Archives pour juin 2013

Fascisme/antifascisme

Le fascisme est une dictature qui s’appuie sur une doctrine de réconciliation des classes au service de la Nation, articulant une organisation corporatiste et verticale des travailleurs à un Etat militarisé tout puissant. Il professe un anticapitalisme qui n’est que façade puisqu’en réalité il est toujours parvenu au pouvoir avec l’aide et l’aval du grand capital et d’une grande partie de la bourgeoisie, comme D. Guérin l’a parfaitement démontré dans Fascisme et grand capital (1). Le fascisme est donc une forme particulière de l’Etat, un mode de gestion du rapport entre les citoyens et cet Etat qui peut, parfois, s’appuyer sur une théorie des races. Mais c’est une forme délimitée dans l’Histoire, une forme particulière de totalitarisme adaptée à un certain développement de l’économie. Le racisme, quant à lui, parcourt l’histoire des relations humaines à travers de multiples formes d’organisation sociale. Autrement dit, un Etat fasciste peut être, en plus, raciste, mais toute société raciste n’est pas obligatoirement fasciste.

La cause historique du fascisme a été, dans les années 30, la crise du capitalisme, l’absence de dynamique révolutionnaire, l’effondrement de l’ancien mouvement ouvrier et la montée d’une nouvelle révolution industrielle non maîtrisée par le libéralisme. Appelé de ses vœux par un capitalisme en crise et menacé, il est très souvent parvenu au pouvoir de la manière la plus légale qui soit, c’est-à-dire grâce au vote des parlementaires (Rappelons-nous qu’en France même, les pleins pouvoirs furent votés à Pétain par la quasi totalité des députés, y compris socialistes !) Cela veut dire que non seulement la démocratie parlementaire n’est pas un rempart contre le fascisme mais encore que ces deux formes de gestion de l’Etat qui se plaisent à s’opposer l’une à l’autre ont en fait en commun de servir au mieux de ses intérêts le Capital. Lorsque l’alternative était entre révolution sociale et fascisme, la social- démocratie, chantre du système parlementaire, a toujours préféré combattre la révolution au risque avéré de faire triompher le fascisme (cf. l’Allemagne au début des années 20 et l’Espagne en 1936-1937).

Depuis 1945 les démocraties occidentales nées de la victoire militaire sur le régime nazi allemand, légitiment leur existence par un caractère antifasciste intrinsèque. En fait, pour elles, il ne s’agissait que de faire triompher un impérialisme sur un autre en s’appuyant sur le nationalisme français, même si, pour une partie des résistants, il s’agissait de combattre le nazisme comme forme de gestion totalitaire et raciste de l’Etat, et non les Allemands, et pour une plus faible part, en plus, de prolonger un mouvement révolutionnaire né au début du siècle. Ces mêmes démocraties s’accomodèrent fort bien des régimes fascistes en Allemagne, en Italie, puis en Espagne (et ensuite au Chili et en Argentine…) dès lors que ces derniers offraient des garanties d’ordre et de stabilité pour le capital en général et contre les mouvements ouvriers en rebellion contre l’ordre établi… et jusqu’à ce qu’ils ne heurtent pas d’autres fractions du capital. Depuis 1945 la gauche crie “le fascisme ne passera pas” à la moindre occasion : contre De Gaulle ou les généraux putchistes, contre les CRS et la police, contre Le Pen, bref contre tout ce qui semble s’opposer aux valeurs de gauche. L’extension est même parfois admise dans les invectives qui ponctuent la vie de fractions rivales au sein de la gauche ou de l’extrême gauche. On conjure ainsi le démon pour ne pas avoir à analyser plus précisément le poujadisme, le gaullisme, le lepénisme, le stalinisme, les systèmes policiers. Ce faisant on banalise le vrai fascisme, celui qui est apparu dans les années 30, et on reste aveugle sur d’autres formes de dictatures qui apparaissent dans d’autres contextes (c’est ainsi qu’une grande partie de l’intelligentsia française se fit indulgente envers le régime soviétique au prétexte qu’il avait vaincu l’armée nazie à Stalingrad !). On évite tout simplement de voir que 1984 d’Orwell n’était ni une description de la barbarie nazie, ni une caricature de l’ordre stalinien, mais bel et bien la pente banale et obligée de nos belles démocraties occidentales sous la férule de la troisième révolution industrielle. Malgré la responsabilité aveuglante des Etats occidentaux dans les tueries récentes ou passées, les médias ont célébré le cinquantenaire de l’arrêt des atrocités nazies en toute bonne conscience ! Une manière de passer sous silence les liens qui existent entre démocratie parlementaire, social-démocratie, droite classique… et fascisme.

