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Archives pour décembre 2011

Ta gueule, Bernard Thibault

J’étais là, peinard, en train de fumer une clope et de siroter un Coca, rien de vraiment brutal, quoi, et tout d’un coup je me suis dit, allez, zou, soyons fous, je vais carrément regarder le jité de France 3 – et sur qui je tombe, au jité de France 3 ?

Je tombe sur François Fillon, qui s’est fait le compassé faciès du gars qui vient t’entretenir du décès d’un(e) proch(e) pour nous annoncer que, la situation étant ce qu’elle est (criseuse comme c’est pas permis), va (encore) falloir qu’on se serre de quelques supplémentaires crans la ceinture (non, pas vous, mâme Bettencourt), à moins qu’on ne veuille faire faillite, comme des vulgaires Grec(que)s – et qu’il va donc augmenter la TVA sur tout (sauf sur les pâtes, le gars n’est pas non plus complètement nazi), et qu’il va, surtout, « accélérer l’application de la réforme des retraites de 2010 » (comme ils disent – fort bien – chez Le Nouvel Obs), et jusque là, tout va bien, je ne m’énerve pas : je veux dire que je ne m’énerve pas plus que d’habitude, quand j’hurle, de rage, par la fenêtre, qu’il serait quand même temps, putain de bordel de merde, qu’on réalise que ces gens-là nous font une guerre totale – de classe, d’accord, mais totale –, et qu’on les prenne enfin « aux cheveux », comme dans un bouquin de Jean-Luc Mélenchon, ne serait-ce que pour leur apprendre deux, trois règles de politesse élémentaire, du style, non, vous ne pouvez pas continuer à sauter à pieds joints sur la gueule des pauvres pour mieux nantir vos déjà nanti(e)s commanditaires.

Bref : je reste calme, mais voilà qu’apparaît Bernard Thibault – Charden, sans son vieux complice Jaune, de la CFDT, mais avec, toujours, ses extravagants veuches –, et voilà que Bernard Thibault déclare qu’il n’est pas du tout content de l’accélération de la réforme des retraites de 2010, qui l’avait déjà, par elle-même, et en son temps, grandement marri – et que si ça continue comme ça, François Fillon finira par instaurer la retraite à soixante-dix ans, « si on ne fait rien ».

C’est là – juste là, juste quand Bernard Thibault a lâché ce « si on ne fait rien » – que j’ai pour de bon pété un plomb, parce qu’en vrai, qu’est-ce qu’il a fait, Bernard Thibault, pour empêcher la réforme des retraites de 2010, dont il caquète aujourd’hui qu’elle l’a considérablement mécontenté ?

Rien, justement.

Il a obstinément refusé d’appeler à la grève générale – un truc un peu sérieux, qui aurait paralysé le pays jusqu’à ce que François Fillon retire son projet : il s’est contenté d’organiser, avec Jaune, de grotesques « journées de mobilisation », totalement inefficaces, et qui faisaient hurler de rire le gouvernement et le patronat, et qui faisaient pâmer l’édito-de-mes-couilles-cratie, où l’on trouvait délicieux que Bernard Thibault se montrât si raisonnable.

Il a fermé sa petite gueule, Bernard Thibault, quand le régime a réformé les retraites : il a laissé faire, préoccupé qu’il était de s’acheter une respectabilité.

Alors ce qu’il devrait maintenant faire, c’est qu’il devrait continuer à la fermer. À double tour.

Ta gueule, Bernard Thibault thibault1-300x221

 

 CQFD, 29 décembre 2011

RATP/SNCF : collabos et assassins

On ne le répétera jamais assez, l’Etat devrait soigner ses services publics. Pour preuve, ceux-ci lui rendent de précieux services en matière de gestion des conflits, ou plus simplement encore, des populations et individus indésirables.

 

Première illustration le 31 août dernier à Saint-Denis. Vers 6h30, des dizaines de condés débarquent dans un camp de fortune où vivaient quelques 150 personnes, venues de Bulgarie et de Roumanie. Après avoir rasé le lieu et embarqué tous ses occupants, se pose la question de l’évacuation de ces derniers. Peut-être en mal de bus servant au transport des personnes arrêtées, toujours est-il que ce jour-là, la police trouve un moyen fort simple de résoudre le problème. Emmenant tout le monde de force vers la ligne 1 du tramway, les flics tentent de faire monter les indesirables dans des rames déjà occupées par des passagers. Constatant le souci, des cadres de la RATP décident de faire venir une rame spéciale depuis le dépôt de Pavillon-sous-bois, afin « de ne pas entraîner de désagrément pour les usagers ». La RATP précisera bien n’avoir répondu à aucune réquisition de la police, d’où le caractère hautement généreux et spontané de leur coup de main, et d’ajouter : « notre rôle d’exploitant est d’acheminer les voyageurs jusqu’à leur destination en temps et en heure ». Question de sérieux… Le trajet de déportation durera une bonne heure, le temps que le convoi escorté par neufs cars de CRS à l’extérieur, des dizaines à l’intérieur en plus de quatre employés de la RATP, arrive à la gare de Noisy-le-Sec, où les familles seront poussées dans le RER, direction… le plus loin possible pour le pouvoir. Pour mémoire, on rappelera qu’au début du XXème siècle, plus précisément entre 1907 et 1914, l’Etat s’était doté des cadres légaux pour réaliser ce type d’opération de déportation. Clémenceau avait à l’époque créé des unités spéciales -les Brigades mobiles- dont le rôle consistait à déplacer les populations Tziganes aux confins d’un département donné. Leçon bien apprise.

Des membres d’un syndicat gauchiste de la RATP (SUD en l’occurence) s’émeuvent, et demandent « que les transports franciliens ne soient plus utilisés pour ce genre d’opérations », comprendre, que l’Etat fasse ses rafles tranquillou, mais autrement, et qu’on ne nous embête pas avec. La direction se lavera les mains de cette sale besogne en déclarant qu’il s’agissait d’une décision locale et exceptionnelle.

