comme toutes les taules hospitalières, c’est aussi un mouroir. Les aides soignantes lèvent les jeunes avec leurs putains de lève-malade. Elle s’apostrophent de chambre en chambre, discutent comme si elles levaient des patates.

Je me rappelle une fois une aide soignante avait fièrement balancée à sa collègue dans une autre chambre  » Ginette (un nom au pif), j’ai réussi à le lever toute seule ! »  Dommage que si je veux lui en coller une ma main ne parviennent pas à se lever toute seule ! Et le pire je crois c’est que les madames elle gueulent tout le temps. On dirait qu’elle croient que la myopathie rend sourd en plus. Elles agissent comme beaucoup de gens agissent avec des handicapés, ou des étrangers. Comme si hurler rendait le propos plus clair.

Enfin on quitte cet endroit pour y revenir dans un an…

Alors oui, c’est vrai que les personnes qui vivent dans ce genre de centre demandent des soins très lourds, je sais aussi que tous les parents ne peuvent pas prendre en charge seuls leur gamin gravement handicapé. Parfois les installer dans ce genre d’établissement est la dernière solution. Soit, mais on ne m’enlèvera pas de la tête que les choses pourraient être mieux. Les résidents ne sont pas biens traités, leur intimité est inexistante. On ne les respecte pas en tant qu’individus. Aucune liberté, aucune possibilités d’évoluer dans la vie. Quand tu rentres au CMI tu n’en ressort plus. Ton existence est stoppée, la routine remplace la vie. Au nom du bien de tous les pensionnaires, l’équipe du personnel oublie les bases du respect des individus. Au nom de l’efficacité on néglige l’essentiel, le contact humain. J’ai aussi l’impression que ces taules à vieux, à handicapés, à malades psychiques servent à ranger les gens considérés comme gênants. On évite le mélange entre valides et à roulettes. Faudrait pas que cela donne des idées. Les handicapés avec les handicapés, les valides avec les valides. Si ça c’est pas de la ségrégation, ça y ressemble fortement.  Alors je sais aussi que l’équipe dirigeante et le personnel fait face à des baisses constantes de budget. Mais quand même certains gestes sont possibles dans l’état actuel des choses, comme frapper aux portes avent de rentrer. Ne pas oublier dans le rituel quotidien que les pensionnaires sont avant tout des personnes, pas des handicap ou des maladie. C’est plus du travail social, c’est de l’artisanat sur sujet vivant. Entre les appareils, les soins et les tranches horaires on oublie l’être humain. Mais l’État à décidé depuis un certain temps qu’il fallait rationaliser les dépenses de santé et de solidarité. Alors dans ce genre de centre, les coupes de budget se sentent tout de suite.  Il y réellement la nécessité de repenser notre fonctionnement solidaire. Le traitement que l’on inflige aux « différent-e-s » montre bien l’état merdique de notre société.

 

 

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Feu à volonté !

Mais pour espérer changer les choses de façon utile il faut avant tout changer la société de fond en comble, et parfois une étincelle et un bidon d’essence peuvent faire l’affaire, du moins dans un premier temps….

 

Lu sur http://handi-capable.eu.org/

Trois compagnons arrêtés à Belleville et incarcérés

Publié 27 juin 2011 dans Non classé 0 Commentaires

lundi 27 juin 2011

En juin 2008, des sans-papiers foutaient le feu à leur taule. La plus grande prison pour étrangers de France, le centre de rétention de Vincennes, partait en fumée, nous en avons déjà parlé dans ces pages. Une dizaine de retenus, choisis « au hasard » avaient servis d’exemple lors d’un procès dont l’issue ne laissait place à aucune surprise (des peines allant de 8 mois à 3 ans de prison ferme).


Depuis l’incendie, des dizaines et des dizaines d’actes de solidarité à travers la France ont entaché le calme et le silence que voulait imposer cette justice de paix : tracts, affiches, déambulations sauvages et bruyantes, sabotages de distributeurs de banques qui balancent leurs clients sans-papiers aux flics, poses de banderoles, attaques incendiaires, boutiques défoncées et occupations ravageuses des collabos de la machine à expulser et de leurs locaux ainsi que de nombreux tags et autres formes diverses et variées.

