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Archives pour janvier 2014


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L’imaginaire de l’extrême droite

Lu sur La Horde :

 

Un groupe de réflexion et d’action sur l’anarchisme et l’antifascisme dans le monde rural bretonnous a fait parvenir un article qu’il a produit sur la question de l’imaginaire de l’extrême droite. En voici la première partie,  davantage centré sur le Front national.

Etre un utopiste c’est vouloir que son imaginaire devienne une réalité ; être d’extrême droite c’est croire que son imaginaire est une réalité. Sans être pourtant déjà arrivé au sommet de l’Etat nous constatons que l’extrême droite s’installe un peu partout et qu’elle cherche à envahir nos campagnes. Mussolini avait pris les campagnes pour prendre le pouvoir, les périphéries pour prendre la capitale. Le FN cherche à faire la même chose, mais nous voulons montrer ici que quelques éléments simples peuvent nous aider à rendre cet objectif irréalisable. Cette simplicité repose dans le fait de montrer l’antagonisme qu’il y a entre l’imaginaire d’extrême droite et nos vies locales quotidiennes. Commençons donc par étudier le phénomène de l’imaginaire d’extrême droite, car l’imaginaire a toujours été, et est encore aujourd’hui, la clé d’analyse de ce camp politique. Nous verrons ensuite que cet imaginaire, celui du FN ou d’autres groupuscules/mouvances d’extrême droite est totalement coupé de la réalité du monde rural.

Le phénomène de l’imaginaire d’extrême droite

L’extrême droite existe par la création d’une fiction, réalisée par un travail de propagande. La manipulation des esprits en question cherche à donner une légitimité au monde imaginaire qui fait vivre l’extrême droite, il comporte des codes, des problèmes et des solutions qui lui sont propre. Comme le disait déjà Sartre à son époque, ce n’est pas un problème juif qui a créé l’antisémitisme, c’est l’antisémite qui crée un problème juif pour donner à l’antisémitisme une raison d’être. « Si le Juif n’existait pas, l’antisémite l’inventerait. »[1]. La figure de l’ennemi imaginaire change dans l’histoire de l’extrême droite, mais la logique, elle, reste la même. On a ainsi vu passer à travers le temps une extrême droite française produisant l’imaginaire d’un ennemi protestant, italien, belge, juif, franc-maçon, puis africain, magrébin, musulman, roumain, etc. L’ennemi imaginaire est à la fois la cause et la conséquence de la création du monde imaginaire de l’extrême droite, et ce dernier est désigné par des critères idéologiques. Dans la société totalitaire c’est ce que Hannah Arendt appelle « l’ennemi objectif », que la police politique va réprimer, non pas car il représente une menace, mais car il est désigné comme ennemi par des critères idéologiques[2]. Le monde imaginaire de l’extrême droite n’est pas un jugement sur la réalité, ni une certaine vision du monde, ni une prise de position subjective ; c’est une croyance irrationnelle, à mi-chemin entre l’illusion scientifique et la passion prophétique, qui ne dit pas ce qui est ou ce qui doit être mais qui forge une réalité fictive à partir de l’imagination. En effet, ce n’est pas le réel qui va produire les idées d’extrême droite, elles ne partent pas d’un constat d’injustice pour exister, mais au contraire c’est l’imaginaire qui produit l’illusion d’une injustice contre laquelle ce camp entend lutter. Pour l’extrême droite c’est l’imaginaire qui produit le réel, son analyse de la réalité est donc l’analyse de sa propre imagination, ces idées peuvent ainsi confortablement se justifier elles-mêmes. Le bon sens, la logique, les théories économiques, l’histoire, tout montre que jamais l’immigration n’a volé du travail aux locaux; au contraire elle produit de l’activité comme toute augmentation de la population, par un regain de consommation, une nécessité de travaux publics pour fournir de nouvelles infrastructures, etc. Pourtant l’extrême droite se persuade que l’immigré est un ennemi qui vole le travail des français, depuis le massacre des ouvriers d’Aigues-Mortes en 1893 jusqu’au célèbre « trois millions de chômeurs c’est trois millions d’immigrés de trop » du FN. De la même façon, l’extrême droite crée dans son monde imaginaire une islamisation de la France qu’elle doit combattre.[3] Cette islamisation est un mythe, et l’extrême droite voit pourtant ce phénomène dans la réalité, elle seule peut le voir car elle contemple son imagination dans le monde réel.  Par un effet de miroir, l’extrême droite projette ainsi son imaginaire sur le réel. Ces idées ne se confrontent donc pas avec la réalité du monde, avec la logique des choses, avec les limites de la nature ou avec les objections des autres raisons ; elles vivent dans des esprits fermés au monde extérieur et aux autres humains. On peut donc voir ici que l’extrême droite existe par des réflexions intra-conscientielles, qui se vivent comme un auto-congratulage intellectuel permanent, et qui justifient la logique de ses idées par les idées de sa propre logique.