Autre exemple, le 4 novembre au RER Saint-Lazare, où un homme est assassiné par une meute composée de trois contrôleurs SNCF, d’un agent de l’unité nationale d’intervention rapide (l’Unir, créée en 2011), dépendant de la Surveillance Générale (SUGE), et trois flics de la Brigade des Réseaux Ferrés (BRF). L’agent de sécurité l’aurait d’abord frappé à coup de matraque télescopique, avant que les flics le menottent par terre. L’homme perd connaissance, souffrant d’un hématome à la tête, puis tombe dans le coma. Il décède un jour plus tard. Pour la forme, les sept personnes précitées seront placées en garde-à-vue, le temps de conclure qu’il n’y pas eu usage excessif de la force. On est soulagé, un usage excessif de la force aurait pu entrainer une sur-mort. Pour en finir avec cette vilaine histoire, le pouvoir s’empresse de déclarer qu’un « infarctus » était à l’origine du décès. C’est fou le nombre de personnes cardiaques tombant dans les mains des chiens de garde de l’ordre, ça n’arrête pas. Mais nous laissons aux cardiologues et autres sociologues le soin de faire les comptes en cette matière. Il y a plus important que de compter les morts : reconnaître les responsables et en tirer les conséquences.

[Extrait de Lucioles n°5, bulletin anarchiste du Nord-Est de Paris, novembre/décembre 2011.]

Action directe contre la répression !

Mardi 20 décembre, la CGT appelait à un rassemblement devant le centre Leclerc à Lapardieu contre le licenciement d’une syndicaliste.

Dans notre stratégie de relayer les luttes et de les étendre, de lutter contre le corporatisme, mais également pour montrer notre solidarité de classe, l’Union Locale de la CNT-AIT 63 avait décidé de se rendre au piquet. Comme pour Jacky et Jérome, nous ne venions pas pour cautionner le syndicalisme de la CGT, mais pour défendre une travailleuse.

Environ 80 CGTistes se sont rassemblé-e-s sous le vent et la pluie, rejoint-e-s donc par un groupe de militant-e-s anarchosyndicalistes. Nous notions rapidement qu’aucun autre syndicat n’est venu en solidarité… ni la CFDT, ni SUD… Le rassemblement ressemblait à un rassemblement traditionnel CGTiste : verres de rouge, sandwichs, chips, discours des chefs… Pendant que des militant-e-s CGT diffaient un tract aux client-e-s. Notre présence, comme seul autre syndicat en soutien, s’est fait remarquer. Mais bon, on s’ennuyait ferme.

Puis, d’un coup, de la « base » (pas des chefs), il est décidé que seul un rassemblement ne fera pas pression sur la direction. On décide alors de rentrer dans le Leclerc, pour manifester. Les vigiles, débordés, ne purent rien faire… Durant 20 bonnes minutes, c’est donc 80 personnes qui manifestent dans le hall du Leclerc, « Non à la répression », « Liberté syndicale ». Des militant-e-s exigent que le patron descende. Il refusera. Au passage, peu avant, un membre du NPA est venu nous expliquer tous les bienfaits du dialogue sociale, que la négociation est obligatoire, que l’action directe ça existe plus… Acculé dans sa direction, le patron a compris le message. Les médias ont filmé le rassemblement bien sage, pas la manif sauvage…

Action directe contre la répression ! DSC_0208-flout%C3%A9e-300x201

De l’aveu de tout le monde, cette action directe fut efficace, et on devrait faire ça plus souvent. A la télé, le patron de Leclerc a dénoncé ce qui se passait, parlant « d’anarchie »… c’est comme ça qu’on y viendra !

En sortant, on demande à une militante CGT les suites… coup de « chance » elle est conseillère prud’homale (et nous a juré que la CGT ne recevait pas 1 centime de l’État, ah ce bon vieux Staline) … le dossier est en attente aux prud’hommes. On dit que c’est dommage de s’arrêter là et de faire confiance à une juridiction où siègent les patrons… Elle nous dit qu’il faudra être au jugement pour faire pression, mais sans drapeaux sinon on rentre pas… « Et si on foutait la pression dedans et dehors ? » « Ah oui j’y avais jamais pensé »…

Bref cette action a fait du bien, et montre que ce que craignent le plus les patrons, c’est pas le dialogue social, mais bel et bien l’action directe !

Pour l’anarchosyndicalisme !

[Grèce] Déclaration politique de la Conspiration des Cellules de Feu pendant leur procès

Athènes : Déclaration politique de l’Organisation Révolutionnaire Conspiration des Cellules de Feu

Second procès de l’affaire “Halandri” – Deuxième jour, 20 décembre 2011
Cour spéciale de la prison de femmes de Korydallos.

Avant que l’audition soit ajournée les quatre inculpés ont fait une déclaration. Christos Tsakalos l’a lue après avoir expliqué ceci :

“Nous voulons lire une déclaration politique en ce qui concerne les faits de notre récente tentative d’évasion de la prison de Korydallos. Initialement, le problème peut sembler hors de propos pour l’affaire du procès, néanmoins elle a une relation directe pour une raison spécifique. Cette tentative par nous n’a pas seulement convoyé un message aux prisons de Korydallos et au système pénitentiaire en général, mais aussi à cette cour.”

Le texte complet de la déclaration :

“Le fait que nous sommes captifs dans les cellules de la démocratie ne veut pas dire que nous acceptons un seul moment notre position que ce soit comme prisonniers ou comme inculpés devant la cour martiale civile que vous avez montée contre nous. Il n’y aura ni un maton pour enfermer notre esprit ni un juge pour décider de notre valeur. Nous sommes les ennemis éternels de la légalité et d’éternels casseurs de prison.