S’enclenche alors une campagne de presse qui nous parle d’une mystérieuse « Mouvance Anarcho-Autonome Francilienne » (MAAF) décrite telle une organisation terroriste structurée, et qui serait responsable de toutes ces attaques. Bien sur il s’agit d’un montage policier, personne ne se réclame d’une telle mouvance à notre connaissance. Cette grotesque catégorie imaginaire ne sert en fait qu’à préparer le terrain pour la répression et foutre au trou des personnes qui luttent pour neutraliser la lutte.

La première réponse de l’Etat arrive en février d’abord, puis en juin 2010, lorsqu’une dizaine de personnes sont perquisitionnées et arrêtées par la Section Anti-Terroriste de la Brigade Criminelle du 36 quai des Orfèvres dans le cadre d’une instruction ouverte autour de cette lutte sans médiation contre la machine à expulser et menée aujourd’hui par la juge Patricia Simon. La plupart des personnes sont mises en examen, les appartements fouillés, ordinateurs, téléphones, bouquins ou vêtements sont saisis par les flics. Malgré les refus de signalisation, l’ADN est souvent pris de force ou prélevè sur des brosses à dent et des sous-vêtements. Personne n’est incarcéré et tout le monde ou presque sort avec un contrôle judiciaire sur le dos.

En janvier 2011, trois compagnon/nes se font prendre en pleine rue par la BAC dans le quartier de Belleville. Ils sont accusés d’avoir apposés sur les murs de Belleville des tags solidaires avec les insurgés de Tunisie et d’ailleurs : « Alger-Tunis-Partout Insurrection », « Nique la police », « Les prisons en feu, la Croix-Rouge au milieu », « Feu aux états », « Mort au pouvoir », « Crève L’Etat », « Guerre sociale », « Vive l’anarchie », « Vive la révolte » ou encore « Comme en Algérie, feu aux flics » (selon l’enquête des flics). Lors des perquisitions chez eux, sont présents des flics anti-terroristes, des RG de la DCRI ainsi que des flics du XXe, visiblement intéressés par ces anarchistes du Nord-Est Parisien. Les trois seront récupérés par la Section Anti-Terroriste pour finir leur garde à vue par une incarcération préventive : Camille est emprisonnée à la prison pour femme de Fleury-Merogis tandis qu’Olivier et Dan sont eux incarcérés à la prison de la Santé. Camille, qui sera libérée une semaine plus tard, est maintenant assignée à résidence avec interdiction de voir ses amis et compagnons et de sortir de chez elle (sauf pour travailler ou étudier). Dans le même temps un camarade, lui aussi mis en examen en 2010, est arrêté à Bagnolet, puis placé en détention à Fleury-Mérogis où il restera une dizaine de jours.

Les contrôles judiciaires de Dan et Olivier leur interdisaient d’entrer en contact, puisqu’ils étaient déjà tous les deux accusés (lors des rafles de 2010) notamment de « destructions ou dégradations par l’effet d’une substance explosive, d’un incendie ou de tout autre moyen de nature à créer un danger pour les personnes », c’est-à-dire d’avoir bouté le feu à des distributeurs de banque, mais aussi individuellement d’autres faits de dégradations (tags sur et dans des banques, ravages chez des collabos de la machine à expulser comme Air France, Bouygues etc.). Ils sont donc incarcérés pour tout cela et notamment sous prétexte que le tag est une « forme minimale d’action directe » et qu’ils ne respectaient pas leur contrôle judiciaire…

De nombreuses actions, rassemblements, discussions et autres initiatives ont lieu en solidarité avec eux et pour continuer à poser la question des prisons pour étrangers et des frontières (voir quelques brèves dans ce numéro).

Après trois mois de prison préventive à la maison d’arrêt de la Santé, les deux sont sortis à la mi-avril avec un nouveau contrôle judiciaire : interdiction de se voir, pointage toutes les semaines chez les flics, et 2000 euros à payer chacun pour « frais de justice » et le « dédommagement des éventuelles parties civiles »… Cette somme est mensualisée, c’est à dire qu’ils doivent payer 200€ chacun par mois jusqu’à ce que le compte soit bon, la carotte étant que s’ils ne payent pas chaque mois, ils seront réincarcérés. Des initiatives de solidarité sont d’ores et déjà prévues pour assurer un soutien financier afin de leur éviter un autre passage par la case prison. On pourra écrire à libertepourtous@riseup.net pour faire part de nouvelles initiatives.