L’antifascisme associé à une stratégie frontiste (et non bien sur comme un des multiples éléments de notre engagement politique dans la société actuelle) a toujours consisté à lutter non pour détruire le capitalisme et construire une société sans classe, mais pour le forcer à renoncer à se faire totalitaire. Il occulte et évite la critique de l’Etat pour accréditer une autre forme d’Etat (“démocratique” ou “populaire”) à la place de la forme fasciste.

La mise au premier plan de l’antifascisme, maintenant comme avant, tend à :

  • occulter les causes du fascisme, voire des totalitarismes en général.
  • considérer que, puisqu’il “ vaut mieux vivre en démocratie que sous une dictature”, il convient en définitive de conforter la démocratie parlementaire, alors que la seule possibilité pour que celles-ci ne basculent pas vers des dictatures c’est qu’il existe des mouvements révolutionnaires forts.
  • A constituer des Fronts dits démocratiques, en fait des alliances de classes avec des fractions de la bourgeoisie, au seul bénéfice ce ces dernières qui n’hésiteront pas à verser dans le totalitarisme si leurs intérêts l’exige. Cet antifascisme là, non seulement n’a pas permis de battre en brèche le fascisme (ni en France, ni en Espagne, ni en Allemagne), mais encore a favorisé l’écrasement de la révolution sociale seule possibilité alors de triompher du fascisme.

L’antifascisme comme plus petit dénominateur commun à des regroupements militants amène inévitablement à placer l’alternative centrale de la société entre totalitarisme et démocratie parlementaire alors que nous la situons, nous, entre capitalisme et révolution sociale. Cela explique pourquoi, dans la période actuelle, il est plus facile de rencontrer des antifascistes que des anticapitalistes ! L’intérêt que nous portons à la critique de l’extrême droite réside en ce que cette dernière est un recours ultime entre les mains des dirigeants politiques et économiques pour qui la “démocratie”, “la défense des libertés”, “les Droits de l’Homme”, ne valent que si chacun accepte de tenir sa place dans la hiérarchie sociale sans rechigner. Par contre nous ne pensons pas que des regroupements dont l’antifascisme serait le seul ciment puisse, ni à court ni à long terme, contribuer à constituer des pôles de rupture anticapitalistes et à réhabiliter l’idée d’une société communiste, sans classe, sans état, sans salariat.

Organisation communiste libertaire

(1) Disponible à la bibliothèque sociale de la CNT-AIT 63

Turquie, Brésil… Solidarité face à la répression

Ce samedi 29 juin après-midi, des membres de la CNT-AIT Caen rejoints par des compagnons turcs se sont rassemblés dans la principale artère commerciale de la ville, bondée en ce samedi de soldes.
Une banderole y a été déployée pour exprimer notre solidarité face à la répression que subissent actuellement les mouvements de résistance et notamment ceux de Turquie et du Brésil.

De la Turquie au Brésil,
Le Pouvoir piétine la rue.

Solidarité contre la répression !
Baskılara karşı dayanışma !
Solidariedade contra a repressão !

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Plus d’info. :
RESISTANBUL
SINDIVÁRIOS ARAXÁ FOM/COB/AIT

[Brésil] Communiqué de la Federação Anarquista Gaúcha

- L’après‐midi du jeudi 20 juin 2013 , entre 12 et 15 agents, non identifiés mais portant des gilets et des vestes de police et en se présentant comme des agents de la police fédérale, sont entrés et ont perquisitionné l’athénée Batalha
da Várzea, l’espace politique et social de la Fédération Anarchiste Gaúcha (FAG), située travessa dos Venezianso. Ils se sont également emparés d’une partie du matériel.

— Les agents n’ont pas montré d’ordre de perquisition aux voisins qui se sont inquiétés de savoir ce qui se passait. Par ailleurs, dans la matinée, des agents, également cachés, ont tenté d’appréhender une camarade à son domicile. La FAG est une organisation politique vieille de 18 ans. Au cours de ces années, nous ne nous sommes jamais cachés et nous avons toujours maintenu le caractère public de nos espaces, dans lesquels nous menons de nombreuses activités d’ordre
politique et culturel, ainsi que notre action politique. L’athénée est un espace où, ces trois dernières années nous nous sommes tenus à ces activités, en maintenant une bibliothèque publique et en réalisant des activités périodiques.