Évidemment ces quelques mots qui suivent ne peuvent pas décrire les conditions misérables dans les pénitenciers qui sont vécues par ces prisonniers qui n’ont pas abandonné leur dignité, mais qui la portent avec eux dans chaque aile d’isolement, dans chaque unité disciplinaire, dans chaque transfert, dans chaque tourment, dans chaque passage à tabac…

Vous, les juges militaires désignés de la mafia judiciaire, pouvez donner des sentences de dizaines d’années de prison assis sur vos bancs, obéissant aux mains qui vous bougent comme des poupées, mais vous devez savoir que notre désir de liberté prend feu jour après jour.

Avec votre décision, en tant que bourreau moderne, vous enterrez les gens dans des tonnes de bétons et de barres, cachant ainsi les conséquences du système pourri que vous servez. Quant à nous qui sommes des guérilleros anarchistes urbains, vous voulez vous venger et nous punir parce que vous savez que vos noms, et les noms de ceux comme vous, sont déjà inscrits sur la liste de nos cibles futures. La prison, dans laquelle vous envoyez les gens aussi facilement que vous feuilletez les dossiers des affaires, est un hachoir énorme qui broie les corps, les émotions, les pensées, l’imagination…

C’est un monde stérile mécanique où les ordres des haut-parleurs, les fermetures des cellules et le bruit de la résignation humaine se font écho.

La vaste majorité des détenus ont fait un marché de dupes et ont rendu leur liberté et dignité en échange d’un jour de salaire, d’une permission, d’une promesse de parloir, voire même pour rien.

Toutes les discussions sur l’humanisation du système pénitentiaire ne sont rien sinon des paroles stupides et hypocrites. La solution est unique ; tu t’échappes ou tu détruis la prison.

Dans notre choix, nous entendons des coups sur les murs venant aussi de différents cercles de fréquentations et nous rencontrons des gens qui partagent avec nous des désirs communs pour la liberté. Nous pouvons dire clairement que nous sommes fiers de nos choix et des relations que nous avons construites avec eux à travers notre tentative commune de s’évader, même si cela n’a pas été à la hauteur de nos aspirations. Malheureusement, nous n’avons pas eu autant de chance que nous l’aurions voulu, alors qu’un gringalet-maton fut l’expression de la stupidité qui s’est prouvée toute puissante.

Certains vont se précipiter pour parler d’échec.

Cependant, notre évasion a réussi. Nous nous sommes échappés des acceptations défaitistes de notre rôle de prisonniers. Nous nous sommes échappés du sommeil des drogues psychiatriques qui sont généreusement distribuées en prison, des bénéfices des jours salariés, des illusions des départs et parloirs futurs, et nous avons agi en tant qu’anarchistes révolutionnaires.

Si le travail des matons et des juges est de fermer les portes des prisons, le nôtre est de les ouvrir et de les violer. Bien que nous ayons failli à relâcher nos corps, nous avons relâché nos existences même pour de courts moments, occupant un espace dans la prison.

Ce sens est unique, et nous ne regrettons rien.

Par ailleurs, nous luttons pour une liberté au delà de la version officielle des lois et valeurs de cette société. Cette lutte ne peut ni être jugée ni emprisonnée.

Aujourd’hui beaucoup de gens meurent d’accidents de la route, d’addiction aux drogues, de maladies industrielles. D’autres acceptent la mort de l’ennui et de la solitude, pris dans les conventions d’une vie caractérisée par l’amour de la loi. Nous avons choisi de risquer nos vies pour le bond vers la liberté, bien qu’il n’y ait aucune sécurité en-dessous. Il n’y a rien de plus important que ça.

Maintenant nous avons perdu une bataille mais pas la guerre. Nous regardons en avant.

Chaque moment promet un nouveau projet, une nouvelle collaboration amicale, une chance inattendue qui gît sous nous dangereuse et subversive.

En plus, la question n’est pas de savoir si vous êtes pris mais si vous vous rendez en vous…

LONGUE VIE À LA CONSPIRATION DES CELLULES DE FEU / FÉDÉRATION ANARCHISTE INFORMELLE (FAI).
LONGUE VIE AU FRONT RÉVOLUTIONNAIRE INTERNATIONAL.
LONGUE VIE À L’INTERNATIONALE ANARCHISTE NOIRE.

Les membres emprisonnés de la Conspiration des Cellules de Feu.

Le procès a été interrompu pour être continué le lundi 9 janvier 2012. Les proches et les amis des inculpés appellent à la présence de camarades dans la salle d’audience durant le procès, en solidarité avec Damiano Bolano, Giorgos Nikolopoulos, Michalis Nikolopoulos et Christos Tsakalos.

Contra Info, 22 décembre 2011.

URGENT : APPEL A SOLIDARITE CONTRE LE « VENDREDI SANGLANT » AU KAZAKHSTAN.

Le 16 Décembre 2011, les autorités du Kazakhstan ont tiré sur la manifestation des travailleurs d’un centre pétrolier qui étaient en grève et qui manifestaient dans les rues d’une petite ville du Kazakhstan : Zhanaozen

La grève d’environ 1500 ouvriers pour la revendication de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail a commencé en Mai 2011 mais elle a été interdite. Les champs pétrolifères de Karazhanbas, ou le conflit a démarré, sont exploités par la compagnie China International Trust qui fait partie d’un
consortium chinois : Investment Company (http://en.wikipedia.org/wiki/CITIC_Group.) et la Kazakh Company « KazMunayGaz » (http://en.wikipedia.org/wiki/KazMunayGaz.)

La vague de répression a été implacable : pendant le conflit, une centaine de travailleurs a été licenciée ; un militant actif , Zhaksalyk Turbayev, a été tué par un inconnu ; le feu a été mis à la maison d’un autre activiste, Aslambek Aydarbayev, et l’avocate du syndicat, Natalia Sokolova, a été condamnée à 6 ans de prison pour « incitation à la révolte sociale ».D’autres syndiqués, Akzhanat Aminov, Kuanysh Sisenbayev et plus de 30 autres syndiqués ont été arrêtés et condamnés.