Ce n’est ni la première ni la dernière fois que l’Etat essaye d’imposer la résignation ou la prison à des antiautoritaires, que ce soit sous le prétexte de la lutte anti-terroriste ou non. Parce que nous partageons le désir de liberté qui est le leur et la lutte pour un monde débarrassé des frontières et de tous les rapports sociaux qui nous enferment, ne laissons personne seul face à cette alternative dégueulasse. La lutte contre la machine à expulser à travers la France, l’Europe et ailleurs est une lutte à forte dimension collective, et l’Etat veut désormais faire payer ces deux camarades en espérant ainsi les isoler du reste de la lutte.

Ci-après une affiche que vous avez peut être déjà croisée sur les murs du quartier quelques jours après que les trois de Belleville furent incarcérés :

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[Extrait de Lucioles n°3, Bulletin anarchiste du Nord-Est de Paris, juin/juillet 2011.]

Belgique – Ils cherchent des mouchards ; ils ne trouveront que des mollards.

Publié 26 juin 2011 dans Non classé 0 Commentaires

Belgique - Ils cherchent des mouchards ; ils ne trouveront que des mollards. arton1398-15247 samedi 25 juin 2011

Ces dernières semaines, plusieurs compagnons ont été approchés ou appelés par des types douteux qui leur proposaient sans détours de filer des informations sur le mouvement anarchiste et qui cherchaient à les faire chanter. Il n’est dès lors pas exclu que cela fasse déjà un bon moment que les chiens de garde de l’Etat cherchent à recruter des mouchards.


Nous n’avons jamais été dupes quant au fait que notre lutte contre toute autorité serait facile ; que nous ne rencontrerions pas d’obstacles répressifs sur nos chemins. Par ailleurs, nous n’avons jamais cru non plus que l’Etat se la jouait et se la jouerait fair-play. L’actuelle quête de mouchards, le sale chantage qu’ils emploient pour faire pressions sur des compagnons, les pauvres intrusions dans les maisons des compagnons pour y installer des appareils d’écoute et de vidéosurveillance cachés, les lâches tabassages de compagnons menottés dans les cellules des commissariats : voilà donc un chemin qu’ils sont en train d’explorer pour essayer de briser le mouvement des ennemis de toute autorité.

Ces pratiques sont à l’image des mécanismes qui traversent l’ensemble de la société. Du chantage salarial à la menace de la prison, de la mentalité -malheureusement trop répandue- de balance à la lutte des places pour gravir les barreaux de l’échelle sociale. Les actuelles tentatives d’intimidation sont donc à la hauteur de cette société que nous combattons, et elles ne provoquent qu’une seule chose chez nous : un profond raclement de gorge pour leur cracher à la gueule.

De tous temps et en tous lieux, les activités des anarchistes et des antiautoritaires, aussi modestes soient-elles, ont attiré l’attention malveillante de l’Etat, même en Belgique. Les possibilités que nos révoltes rencontrent celles des autres rebelles de cette société leur foutent les nerfs. La diffusion d’idées séditieuses et éprises de liberté dans un climat social toujours plus instable leur paraît chaque jour plus intolérable ; la multiplicité de l’action directe, de l’auto-organisation et des pratiques d’attaques incontrôlables et diffuses échappe à leur emprise pacificatrice. Alors ce n’est pas une coïncidence s’ils n’ont pas seulement recours à des lourdes peines de prison, mais qu’ils essayent aussi de créer des fausses divisions et autres séparations (« les bons » et « les méchants » ; les « coupables » et les « innocents ») pour tenter de restreindre la diversité et la richesse des pratiques et des angles d’attaque et couper les liens de solidarité et de complicité.