Nous souhaitons rappeler aussi qu’en octobre 2009, notre ancien siège (situé à Lopo Gonçalves) avait aussi était envahi par la police civile sur ordre du gouverneur de l’époque, Yeda Crusius, suite à une affiche sur laquelle nous la tenions pour responsable de la mort du militant du Mouvement des sans terre (MST) Elthon Brum à San Gabriel. À cette occasion, tout le matériel de notre siège avait été saisi, y compris les poubelles. Cette fois, après les nombreuses « rumeurs urbaines » publiées par RBS [1] nous accusant d’être des sociopathes, on nous accuse de planifier, avec l’aide de militants étrangers, une guérilla urbaine : on voit là un motif très net pour semer la panique et appeler la répression contre notre action. Les provocations et mensonges développés par la presse réactionnaire ou la répression employée par les appareils policiers de l’état bourgeois ne sont pas des nouveautés pour nous. Depuis nos débuts en tant que courant politique, nous avons été la cible de l’acharnement répressif du patronat agissant main dans la main avec l’Etat. Durant plus d’un siècle, nous avons résisté à ces lâches attaques, sans jamais baisser ni nos têtes, ni nos poings et ce n’est pas ce nouvel épisode qui affaiblira notre combativité. Nous dénonçons enfin le gouvernement municipal, provincial et fédéral, tous responsables de cette lâche attaque contre notre organisation. Il ne nous intimiderons pas et nous continuerons en employant tous nos efforts pour la construction d’un mouvement populaire combatif qui organise les opprimés de ce pays et leurs légitimes revendications. 

No Pasarán !!! 

À bas la répression contre ceux qui luttent !!!

Federação Anarquista Gaúcha, le 20 juin 2013

[1] Une des principales entreprises multimédia du pays.

Source : Sur A infos.

[Brésil] Communiqué de la Federação Anarquista Gaúcha ob_113f5b74114d50edc8d82bd39b2f2248_fag

Meurtre de Clément : halte aux mensonges !

Depuis ce matin, l’ensemble de la presse en ligne reprend une information de RTL, au sujet d’une vidéo de la mort de notre camarade et ami Clément, sans la vérifier. A l’instar des journalistes qui diffusent ces calomnies nous n’avons pu visionner cette vidéo. Nous rejetons toutefois formellement l’interprétation qui en est faite. Les camarades présents avec Clément le 05 juin maintiennent leur version :

-oui il y a eu des échanges verbaux à l’intérieur du magasin devant les messages ouvertement racistes et tombant sous le coup de la loi arborés par les skinheads

-l’agression physique survenue à l’extérieur du magasin est le fait des skinheads qui se sont approchés, ont encerclé nos camarades puis les ont agressés. Les militants néonazis étaient armés de coups de poing américains et ont tué Clément Méric.

Il est donc impossible que des images montrent Clément se précipiter vers son agresseur pour lui porter un coup dans le dos. C’est au contraire Esteban qui a quitté le centre de la rue pour se diriger vers Clément. Les militants d’extrême droite eux-mêmes n’ont jamais prétendu que Clément se soit précipité vers eux pour les frapper par derrière. 

Les mensonges relayés dans la presse ne font qu’ajouter à la douleur de ses proches.

Action antifasciste Paris-Banlieue, Paris, le 25/06/13

 

Voir aussi http://lahorde.samizdat.net/2013/06/25/clement-assassine-une-deuxieme-fois/

29 juin de 10 à 19h : Portes Ouvertes de la bibilothèque sociale et débat sur la répression (15h)

Hola, le 29 juin, pendant la journée La ZON’ GRAT’ : Zone de Gratuité Temporaire place Poly, http://comite.montferrand.free.fr/spip.php?article153, nous (CNT-AIT/63) invitons ceux et celles qui souhaitent découvrir notre petite bibliothèque libre et sociale (emprunt gratuit) à notre local situé 2 place Poly (de 10h à 19h) dans le vieux Montferrand mais aussi échanger. partager… avec les compagnons anarcho-syndicalistes de l’Union Local CNT-AIT/63. De plus nous organisons une discussion-débat au sujet de la répression mondiale (Turquie, Brésil, Espagne…) de l’Etat et du capital contre les peuples notamment des anarchistes à 15h autour d’un petit café, thé…

29 juin de 10 à 19h : Portes Ouvertes de la bibilothèque sociale et débat sur la répression (15h) 29-juin-v2

 

Manifestation antifasciste le 22, en la mémoire de Clément

Une manifestation « unitaire » antifasciste (Solidaires, NPA, FSU, SUD territoriaux, OCFR, EE-les Verts, CGA, CGT 63, PG, LDH, GU, CIMADE, UNEF) est appelée pour samedi 22 à 15h, Place Delille.