Le régime du président Nazarbayev est grandement connu pour la répression brutale des mouvements ouvriers et pour son autoritarisme. Il a affirmé que les théories d’ « Eurasianisme » étaient l’idéologie officielle du Kazakhstan (actuellement mises en avant par le russe de la « Nouvelle Droite » (extrême droite russe), l’ethnographe Lev Gumilev).

Aujourd’hui, lors des répressions des manifestations, plusieurs travailleurs ont été tués : 11 personnes selon l’avis « officiel » et 70 selon d’autres avis. Les travailleurs signalent que plusieurs centaines de personnes ont été blessés. La ville est aujourd’hui en état d’alerte et le couvre-feu a été décrété. Le
régime a fait intervenir l’armée en ville et isole celle-ci du reste du monde.

Dans les villes alentour, il y a des manifestations et des actions de solidarité avec les travailleurs de Zhanaozen. Les autorités ont de nouveau ouvert le feu et il y a de nouvelles victimes.

Nous appelons à une protestation immédiate pour arrêter le massacre des travailleurs au Kazakhstan.

Envoyez des lettres de protestation aux ambassades du Kazakhstan et à la compagnie CITIC, n’hésitez pas à faire des manifestations et rassemblements devant celles-ci !

Nous appelons aussi au boycott des produits en provenance du Kazakhstan.

Rappel : http://en.wikipedia.org/wiki/CITIC_Group

http://en.wikipedia.org/wiki/KazMunayGas

                                                                                                                                                                                                              Secrétariat International de la KRAS-AIT

                                                                                                                                                                                                                                                 Section Russe de l’AIT

Rassemblement « contre » l’austérité

Mardi 13 décembre, l’intersyndicale nationale CFDT-UNSA-CGT-FSU appelait à des mobilisations locales « contre » l’austérité. Solidaires ne signait pas mais mobilisait dans certains coins. Localement, un rassemblement place de Jaude… des appels à « cesser le travail », pas de préavis de grève. L’Union Locale de la CNT-AIT 63 avait décidé de participer au rassemblement afin de ne pas laisser le champ libre aux courroies de transmission de l’Etat. Bien évidemment, sans préavis de grève, plusieurs compagnes-ons n’ont pu venir.

A 11h donc débuta le rassemblement. Entre 150 et 200 personnes… pour la plupart permanent-e-s CFDT-UNSA-CGT. Quelques très rares FSU ou SUD. Et une petite dizaine d’anarchosyndicalistes.

 

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Nous nous sommes mis sur le côté, parce que franchement, ça donnait pas envie…A peine installé-e-s, un journaliste de FR 3 vient nous demander de causer. En même temps, ça change des discours syndicaux habituels… mais comme à notre habitude, nous ne parlons pas aux médias dominants. Nous lui donnons un tract. Nous avons diffusé 300 tracts, surtout aux passant-e-s, le recto sur le globalisme « attaques globales, réponses globales » et contre le corporatisme, et le verso « le capitalisme est malade ? qu’il crève ». Notre petite table de presse n’a vu que très peu de passage, forcément quand on est permanent-e-s CFDT ça donne pas envie !

Puis les discours. En vrac, « Il faut généraliser le RSA pour les jeunes », « On ne croit pas au Père Noël mais on a un paquet de revendications »… Voilà. Alors que les attaques redoublent, le syndicats institutionnels (financés par ceux qui mènent les attaques) ne font rien. Font semblant. Notre petite présence ce mardi 13, et lors d’autres mobilisations, aura pour but de tenter de briser le corporatisme, les luttes sclérosés, la collaboration de classe… développer l’autonomie ouvrière, la résistance populaire et autonome…

 

Tahrir russe

Ce texte de Mikhail Magid est adressé aux anarchistes russes mais il nous semble intéressant de le traduire en français car, à notre avis, il reflète bien l’ambiance qui règne aujourd’hui en Russie et les questionnements qui se posent aujourd’hui devant les anarchistes russes.

Tahrir russe

 D’où ça vient ?

 J’ai remarqué que tous les militants politiques, tous ceux qui étaient actifs ces dernières années, commencent à se demander les uns les autres : mais qu’est-ce qui se passe ? Comment se fait-il que la société russe, si apolitique, absolument non encline à protester, s’est soudainement soulevée ?

 L’indifférence politique qui durait depuis 15-20 ans s’est terminée. Elle a pris fin rapidement, soudainement, de façon inattendue. Comment expliquer ça ? Bien sûr, en Russie, il y a des problèmes fondamentaux, ils ont certainement un impact sur la situation dans le pays. On peut parler de la pauvreté d’une grande partie de la population (surtout en province)… Mais, aujourd’hui, c’est Moscou qui se rebelle, la ville la plus riche de la Russie. On peut évoquer la corruption, mais elle existe déjà depuis longtemps. On peut parler de la crise économique mondiale qui affecte également la Fédération de Russie, mais la situation n’est pas aussi difficile qu’en 2009 … Dans la recherche de réponses, je suis allé sur la place de Triomphe…

  »La jeunesse mène la danse »

 Il est intéressant de voir des milliers de jeunes, essentiellement des étudiants, dont beaucoup ont participé pour la première fois dans les actions et manifestations. Beaucoup sont venus par groupes. (…) En fait, l’ambiance sur place est plutôt gaie, les gens sont un peu excités, les jeunes ont clairement pris plaisir à la participation à ce meeting, il y a des émotions et de l’adrénaline. (…)