On ne le répétera jamais assez : soutenons-nous les uns les autres via une attitude d’insoumission totale et de non-collaboration face à la justice, à ses limiers et à ses amis-journaleux. Il n’y a rien à leur dire, il n’y a rien à discuter avec eux. Ils sont passés maîtres dans l’art d’utiliser et d’abuser tout ce que tu dis à des fins répressives. Il est important de faire gaffe à ce que personne ne se retrouve seul face à une horde de ces chiens de garde, face à d’éventuels chantages et menaces, face à l’intimidation judiciaire. Continuer à prendre nous-mêmes l’initiative ; continuer à déterminer nous-mêmes ce dont nous voulons discuter et comment nous voulons lutter, aussi en des périodes de menace répressive plus intense, est la réponse la plus forte que nous puissions donner. Il n’y a pas à rechercher ou à accepter le dialogue avec le Pouvoir et ses sbires ; le mutisme des rebelles face au pouvoir et le fait de maintenir ouvert ou conquérir l’espace de discussion libre avec d’autres révoltés et mécontents sont certainement des lignes de défense très fortes.

En aucun cas, nous ne devrions perdre le nord à la vue des manœuvres répressives. Ces manœuvres étaient de toute façon déjà en cours. Que ce soit contre des antiautoritaires ou contre d’autres rebelles (n’oublions pas par exemple ces réfractaires du système qui se retrouvent déjà derrière les barreaux, voire en isolement). Et ces manœuvres existeront aussi longtemps que l’Etat restera debout. Notre attention devrait continuer à aller vers ce qui nous préoccupe vraiment : répandre les idées anarchistes et antiautoritaires, soutenir et développer des expériences d’auto-organisation et d’action directe, jeter de l’huile sur le feu des troubles sociaux – chacun.e à sa manière et selon sa propre cohérence antiautoritaire. Voilà pourquoi nous sommes des rebelles, des anarchistes, des insoumis à toute autorité ; voilà pourquoi nous serons toujours sur le pied de guerre avec cette société, ses institutions, ses représentants, ses protecteurs.

Aucune collaboration avec la Justice et le Pouvoir ! Aucun dialogue avec les chiens de garde de cette société putride ! Pour la révolte, la solidarité et l’anarchie !

Des ennemis de toute autorité.

Plus de 2000 personnes à la manifestation contre la Conférence du Ministère de l’Intérieur (IMK)

Publié 26 juin 2011 dans Non classé 0 Commentaires

Plus de 2000 personnes ont suivi l’appel de différents groupes et confédérations à « Dissoudre l’IMK ! » le 22 juin à Francfort dans le Main. C’est un gros succès pour une journée en milieu de semaine ou les gens ont plus l’habitude d’aller au travail. 

 

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Accompagné-e-s par un gros contingent de policier-e-s en uniformes, masqué-e-s, et rassemblé-e-s à Francfort par différents états fédéraux allemands (probablement l’armée la plus moderne pour combattre les rebellions), la manifestation a défilé lourdement et joyeusement à travers le centre ville, tenant de discours à divers endroits.

Les sujets incluaient l’Europe forteresse, la migration et l’exclusion sociale, les nouvelles mécaniques de contrôle, les lois anti-terrorisme, la criminalisation des organisations d’immigré-e-s, les salaires et le dumping social, l’exploitation des humain-e-s sans papiers, la discrimination des travailleuses du sexe, et-à cause de l’anniversaire-l’attaque des nazis sur la Russie.

Les trams furent redirigés ou arrêtés et les rues du centre ville complétement fermées, et ce des heures avant le début de la manifestation. Francfort se transforma en lieu de manoeuvre pour les unités militaires du Ministère de l’Intérieur. De plus, et ce n’est pas vraiment étonnant, nous avons du virer de la manifestation des flics déguisés en éléments provocateurs.

Les autorités au Ministère de l’Intérieur se sont senties provoquées par les protestations contre la conférence et sa politique de cloisonnement et de réarmement face aux conflits sociaux en Allemagne. Les manifestant-e-s furent criminalisé-e-s durant des semaines. Au delà de cas bien connus, les personnes qui diffusaient autocollants et affiches furent pourchassées de manière organisée.

 Si de telles mesures visaient à empêcher la mobilisation contre l’IMK, c’est le contraire qui arriva. Et illes ne purent empêcher que 20 000 Frankfurter Schundschau soient distribués à Francfort.

