Dictats de minorité

Au risque de se faire moquer en se faisant traiter de non-violents, on pense que la vie humaine est la chose la plus précieuse. Encore davantage celle d’êtres humains sans défense comme le sont les enfants du monde entier.

Deux choses nous paraissent comparables :

– un individu vulnérable radicalisé par une idéologie d’aspiration à la prise de pouvoir par la terreur, sur une base religieuse ou autre, portant atteinte à la vie humaine d’innocents (dont des enfants) comme symboles militaires, religieux ou autres ;

– un pouvoir central, qui se qualifie de « légitime » [1] portant atteinte à la vie humaine dans l’exercice de sa domination, en vue de se maintenir ou d’imposer sa domination, sa raison d’État ou de briguer des suffrages.

Il est à peu près communément admis que la légitime défense se caractérise ainsi :

La légitime défense permet à une personne, un groupe ou un peuple de se défendre en usant de la force, sans qu’on puisse le lui reprocher d’un point de vue d’acte juste.

Certaines conditions sont à définir pour qu’on puisse parler de légitime défense :

         + être nécessaire : il ne doit pas y avoir d’alternative,
         + être proportionnée à l’attaque,
         + correspondre à une nécessité impérieuse.

La violence doit être utilisée pour se défendre immédiatement. Il n’y a pas de légitime défense lorsque la riposte a lieu alors que l’agresseur ne présente pas ou plus de menace imminente, que la réaction de défense est disproportionnée ou que la violence vise à prévenir une agression future et incertaine.

Dans ces guerres sur un territoire que se livrent par la terreur des protagonistes, le déploiement d’une force gigantesque en nombre et en technologie face à un individu solitaire, sur le point d’épuiser ses munitions, constitue une disproportion qui cache mal la décision quasi unipersonnelle délibérée d’une exécution sommaire et arbitraire sans jugement, en dehors de procédures de bon sens. Il s’agit bien de décision préméditée de liquider sur ordre.

On se souvient, en Grande Bretagne, de tirs gouvernementaux sur un innocent en pleine rue. Bien entendu, dans le cas où l’horrible culpabilité est avérée, la justification de l’arbitraire prend de la force aux yeux de ceux qui la pratiquent.

Un ex-cadre d’une force d’intervention officielle a déclaré qu’en 64 interventions vécues, il n’y a jamais eu mort d’hommes dans son expérience. Ce qui prouve simplement que si un corps étatique en a l’ordre ou le décide, c’est possible et encore plus de nos jours avec la technologie.

On a assisté ces dernières années à des exécutions sommaires pratiquées par ceux prétendant défendre et promouvoir les valeurs démocratiques et humanistes, dans leurs discours. Parfois même les circonstances sont restées obscures à l’égard d’adolescents morts, ou de personnes victimes de violences étatiques autour de manifs. Et ne parlons pas des pays en état de conflits ou de guerre civile.

Ces tendances se répètent avec persistance et dépassent largement le cadre de bavures. Elles prennent, depuis un certain temps, l’allure de pratiques systématiques et deviennent un danger public pour les peuples, embryon d’un état de guerre, bras armé de l’État contre bras armé de groupes ou individus violents [2] , extrêmement nuisibles contre les peuples en renforçant les moyens d’asservissement des exploités car propices à des mesures extrêmement autoritaires dans la vie quotidienne.

On n’ira pas jusqu’à se demander, si à un certain point, un jour, de petits groupes « officiels » seraient capables de se livrer à ne pas intervenir devant un attentat imminent, tout en ayant connaissance de risques sérieux et prouvés par plusieurs sources. En vue de provoquer la peur des peuples et de justifier, aux yeux de l’opinion publique, de mesures encore plus autoritaires. Ou sinon, de simplement naviguer sur cette peur, une fois l’attentat qui a échappé à leur attention est commis, pour en tirer des bénéfices politiciens et prendre de nouvelles mesures immédiates. Et surenchérir sur celles qui existent déjà.

Il est grand temps, semble-t-il de réveiller, à cet égard, le maximum de vigilance publique et on sait que ceux qui le peuvent s’y emploient, là où ils le peuvent.
Syndicat Intercoroporatif anti-autoritaire des Landes CNT-AIT

[1] Pour être légitime dans une démocratie digne de ce nom, la majorité réelle doit décider.

[2] Qui fabrique et vend des armes de mort en faisant de la valeur ajoutée et en exploitant autrui ?

1 commentaire à “Dictats de minorité”


  1. 0 battez vous contre le nouvel ordre mondial !!!! 29 mar 2012 à 8:50

    source « journal officiel de l’union européenne »
    l’article 2, paragraphe 2, de la CEDH:
    «La mort n’est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d’un
    recours à la force rendu absolument nécessaire:
    a) pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale;
    b) pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l’évasion d’une personne régulièrement détenue;
    c) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection.»

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