La CNT-AIT 63 n’est pas signataire de cet appel, mais appelle à s’y rendre.

Un texte de 2002 lisible ici résume bien notre pensée : http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=342

Contre le fascisme, contre le front républicain

Pour la lutte des classes, la révolution sociale et libertaire.

BRESIL: L’histoire du pays où avoir du vinaigre devient un crime

Témoignage transmis par un compagnon brésilien

Au Brésil, comme dans la plus grande partie du monde, éclosent des mouvements contre la répression de l’État bourgeois et des grosses corporations du capital.

 

            Tous les ans le coût de la vie au Brésil augmente sans arrêt. Ces dernières années, et dès qu’ont commencé les préparatifs pour la Coupe du Monde de Football (2014) et les Jeux Olympiques (2016), les prix ont explosés. La tactique de l’État et des entreprises c’est d’augmenter les prix avant ou pendant des moments de fête (la vielle technique du panis et circus) comme le carnaval, ce qui souvent donne des résultats de manière plus ou moins efficace.

 

            Cette semaine commence la Coupe des Confédérations (équivalent à un entraînement pour la Coupe du Monde). Encore une fois, les prix devraient augmenter pour nourrir la grosse faim des entreprises. Cette fois ici, une fois de plus, c’est le prix du transport publique qui augmente (alors que le transport publique au Brésil est plus que précaire). Mais cette fois, cela n’a pas marché, au contraire. Des gens qui culturellement se posaient contre les manifs marchent dans les rues contre  une violence de plus lancée par l’État.
            Dans tout le pays les gens descendent dans les rues des grandes villes pour manifester contre l’augmentation du prix du transport un jour avant l’ouverture du championnat. L’État tremblait de peur que le pays vitrine du football mondial montre au monde que les brésiliens et les brésiliennes sont plus que des belles fesses brésiliennes ou le rythme parfait de la samba, et  demande que la police réponde aux manifestant-es avec des bombes, des balles de caoutchouc et des matraques.

            La police devient une blague, mais la plus grande blague acide, et pendant les manifestations les flics arrentent des manifestant-es  car ces dernier-es ont du vinaigre (oui, vinaigre, ce qu’on utilise dans la salade et aussi contre les effet du gaz lacrymogène… et non, il n’existe pas une loi qui interdit d’avoir du vinaigre dans les rues au Brésil). Les manifestant-es qui  se sont fait arrêter pendant la manif doivent payer une amende qui est variable entre 2 à 20 fois le smic dans le pays.

 

            Pas content de toute cette répression violente, l’État détermine que seront interdites les manifestations pendant le championnat de foot, avec la possibilité d’emprisonner les manifestants.

 

            La grosse répression militaire nous rappelle de mauvais souvenirs, les images qui sont diffusées sur internent nous font nous rappeler le Coup d’État de 1964 et pas que ça, les actions qui sont réalisées au niveau politique et judiciaire démontrent que le pays est bien proche de répéter l’histoire. Dans moins d’un an, ce sera le cinquantenaire du Coup d’État qui a fini comme une dictature militaire au Brésil et qui a duré pendant un peu plus que 20 ans, et cela nous paraît plus qu’une simple coïncidence, c’est une réalité latente.

 

            Malgré cela l’envie de changer les rapports de forces ne s’arrête pas, et les gens continuent à sortir pour manifester. Plusieurs manifestations sont programmées pour la semaine prochaine au Brésil et aussi dans le monde, dans l’Europe et d’autres continents il y a plus de 30 villes dans le monde qui vont réaliser des manifestations pour soutenir le mouvement au Brésil.

 

            Désormais, ce n’est plus une question de 20 centimes d’augmentation du prix du transport, c’est plus que ça, c’est contre toute la violence déflagré tous les jours par l’État. Cette révolte se mélange avec les autres révoltes dans le monde et est en passe de devenir plus qu’une question de prix, c’est une question de vie, de rêve, d’émancipation humaine, de liberté et de construction d’une autre société.