Photos : www.flickr.com

Du soutien aux sans-papiers, point de vue anarchiste

Publié 25 juin 2011 dans Non classé 4 Commentaires

A Clermont-Ferrand, la lutte pour la régularisation des sans-papiers est loin d’être minime. Régulièrement, de 100 personnes à beaucoup plus se rassemblent devant la pref en quelques jours, et les manifs attirent plusieurs centaines de personnes… Le RESF local est combatif, et peut donc compter sur un large réseau. Oui mais…

Mais il ne faut jamais le contredire. Jamais. Il faut absolument draguer le PS, parce que « quand il signe c’est une victoire ». Le PCF aussi, alors que dès qu’il a pu, il a expulsé à tours de bras. L’important, une nouvelle fois, c’est l’unité. Des organisations. Les rares fois où une des orgas anarchiste (le groupe Abel Paz de la FA) locale a voulu signer un appel, le nom n’est jamais apparu, même si des militant-e-s du groupe participent aux réunions… Aujourd’hui, la manif de soutien à deux militantes RESF victimes de la répression d’Etat a rameuté du monde, enfin surtout des syndicalistes CGT-CFDT qu’on voit pourtant jamais. Le Parti de Gauche, LO aussi était là. Et LDH, NPA, SUD. Même les magistrats syndiqués, qui nous ont parlé « d’une certaine image de la France à sauvegarder ». A gerber. Absence des Verts et du PCF mais on leur en tiendra pas rigueur. Par contre, si jamais il n’y a qu’une poignée d’anarchistes, on nous le fait savoir. Que SUD (très actif dans ces luttes) n’est représenté que par une 30aine de militant-e-s sur plusieurs milliers d’adhérent-e-s c’est pas grave. Par contre, si la CNT-AIT, la FA et les non-encarté-e-s ne sont pas toutes et tous là, on est sûr de se le faire remarquer.

Manque de chance, on vient de moins en moins. Pourquoi ? Parce que on a déjà essayé (avant que RESF existe) de poser le problème des frontières sur la table, d’expliquer que il ne faut pas des papiers pour toutes et tous (ce qui renforcerait inévitablement la bureaucratie d’Etat et les contrôles) mais plus de papiers du tout (dans le long terme évidemment) on se fait engueuler, insulter. Aujourd’hui, comme d’habitude, les slogans et l’attitude générale nous ont soulés. Il a été précisé à la pref que les manifs ont toujours été faite dans l’accord syndicat-flics pour préserver les gens (en fait la paix sociale). Et même quand deux militantes se font chopper pour soutenir les sans-paps, on en appelle aux institutions. On a essayé de gueuler par dessus l’infernale chorale CGT « C’est pas les immigré-e-s qu’il faut virer, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer », rien à faire: regards de travers des citoyen-ne-s, mépris habituel. Car bien sûr, les immigré-e-s ne sont responsables de rien, c’est le capitalisme qui crée la misère, mais il est plus facile de s’en prendre à elleux qu’aux banquiers par exemple. Mais ici, le responsable c’est Sarkozy (ou Le Pen, ou les Zidentitaires, c’est pareil). L’Extrême Droite républicaine, ça craint.La gôche et l’extrême gôche républicaine (même quand elle expulse ou soutient la CGT à la Bourse du Travail: LO NPA) c’est bien.

On nous a aussi expliqué à RESF qu’il faudra bien se résoudre à voter PS au 2e tour car « illes expulsent moins ». C’est vrai que quand la gôche PS-PCF-Verts expulse par milliers (15 000 sous Jospin avec ministres PCF et Verts) c’est moins pire, c’est les camarades quoi. On voit apparaître un peu partout des collectifs d’aide aux sans-paps qui débordent la Cimade et RESF (et ses syndicats SUD-CGT-FSU). Collectifs souvent crées par des sans-paps eux-même. On ne parlera même pas de ce que doivent penser ces militant-e-s citoyen-ne-s de celles et ceux (sans paps ou pas) qui décident de passer à l’action directe et violente contre les expulseurs. Quand Vincennes a crâmé, on a été les seul-e-s à en causer.