 Aujourd’hui, le mécontentement couvre divers segments de la population. Sans doute, ce sont les élections qui en ont joué le rôle important : d’abord, des publicités ennuyeuses, puis les falsifications trop évidentes, trop flagrantes. Le fait que Poutine s’est fait sifflé à l’Olympique (1) (grand centre sportif à Moscou, NdT) a également joué un certain rôle : il semble que c’est ce sifflement qui ait fait éclater un barrage d’obéissance et de silence (ces «bouuuu » et sifflets sont maintenant devenus symboles de la protestation). Mais c’est la jeunesse étudiante qui sort sur l’avant-scène : une nouvelle génération qui était élevée dans une relative stabilité politique et sociale. Ils n’ont pas peur des cataclysmes sociaux, parce qu’ils ne se souviennent pas des années 90, mais la dictature d’un vieillissant colonel les irritent visiblement. Ils veulent des changements. En outre, le système politique et économique corrompu crée très peu d’ascenseurs sociaux pour eux, et les réformes d’éducation ne mènent à rien de bon. Soudain, la Russie est confrontée à la révolte des jeunes, des étudiants. Bien sûr, ce mouvement n’est pas aussi radical que celui des années 1968 -1977 en France et en Italie, mais c’est déjà quelque chose. 5-10 mille de participants aux manifestations à Moscou pendant deux jours d’affilés est une situation impensable dans le passé récent.

 En cas de nouvelles protestations, d’autres groupes sociaux et forces politiques commenceront à s’y impliquer en influençant sans doute le cours d’événements et les slogans des manifestants.

Les différentes forces

 Si les manifestations continuent, ils vont inévitablement attirer toutes les forces hostiles au régime. Hier, un groupe de nationalistes est apparu lors du meeting. La presse écrit qu’ils tentaient de se battre avec les « Nashi » (sbires de Poutine, une jeune branche du parti « Russie unie »), et ont même jeté sur ces derniers des torches enflammées, mais je ne le voyais pas. Une fois, j’ai entendu des slogans « Russes en avant », mais à cause du bruit général et des sifflets, on ne pouvait pas dire qui l’a crié (A noter que certains manifestants ont tenté de résister aux « Nashi », quand ceux-ci ont forcé, rangs serrés, avec le battement des tambours, sur la foule.) (…) J’ai également aperçu des trotskystes distribuant leurs journaux.

 Les anarchistes et Tahrir russe

 C’est peu probable que dans un proche avenir aura lieu un vrai Tahrir russe : l’ampleur des protestations n’est pas encore la même. Mais pour toutes les forces politiques d’opposition, il est évident qu’elles ne peuvent pas se tenir à l’écart. Les jeunes venus au meeting sont prêts à discuter, à débattre. Hier, dans la foule, se sont spontanément formés, un peu partout, de tels points de discussion. D’autre part, spontanément, il y règne les humeurs démocrates. Les gens parlent au sujet des élections, de la corruption. Mais cela ne signifie pas qu’on ne peut pas discuter avec eux.

 Nous pouvons et nous devons discuter, propager les idées du socialisme anti-autoritaire (libertaire) et international. Pour le moment, il n’y a pas d’autre révolution pour nous. En tout cas, travailler avec le « Tahrir russe » et différents mouvements est assez productif. Cette stratégie serait plus utile que de rester chez soi, dans l’espoir que «le prolétariat lui-même va faire une révolution auto-organisé», ou de jeter des bouteilles avec des cocktails Molotov dans les commissariats de police.

 Cette stratégie n’implique en aucun cas aucune alliance avec les libéraux-démocrates ou avec des socialistes autoritaires (bolcheviks, sociaux-démocrates). Etre dans la foule avec quelqu’un ou collaborer avec lui c’est très différent. Sinon, nous commencerons à penser que, en 1905 ou en 1917, les anarchistes n’auraient pas dû aller à des rassemblements de masse et de prendre la parole là-bas, parce qu’il y avait les bolchéviks et les cadets.

 Au contraire, si nous allons à ces actions c’est afin d’y défendre notre ligne, pour mener une campagne en faveur de nos idées. Il est inacceptable de faire des actions communes, par exemple, avec des léninistes ou avec des social-démocrates du Vpered (En avant) et d’autres groupes semblables, sinon les masses ne comprendront jamais toute la spécificité des socialistes anti-autoritaires (des anarchistes et communistes à gauche) et en quoi elles diffèrent des socialistes autoritaires.

 Bien sûr, si les flics commencent à arrêter et tabasser des gens manifestant pacifiquement sur la place, vous essayez de résister avec tout le monde, mais ça c’est autre chose.

 En menant notre campagne, nous devons souligner la nécessité pour les masses de décider par elles-mêmes ce dont elles ont besoin, insister sur leur capacité de bloquer les actions du pouvoir et, dans la même mesure, du business (les libéraux n’en parlent pas). Il faut parler de la pauvreté de la majorité de la population et que les libéraux-démocrates ne seront jamais capables de résoudre ce problème (parce qu’ils ont déjà été au pouvoir dans les années 90 et que nous avons donc une expérience pratique de leurs idées). Il faut parler de l’inadmissibilité du remplacement des oligarques de Poutine par d’autres, parce que « les deux sont pires ». Il faut parler de l’alliance des gens de différentes nationalités qui se forme dans la lutte (la division ethniques profite uniquement au pouvoir). Enfin, il faut dire qu’il est inadmissible de restaurer le bolchevisme qui est aussi une dictature et un système d’exploitation.

 Où on va

 Si les résultats des élections reflètent, dans une certaine mesure, les résultats réelles, il s’avère que les grandes villes sont fortement opposés au Poutine-Medvedev, d’autres s’y opposent à cinquante-cinquante. Il y a une opinion (que certains sociologues partagent) que les grandes villes vont, en général, en avant et définissent la tendance du pays. Si c’est vrai, cela signifie que les humeurs dans la province sont en train de changer et vont changer. Ce processus peut être accéléré par de nouvelles élections présidentielles : la publicité de Poutine et de nouvelles falsifications vont irriter la population de plus en plus. Peut-être, les élections du président rassembleront des centaines de milliers des manifestants et non seulement à Moscou. Mais ce sera un long marathon sans issue prévisible à l’avance. Une « révolution arabe » russe ? Ça peut être elle.