 

Le Joker, compagnon brésilien, 15/06/2013

In memoriam Clément Méric: Ni oubli, ni pardon, Que des comptes à régler

 

Après la tristesse vient la colère !

Voilà une semaine que notre camarade et ami Clément Méric a été assassiné. Cet assassinat pourrait sembler être un signal d’alarme, il n’est en réalité que la concrétisation des nombreuses alarmes que nous tirons depuis longtemps déjà. la suite ici : le fascisme tue, détruisons le

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/0218.jpg

 

Des nouvelles de Turquie (occupation place Taksim), du Brésil et d’Allemagne

TURQUIE

Istanbul occupée : Ils renvoient les bombes lacrymogènes aux flics la suite : juralibertaire

et  Istambul : « Nous les putes… » la suite : juralibertaire

BRESIL

Violentes manifestations dans le pays à lire : « Il s’agit de bien plus que ces 10 cents. Il s’agit d’une société qui en a marre des politiciens corrompus qui ne tiennent pas leurs promesses d’apporter des améliorations » , la suite : violentes manifestations au Brésil

 

ALLEMAGNE

Campagne de soutien au sujet du proces de Sonja Suder et Christian Gauger, la suite : linter

Serbie: anarchosyndicalistes en soutien aux travailleurs de « Fiat »

L’Initiative Anarcho-Syndicaliste (ASI section de l’AIT en Serbie) soutient pleinement les travailleurs impliqués dans un sabotage (des véhicules rayés sur la chaîne de production) et maintenant exposés au lynchage des médias bourgeois. Elle appelle à un large front de défense publique et à organiser une campagne d’affichage autour du centre de la ville de Kragujevac, exactement une semaine après le sabotage.

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Dans la nuit de vendredi à samedi (24 et 25 mai 2013) dans l’usine FIAT de Kragujevac, 31 exemplaires de la nouvelle Fiat 500L ont été endommagées, rayés avec un objet pointu et avec des messages de protestation écrite contre le propriétaire de l’usine et le chef de quart, au sujet des salaires bas et parce que les travailleurs ne sont pas autorisés à faire de pause.

La police et FIAT n’ont pas pu découvrir l’identité des personnes derrière cette action. En parallèle, un lynchage médiatique des saboteurs inconnus a démarré dès que l’information est devenue publique.

Zoran Markovic, chef du syndicat indépendant de FIAT, s’est joint à cette chasse, en affirmant: «Ce genre de chose ne doit pas se produire. Le syndicat va tenter de trouver les responsables car tous les travailleurs de l’usine ne doivent pas être punis suite à cette action ».

Les syndicats de FIAT ne manquent pas une occasion de saisir l’insatisfaction des travailleurs pour la transformer hâtivement en un accord avec la direction, accord qui leur fait gagner très peu ou rien du tout. La spécificité de cette situation, puisque le sabotage est l’oeuvre d’inconnus, a exclu la possibilité de négociations et d’accords et les bureaucrates syndicaux sont ainsi contraints de montrer leur vrai visage.

L’usine automobile Fiat à Kragujevac est considérée comme une «cité interdite», d’où sort très peu ou pas du tout d’information sur les événements en son sein. Depuis plusieurs années, malgré le changement de gouvernement, le gouvernement essaie de démontrer que FIAT à Kragujevac représente une étape importante vers la relance de l’économie serbe. C’est pourquoi les médias ne reprennent même pas le peu d’informations échappées de l’usine, comme celle comme quoi les travailleurs sont obligés de porter des couches pendant les heures de travail, parce qu’ils ne peuvent pas quitter la ligne d’assemblage et aller aux toilettes. A Kragujevac, depuis longtemps, des histoires ont circulé sur une opération très dure et de nombreuses violations des droits fondamentaux humains et du travail des employés de Fiat.

Face aux mauvaises conditions de travail, à la coopération entre les syndicats et la direction au détriment des travailleurs, à la répression et au manque d’auto-organisation des travailleurs, ce sabotage n’est peut-être pas le premier mais certainement pas le dernier : les circonstances forceront les travailleurs à recourir à la seule méthode de lutte qu’il leur reste.

Les affiches de l’ASI rappellent que le sabotage de l’usine de Kragujevac n’est pas le premier à « Fiat ». En Février 2011, les travailleurs mécontents de « Fiat » en Pologne avaient rayé des voitures, abîmés des moteurs et couper des câbles.


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