Ni Patrie, Ni Partis, Ni Syndicats. Feu aux Prisons, Feu aux Centres de Rétentions, Feu au capitalisme, feu à l’Etat. Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers.

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Gardés à vue pour avoir chanté Brassens ! suite

Publié 23 juin 2011 dans Non classé 0 Commentaires

Les deux compagnons en garde à vue, Michel du groupe Kropotkine et Jean-Paul, participant occasionnel à des émissions sur Radio Libertaire, ont été libérés ce dimanche vers 14 h 30. Ils seront convoqués dans quelques semaines pour « violences volontaires » !!!!

 

Leur avocat, Jean-Yves Halimi avait été envoyé pour les assister par Daniel Mermet. En effet un de ceux qui sont à l’origine de ce « rassemblement choral » est Jean-Hugues Lime, comédien, écrivain et membre des Amis de Jean-Baptiste Botul (demander plus de renseignements à BHL…) rencontré il y a peu à Merlieux pour l’inauguration d’une plaque commémorant la rencontre en ce lieu de JBB avec l’anarcho-syndicaliste Benoît Broutchoux. Il a informé Daniel Mermet (qui avait invité les auditeurs de France Inter à venir chanter Hécatombe samedi) de ces arrestations et celui-ci a donné le contact de son avocat qui est venu rapidement.

 

De son point de vue les témoignages des policiers « agressés » sont peu crédibles et contradictoires. D’ailleurs la confrontation entre eux et les « accusés » qui devait avoir lieu ce matin n’a pas eu lieu… Le fait que ce qui s’est passé place Lépine ait été enregistré, en sons par deux équipes de Radio Libertaire (émissions Wesh t’a vu et Trous noirs), en images par Télé bocal et en photos (voir le prochain Monde Libertaire qui y consacre deux pages), a peut-être contrarié les « témoignages » de nos pandores (moi je bichais car je les adore…)

 

 

De nôtre côté, après être restés jusqu’à minuit devant le commissariat du 4ème arrondissement avec une dizaine de fédérés et de sympathisants (Michel nous a alors aperçus depuis le commissariat, ce qui lui a fait chaud au coeur) nous avons pu faire une émission de deux heures dimanche matin, avec notamment Jean-Hugues Lime. Pendant ce temps d’autres compagnes et compagnons étaient devant le commissariat et ont accueilli Michel et Jean-Paul à leur sortie. Ceux-ci sont alors venus à Radio Libertaire où ils ont pu apporter leur témoignage pendant environ 1/4 d’heure. Ils ont remercié tous les soutiens qu’ils ont reçu après leur arrestation. 

 

Mort aux vaches

Mort aux lois

Vive l’anarchie !

 

Groupe Gaston Leval 

 

Commentaire de   L’adjudant scrogneugneu.

Soyons précis, si on commence par tolérer Brassens, demain ce sera Ferré, et après demain Clément et Potier !
Je vous laisse juges !

Ni dictature ni démocratie

Publié 23 juin 2011 dans Non classé 2 Commentaires

Ni dictature ni démocratie arton1349-052e4

Dans tous les pays touchés par la vague de soulèvement au Maghreb et au Moyen-Orient on nous parle de « révolutions démocratiques », de « progrès », d’un « sens de l’Histoire », comme si l’humanité avait pour finalité d’instaurer la Démocratie. A vrai dire, l’histoire est traversée de soulèvements similaires qui ont fini par êtres récupérés par une poignée de politiciens, d’opportunistes, de militaires ou d’intellectuels sortis de nulle part pour prendre le pouvoir.


Il s’agit pour eux de profiter d’une situation chaotique, et donc instable politiquement, pour plaquer et imposer leurs schémas politiciens et idéologiques sur l’ensemble des insurgés. Comme si « les insurgés » pouvaient être compris comme une foule ou une armée homogène, tous mus par une même volonté. Mais ce racket ne marche pas toujours, et il faut parfois faire couler le sang, en reprenant à son compte les outils répressifs du régime précédent. Nous n’affirmons pas pour autant que ces soulèvements avaient pour aspiration l’abolition de tous les pouvoirs comme nous le souhaiterions, mais nous refusons que quiconque affirme qu’il s’agissait d’instaurer la démocratie contre la dictature. De toute façon, qui oserait dire avec certitude (à part quelques démocrates) ce que pense une foule de millions de personnes ?