 On a ici le grand processus qui ne se limite pas à la Russie, il y a une vague révolutionnaire mondiale provoquée par la crise économique mondiale et l’épuisement des masses par le capitalisme néolibéral, qui, partout dans le monde, conduit vers l’accroissement de l’inégalité sociale, de la criminalité, de la pauvreté, vers la formation des dictatures (car il n’y a pas d’autre moyen pour contrôler la société pillée.)

Il n’existe aucun moyen pour éviter une révolution mondiale, se cacher de ce fait-là, bien que personne ne garantisse sa victoire. Nous ne sommes que des pions dans ce mouvement grandissant. Je vois cette vague avec un sentiment presque mystique. Même Navalny (2) n’est qu’un petit agent de changement, il ne fait que commencer à monter sur la crête d’une vague et rien de plus.

 Cependant, la nouvelle révolution russe ne sera probablement ni socialiste, ni libertaire. Jusqu’à présent, dans la société, l’opposition est déterminée par deux tendances : démocrate-libérale et ethno-nationaliste. Ces éléments commenceront à s’ajuster les uns aux autres. Peut-être, ils s’uniront, dans une certaine mesure, grâce à Navalny, leader de l’opposition le plus populaire, participant régulier à la fois des rassemblements démocratiques et des marches russes (manifestation annuelle de l’extrême droite en Russie, NdT). Cela signifie que l’énergie de la protestation sociale ira dans un mauvais sens, conduira à la seconde édition des années 90. Certains oligarques seront remplacés par d’autres, avec une seconde édition d’Eltsine, en tête.

 ***

Les anarchistes et communistes de gauche ne peuvent pas actuellement avoir un impact majeur sur le processus révolutionnaire. Mais ils peuvent désormais utiliser le redressement social et les protestations pour fortifier leurs propres rangs et pour augmenter leur influence sur les masses. Mais pour ce faire, il faut, premièrement, participer aux événements, deuxièmement, se distinguer clairement de toutes les forces hostiles au socialisme anti-autoritaire (les démocrates, nationalistes et bolcheviks), et, troisièmement, il est nécessaire d’apprendre à parler aux gens et agir dans les conditions d’un vrai mouvement de masse.

 Mikhail Magid, publié le 7/12/2011, http://shraibman.livejournal.com/739704.html

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(1) (NdT) Poutine s’est fait sifflé par le public, lors de sa prise de parole après la victoire de Fedor Emelianenko contre Jeff Monson (combats « free fight »). Voici cette vidéo qui a été regardé par beaucoup de russes : http://www.bloodyelbow.com/2011/11/26/2587629/vladimir-putin-booed-video-mma-russia-fedor-emelianenko-vs-jeff-monson

 (2) (NdT) Une des personnes les plus connues parmi les opposants libéraux en Russie, en partie, grâce à son blog. Connu pour sa critique virulente de la corruption et du parti de Poutine « Russie Unie ». Pour plus de détail, voir l’article dans le Monde : http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/12/07/l-encombrante-popularite-du-blogueur-alexei-navalny_1614261_3214.html Il a aussi un autre visage, celui d’un nationaliste qui vient à chaque marche russe (manifestation annuelle de l’extrême droite en Russie) : http://sidosido.livejournal.com/3902.html

http://fa86.noblogs.org/?p=1666

PORTUGAL :AU SUJET DES MESURES D’AUSTERITE ET DE LA DERNIERE GREVE GENERALE.


Le 24 novembre dernier, ce fut une nouvelle grève générale au Portugal, un an jour pour jour après la dernière. Ce fut la septième grève générale au Portugal en 37 ans et la troisième convoquée par les deux principaux syndicats de travailleurs-euses, la CGTP et l’UGT.

Depuis la dernière grève générale, la situation des travailleurs-euses au Portugal s’est aggravée. A la suite du renflouage du Fond Monétaire International/de l’Union Européenne au mois de mai, une série de mesures d’austérité, présentée comme le seul moyen de réduire le déficit de l’État et de « rendre l’économie portugaise plus compétitive », a été adoptée. Les travailleurs-euses ont déjà été touché-e-s par l’augmentation des taxes à l’achat, par des augmentations des tarifs jusqu’à 25% dans les transports publics et par des coupes dans les services sociaux et de santé. Les travailleurs-euses du secteur public verront leur salaire réduit des suites d’une taxe exceptionnelle en 2011 et 2012. De nouvelles mesures sévères qui constituent une attaque historique sur les droits des travailleurs-euses sont présentées par le gouvernement, comme par exemple des réductions dans les compensations à l’embauche, l’augmentation de la journée de travail de 30 minutes sans prime, disparition de certaines vacances, ou encore l’extension de la période d’essai pour les CDD. Le taux de chômage a augmenté ces dernières années et touche aujourd’hui 13% des travailleurs-euses selon les chiffres officiels ,qui ne reflètent que rarement le vrai taux de chômage. Les prévisions économiques pour le Portugal prédisent la plus forte récession de la zone euro pour 2013 et une augmentation du chômage à cause des mesures d’austérité.

Cette grève fut fortement suivie dans les transports publics et a touché l’activité des écoles, des hôpitaux et du ramassage des poubelles. L’activité des aéroports a également été réduite. Certaines grosses usines comme Volkswagen/Autoeuropa ont également stoppé leur production avec la grève. Mais dans les secteurs privé et de la vente au détail, où l’on trouve une concentration élevée de travailleurs-euses précaires et sous-payé-e-s, la grève n’a quasiment pas été remarquée. La crainte de représailles patronales continue d’obstruer la mobilisation de ces travailleurs-euses et seule l’absence de transports publics a fourni une excuse pour participer à la grève.