Nous vivons en démocratie, pas de doute là-dessus, et tout est là pour nous montrer que la liberté n’y est pas, que le rêve démocratique est un cauchemar. Rafles de sans papiers, guerres entre États, massacres de populations, prisons surpeuplées, misère, vie militarisée. Au fond la seule différence, c’est l’intensité. La fausse opposition qu’on nous vend entre démocratie et dictature est censée nous faire oublier que ce ne sont là que deux modes de gestion différents du capitalisme. Or, nous pensons que le problème c’est le pouvoir en général, et le capitalisme en particulier. Gérer la merde différemment, c’est gérer la merde quand même. De plus la démocratie, aussi parfaite soit-elle, est elle-même une forme de dictature, celle d’une majorité fabriquée, particulièrement efficace et « légitime » lorsqu’il s’agit de réprimer toute forme de dissensions, puisque cette répression est censée être approuvée par « le peuple », ce qui est plus ou moins le cas dans la réalité. Qu’est-ce que serait censé nous apporter une démocratie plus directe, ou plus participative ? Le fait d’être en majorité, par exemple, ne garantit rien contre la barbarie d’un groupe social contre des boucs-émissaires, comme l’histoire nous l’a démontré.

Il n’y a qu’à voir comment la démocratie s’instaure ou s’exporte, comme toute autre forme de régime, c’est à dire par la guerre, l’occupation et les charniers. Le pouvoir, qu’il soit démocratique ou dictatorial, se trimballera toujours, de par sa nature, sa trainée de mort et de sang. Il n’y a qu’à voir aussi comment elle se maintient : par la répression, l’apparence de la liberté, la création d’ennemis intérieur, le faux-confort de la marchandise et le divertissement… et surtout la paix sociale. La paix sociale c’est quand les pauvres savent rester à leur place, acceptant leurs conditions, ou ne désirant rien d’autre que les miettes qui leurs sont jetées.

La démocratie, c’est la servitude volontaire. C’est la gestion ou la neutralisation de toute forme de conflit, qu’il soit inter-individuel ou social, l’usage de la violence n’étant réservé qu’à certaines catégories professionnelles, et présenté chez les autres comme une maladie à traiter.

Mais cette paix sociale et ce monopole de la violence sont régulièrement critiqués en actes par des révoltés. Aux quatre coins du monde, en démocratie comme ailleurs, des prisons brûlent, des insurrections éclatent, des petits ordres du quotidien ne passent plus, et l’apathie est laissée aux lâches. Mais nous sommes tous capables de lâcheté comme nous sommes tous capables de nous révolter.

Pour l’insurrection, pour l’anarchie.

[Extrait de Lucioles n°3, Bulletin anarchiste du Nord-Est de Paris, juin/juillet 2011.]

Rassemblement pour les sans-papiers

Publié 21 juin 2011 dans Non classé 0 Commentaires

MERCREDI 22 JUIN


RASSEMBLEMENT à
18H
devant la préfecture de Clermont-Ferrand

Pour la défense des libertés publiques
Pour la liberté de manifestation
Contre la criminalisation des militantEs
Pour l’annulation des procédures pénales engagées contre Marie-Luce et Corinne

Manifestation samedi 25 juin à 15H Place Dellile

SOYONS NOMBREUX-EUSES


Belleville militarisé

Publié 18 juin 2011 dans Non classé 0 Commentaires

Belleville militarisé  arton1335-7de57

vendredi 17 juin 2011

Deux constats : le premier est qu’il ne fait pas bon être pauvre à Paris et dans sa banlieue (mais l’a-t-il déjà été ?). Le deuxième est que le pouvoir intensifie sa chasse aux gueux, afin d’effacer une misère qu’il crée par ailleurs. Un troisième constat peut-être, qui n’est pas superflu en ces temps où l’anti-sarkozisme remplace toute critique réelle de la société : la gauche est loin d’être en reste lorsqu’il s’agit de militariser le contrôle de nos vies, bien au contraire.