Cette fois-ci, les syndicats ont organisé des manifestations à travers tout le pays. A Lisbonne, une manifestation organisée par la CGTP s’est rendue jusqu’au Parlement, suivie par une autre appelée par le mouvement du 15 octobre/des « indigné-e-s ». En face du Parlement, les participant-e-s à la deuxième manifestation tombèrent sur le service d’ordre de la CGTP qui a tenté de les empêcher de s’unir avec les travailleurs-euses de la CGTP. Quelques heures plus tard, une tentative, par une masse hétérogène de manifestant-e-s de briser les lignes policières et d’occuper les escaliers du Parlement a causé des affrontements avec la police. Certain-e-s furent battu-e-s par la police. Une vidéo montrant un manifestant se faire tabasser par un flic en civil a fait le tour du web et est passé à la télévision. Pour toute réponse, la police a commencé une campagne médiatique déjà familière, essayant de décrire les manifestant-e-s arrêté-e-s et en détention comme de « dangereux-euses anarchistes radicaux-ales ».

La Section Portugaise de l’AIT a participé aux mobilisations à Lisbonne, Porto et Chaves. A Lisbonne et Porto nous avons tenu des piquets d’information et avons rejoint les manifestations. A Lisbonne nos adhérent-e-s sont entré-e-s dans plusieurs commerces et un grand centre commercial pour y distribuer des tracts, avant d’être expulsé-e-s par la sécurité. A Porto, notre syndicat interco a rejoint l’Assemblée Populaire de Porto au sein de la manifestation de la CGTP. A Chaves, notre nouveau groupe local a diffusé des tracts aux travailleurs-euses.


Associação Internacional dos Trabalhadores – Secção Portuguesa

Association Internationale des Travailleurs-euses – Section Portuguaise

Le capitalisme est malade ? Qu’il crève ! Contre l’austérité !

Le mardi 13 décembre, l’intersyndicale nationale CFDT-UNSA-CGT-FSU appelle à la grève contre l’austérité. Solidaires aussi, bien que non signataire de l’appel.

Le jeudi 15 décembre, les syndicats de l’éducation UNSA-CGT-FSU-SUD appellent à la grève. Diviser les luttes, faire le jeu de l’Etat, tel est leur rôle, qui apparait de plus en plus au grand jour.

Alors que l’austérité s’annonce ici aussi, une austérité qui a de fortes chances d’être « de gôche », il ne faut pas laisser les syndicats institutionnels (de la CFDT à Solidaires) et leurs partis (du PS au NPA) gérer la « crise », gérer la misère humaine.

Il faut une réponse radicale, globale, auto-organisée. 

A Clermont le 13, la seule CGT appelle à un rassemblement place de Jaude à 11h. Nous y serons également, en grève, pour ne pas laisser le champ libre au appareils idéologiques d’Etat. Pour tenter de développer une pratique rupturiste, anarchosyndicaliste.

Pour le communisme libertaire.

Par l’anarchosyndicalisme.

UL CNT-AIT 63

Au sujet de la crise capitaliste-communiqué de l’AIT

Les États-Unis ont été au centre du système financier international depuis la Seconde Guerre Mondiale. Le dollar a servi de monnaie internationale principale et les États-Unis, tout comme lesprécédents leaders d’Empires, ont tiré des bénéfices immenses en étant la puissance capitaliste suprême. Désormais, cet Empire et le capitalisme sont sur un terrain instable et la crise des banques s’est développée en une sérieuse crise de dettes étatiques.


Il n’y a aucun doute quant au fait que la crise financière de 2008 a eu pour origine le centre des États-Unis. L’histoire montre que si le centre lui-même devient menacé, alors préserver lesystème passe avant toute autre considération. Dans sa déclaration du 1e Mai 2010, « S’organiser et lutter contre l’exploitation capitaliste » le secrétariat de l’AIT écrivait :

« Les informations indiquent que le capital financier des États-Unis et de la Grande Bretagne utilisent la spéculation dans les économies d’autres pays comme une arme contre les concurrents.Divers financiers anglo-américains signifiaient qu’une attaque de diversion sur l’euro, en commençantpar les économies les plus faibles de la Méditerrané ou de l’Europe du Sud, serait un moyen idéal de soulager la pression sur le dollar meurtri, qui é enregistré sont taux le plus bas en novembre 2009. »

 

Depuis, il y a eu, et il y a toujours, une campagne de presse visant les sois-disant pays PI(I)GS (1) : Portugal, Irlande, (I)talie, Grèce et Espagne2. Les attaques et les protestations destravailleurs-euses et des peuples contre eux ne sont pas le seul fait de la Grèce, mais de tous les« PI(I)GS », Portugal, Irlande, (I)talie et Espagne (2).

 

La course ne se calme pas, elle s’intensifie : la Grèce et ses programmes d’austérité sans fin, l’Espagne et ses licenciements et sa nouvelle « réforme » du travail et l’Italie qui se prépare à descoupes sociales massives et à augmenter l’âge de la retraite. Récemment, le gouvernement portugaisa annoncé de futures mesures d’austérité et l’Irlande et la France ont annoncé de futures réductions dans leur budget déjà tronqué. Et de grandes suppressions de postes sont à venir en Grande-Bretagne.

 

Un effondrement et une dépression économique sérieuse en Europe ne seront pas seulement un boomerang contre les USA, mais également contre l’Asie, comme le Japon. Les paysd’Amérique Latine qui ont des échanges commerciaux avec les USA et l’UE, l’Asie vont égalementrencontrer des problèmes.

 Les USA contrent la Chine et les économies émergentes et ont profité de la rencontre récente de la Coopération Économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) à Honolulu pour promouvoir leur propreinitiative appelée Partenariat Transpacifique (TPP). Ils négocient avec le Chili, la Nouvelle Zélande,Singapour, et Brunei, et l’Australie, le Vietnam, la Malaisie, le Pérou et le Japon ont fait part de leur intérêt.

Les attaques doivent être également vues en connexion avec un autre problème important : alors que le Grand Capital était le moteur du projet d’Union Européenne, ils font désormais pressionen faveur d’un marché unique avec les USA. Les initiatives ont spécialement accéléré avec l’arrivée aupouvoir d’Angela Merkel en Allemagne en 2005. Les USA et l’UE ont signé un nouveau Partenariat Économique Transatlantique lors d’un sommet à Washington en avril 2006.

 

Ils se sont mis d’accord pour établir un Conseil Économique pour persévérer dans la convergence de contrôle dans près de 40 secteurs, comme la sécurité, la propriété intellectuelle, lesservices financiers, les rachats d’entreprises et l’industrie aérienne et automobile.

Le calendrier en vue du marché unique est fixé pour 2015, et l’Union Européenne a formulé une décision officielle concernant le marché unique en mai 2008. Récemment, les multinationalesreprésentées par le Dialogue Économique Transatlantique (TABD) ont mis en avant leurs exigencesde libéralisation accentuée et de dé-régulation en prévision de la rencontre ministérielle du G20 en octobre et du Sommet du G20, les 3 et 4 novembre 2011 à Cannes.

Les programmes d’austérité de l’UE et le processus en vue d’un marché unique facilitent clairement l’imposition des politiques des États-Unis sur le système de l’UE étant donné que les USAet le Royaume Uni contrôlent le capital financier et la plupart des grandes entreprises. Les USAcontrôlent également le Fond Monétaire International (FMI) qui accentue jour après jour son emprise sur les pays de l’UE. Les réformes structurelles vont en fait être le début d’un processus dedémolition des niveaux de vie de l’UE, des conditions de travail et d’assistance sociale afin de lesmettre aux niveaux en vigueur aux USA.

Les syndicats bureaucratiques et réformistes, qui dépendent des aides législatives et des subventions de ceux qui mènent les attaques, doivent capituler, ou se battre. Si malgré tout ils semobilisent, ils sont condamnés à échouer, puisqu’ils ne sont pas construits pour contrer les attaquessur un vaste front, et devront compter sur leur propre force. A la place, ils acceptent donc les exigences des patron-e-s, expliquant aux travailleurs-euses que c’est nécessaire si on veut garder les emplois.

Le United Auto Workers (3) (UAW) syndicat américain, a récemment passé des contrats avecGeneral Motors, Ford et Chrysler qui gèlent les salaires pour les travailleurs-euses en CDI etacceptent que les autres travailleurs-euses voient leur salaires diminuer, et la réduction des aides au niveau de la santé et des retraites. Le PDG de Chrysler-Fiat a menacé de fermer des usines en Italie etde les délocaliser en Pologne et aux USA si les travailleurs-euses italien-ne-s n’augmentaient pas leur« efficacité ». On peut s’attendre à ce que les autorités italiennes utiliseront la crise de la dette Européenne comme prétexte pour détruire les droits des travailleurs-euses italien-ne-s et imposerles réductions de salaire et la « flexibilité » à l’américaine.

Mondialement, les classes dirigeantes sont d’accord sur un point : la classe ouvrière doit payer, et ce sera par la destruction des programmes sociaux et des réductions drastiques des salaireset des niveaux de vie. De telles mesures ne peuvent passer qu’en massacrant les droits destravailleurs-euses et les droits syndicaux, et les tensions de classe vont s’accroître à l’échelle mondiale.

A l’heure où nous écrivons, il y a des grèves et des mobilisations en Grèce. La CNT-AIT espagnole est activement impliquée dans des conflits ouvriers et participe à une semaine de luttepour mobiliser vers la grève général avec d’autres syndicats et organisations sociales. Le 30novembre aura lieu une journée d’action en Grande-Bretagne contre la diminution des retraites4. Le mouvement Occupy aux États-Unis, ainsi que partout ailleurs, est en proie à la répression et les étudiant-e-s continuent leurs émeutes au Chili, pour ne citer que quelques exemples.

L’accord de l’UAW est un des nombreux exemples qui montrent que les syndicats réformistes sont des institutions de service et des fardeaux sur le dos des travailleurs-euses, et non des outilslibres pour l’auto-organisation et l’émancipation. Contrairement aux syndicats réformistes,l’Association Internationale des Travailleurs-euses (AIT) rejette l’intégration au système capitaliste.Nous refusons la collaboration de classe, nous n’avons pas de permanent-e-s, et nous ne recevons aucune subvention de nos ennemis ; et notre but est de remplacer le capitalisme et l’État par lafédération libre des associations libres des travailleurs-euses :le communisme libertaire.

 

Le Secrétariat de l’AIT envoie ses salutations et son soutien dans cet esprit anarchosyndicaliste et internationaliste à toutes et tous les travailleurs-euses qui, par l’autoorganisation,les manifestations, les actions directes et la solidarité, sont engagé-e-s dans la luttecontre les mesures d’austérité, l’exploitation et l’oppression capitaliste !


Oslo, le 16 novembre 2011.
Salutations anarchosyndicalistes
Secrétariat de l’AIT

 

1 PIG signifie porc, un autre symbole de mépris…
2 Spain en anglais

3 Un des plus gros syndicats américains, 700 000 adhérent-e-s. Implanté aux USA, au Canada et à Porto Rico. Membre de l’American Federation of Labour-CIO, 1e syndicat US et relais du Parti Démocrate.

4 Mobilisations qui ont battu des records. Plus de 2 millions de manifestant-e-s en Angleterre, des taux de grévistes records. Certaines villes ont vu un nombre inégalé de manifestant-e-s.


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