Dans le premier cas, c’est le maire écolo de Sevran (Gatignon) qui demande une intervention de casques bleus pour pacifier « sa » ville en proie à des troubles, sur le modèle du Kosovo. Dans le second, ce sont les maires socialistes des XXe et XIe arrondissements (Calandra et Bloche) qui pressent le préfet de police d’envoyer ses pandores casqués pour nettoyer le terrain. Dans le premier cas, il s’agit d’éviter les règlements de compte ; dans le second, d’empêcher la tenue d’un marché sauvage de vendeurs à la sauvette. Dans les deux cas, on crie à la « ghettoïsation » progressive des quartiers. Dans les deux cas, tout prétexte est bon pour habituer les populations à voir les villes se transformer en casernes à ciel ouvert ; pour diffuser la peur, afin de légitimer le contrôle de l’Etat ; pour pousser les pauvres à détester les plus pauvres d’entre eux, ou les forcer à faire leurs bagages, sachant qu’il n’y a aucun paradis pour eux dans un monde dominé par l’argent.

En ce qui concerne Belleville, il y a eu dans un premier temps la création de la Brigade Spécialisée de Terrain (Voir l’article sur le sujet dans ce numéro), puis la présence permanente de plusieurs fourgons de CRS répartis entre Ménilmontant, Couronnes, Belleville et Colonel Fabien. Dans ce « rapport de force démocratique » – dixit la maire du XXe lors d’un conseil de quartier – et malgré quelques vaines indignations de son aile gauche, il s’agit de draguer les commerçants du quartier, afin que le seul type de marché autorisé soit celui susceptible d’être rentable économiquement comme politiquement. En clair, mieux vaut un bon vieux vide-grenier bien folklorique et propret, autorisé et attirant les bobos et autres touristes, qu’une cohorte de gueux incontrôlables refourguant quelques vieux vêtements pour une poignée d’euros. Car le musée pour classes moyennes, ce décor dont ils rêvent de recouvrir le nord-est parisien par l’expulsion des pauvres hors des centre-villes vers les périphéries, risquerait d’en prendre un sérieux coup, et les affaires (toujours qualifiées d’ « intérêt général » par les puissants) de se retrouver menacées.

A la limite, on créera un « carré des biffins », de préférence en bordure de périphérique, là où l’on ne les verra pas trop, pour se donner bonne conscience. Au passage, on pourra les trier pour créer encore une nouvelle hiérarchie sur les bases du pouvoir (avec ou sans papiers). Mais toujours « régulé », afin de rester un « élément indispensable à la chaîne de la consommation », comme le rappelle un vrai biffin, bien responsable, toujours lors du conseil de quartier.

Aussi le 20 mai dernier, une mini-manif réactionnaire composée d’associations de riverains, de petits commerçants et de vils élus a parcouru le quartier afin d’obtenir des renforts policiers, tandis que nombre de magasins restaient fermés en soutien à cette mesquine démonstration citoyenne.

Le 1er juin, les flics tentent à leur tour un « rapport de force démocratique » au niveau du métro Couronnes. Sortant les flash ball pour dégager le terre plein central du boulevard de tous ses vendeurs à la sauvette et autres pauvres, une baston se déclenche alors en réaction à cette agression, au cours de laquelle plusieurs personnes seront blessées par les coups et les tirs des policiers, rameutés en grand nombre. Au même moment, la mairie de Paris reprenait le contrôle du gymnase rue de la Fontaine-au-roi occupé par des migrants tunisiens, en y envoyant ses vigiles (voir le texte sur la lutte des tunisiens sans-papiers dans ce numéro).

Face à cette offensive, nous n’allons pas nous ériger en apologistes de la misère, ou comme des défenseurs du « marché libre » de Belleville, justement parce que si misère et marché (dans tous les sens du terme) vont si bien ensemble, la liberté, elle, réside ailleurs.

Mais au-delà de telle ou telle autre catégorie d’indésirables visée par ces diverses offensives, on finira tous par se prendre la militarisation du quartier en pleine gueule.

A bon entendeur donc…

[Extrait de Lucioles n°3, Bulletin anarchiste du Nord-Est de Paris, juin/juillet 2011.]


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