L’imaginaire du FN et le monde rural

TRACT-INSECURITE-FNL’imaginaire du Front National produit ainsi par exemple, une volonté farouche de lutte contre l’insécurité. L’image « antisystème » et révolutionnaire que Marine Le Pen veut donner à son parti vole d’ailleurs en éclat à la moindre émeute des quartiers populaires, car le FN hurle alors contre ceux qui se révoltent, donc contre ceux qui produisent, comme dans toute insurrection, ce qu’ils appellent de l’insécurité. L’imaginaire frontiste produit donc une situation d’insécurité, un « problème » que ce parti entend pouvoir et devoir régler. Le FN ne se gêne pas d’ailleurs pour créer une relation toute fictive –car fruit d’une imagination- entre immigration et insécurité. Si nous faisons l’inverse du FN, c’est-à-dire si nous remettons sur pied une logique qui marche sur la tête et que nous regardons la réalité de notre quotidien, alors nous voyons bien toute la supercherie de cet imaginaire. Dans nos campagnes ce que le FN appelle l’insécurité est le plus souvent lié aux enfants des habitants qui font des conneries de jeunesse, ce que tout le monde a fait et que les jeunes continueront toujours de faire. Dans les villages, la peur de l’insécurité ne peut se justifier que par l’imaginaire, et l’acteur médiatique entre ici en scène pour apporter une légitimité au délire collectif. Néanmoins ce ne sont pas les médias qui produisent un imaginaire insécuritaire, ils ne font que profiter de cet imaginaire à des fins commerciales. Depuis la seconde moitié du XXème siècle la société est de moins en moins violente, le seuil d’acceptabilité de la violence y a baissé significativement. Pourtant le XXIème siècle surexpose médiatiquement bien plus la violence que le XXème[4]. Le local FN de Vannes arbore ainsi sur sa vitrine la dite revendication : « Assurer la tranquillité et la sécurité des Citoyens ». C’est une revendication particulièrement mise en avant par ce parti car l’imaginaire du Front National peuple le monde de jeunes délinquants, si possible « issus de l’immigration »,  qui perturbent la vie paisible des honnêtes citoyens.

Un autre cheval de bataille du FN lié à son monde imaginaire s’articule autour de la défense de la religion catholique. Dans le langage frontiste ils appellent cela « défense de la laïcité ». Cet imaginaire regarde toujours la France comme « la fille ainée de l’église » et veut amener son combat politique vers la guerre des religions. Cet autre délire collectif imagine une chrétienté française menacée par des hordes de musulmans intégristes[5]. Dans nos villages nous pouvons voir qu’il n’y a pas foule le dimanche matin dans les églises, non pas à cause de la concurrence d’une autre religion mais à cause d’un désintérêt populaire, surtout chez les jeunes. Néanmoins, l’amour de l’extrême droite pour le catholicisme empêche son imaginaire de concevoir que cette religion n’ait plus autant de succès que par le passé à cause de raisons qui lui sont propres ; le problème doit venir d’une autre religion. L’extrême droite imagine la France comme étant éternellement catholique, si la ferveur s’effondre à un moment de son histoire c’est qu’il doit y avoir une autre religion qui séduit un peu trop dans le pays. C’est ainsi que le FN veut « défendre la laïcité » pour empêcher une autre religion de se développer et d’aller piquer –dans des églises vides- les fidèles du catholicisme. Dans la vie politique d’un village, « défendre la laïcité » ne signifie absolument rien ; les églises se vident – et c’est tant mieux- car les gens n’en ont juste plus rien à foutre de ce que raconte le curé.

Douar ha Frankiz

 
  1. Jean-Paul Sartre, Réflexion sur la question juive, 1946. []
  2. Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme, 1951. []
  3. Raphaël Liogier, Le Mythe de l’islamisation: Essai sur une obsession collective, 2012. Ce livre est ici intéressant dans la mesure où il effectue un travail de déconstruction qui montre que l’islamisation ressentit par l’extrême droite, et même par une frange importante de la société, est un mythe qui donc n’existe que dans l’imagination. []
  4. Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde, 2005. []
  5. Raphaël Liogier, Le Mythe de l’islamisation: Essai sur une obsession collective, 2012. []

La Dieudosphère, bien plus vaste qu’elle n’en a l’air

Un très bon article à lire sur Mondialisme. org !

 

L’univers de la mouvance fasciste regroupée autour de Dieudonné est vaste et riche, dans le fond comme dans la forme : le sympathisant moyen du politicien a accès en un ou deux clics, sur n’importe quel site de cette sphère, sur n’importe quel mur Facebook de l’un de ses animateurs, aussi bien à la prose d’Edouard Drumont ou d’autres antisémites du passé, qu’à des clips où à des BD négationnistes très modernes dans la forme…

 

http://www.mondialisme.org/spip.php?article2010

NDDL, Ligne THT, OL Land…. DES GRANDS PROJETS… INUTILES ?

Hola,

on a trouvé un petit dossier intérréssant sur les grands projets inutiles (Ayrault porc NDDL, Ligne t’as HT, OL Land….) que nous relayons, voir lien suivant basta

Perlinpinpin

Aéroports, stades, autoroutes, centrales nucléaires, parcs de loisirs… à l’heure de l’austérité, les grands projets inutiles se multiplient en Europe. Comment sont prises les décisions d’engager un grand projet coûteux et inutile ? Quels sont les enjeux ? Comment s’organisent les mobilisations, comme à Notre-Dame-des-Landes, et où se mènent ces batailles ? A travers nos enquêtes et reportages, nous vous invitons à un petit tour d’horizon de ces chantiers pharaoniques.

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Derrière les Mille vaches, un modèle agro-industriel désastreux

Derrière les Mille vaches, un modèle agro-industriel désastreux arton5220-dda84

lu sur reporterre

Avec la ferme usine utilisant les vaches pour produire de l’électricité, on passe à une autre étape du système qui a provoqué l’hécatombe de la paysannerie et des dégâts environnementaux énormes. Ce n’est pas l’agro-écologie proclamée officiellement, mais l’agro-industrie généralisée.


Où l’on plonge en apnée dans une histoire tumultueuse, faite de moissonneuses, de pesticides et de tendres liaisons entre ministres et« syndicalistes » agricoles. Où l’on comprend un peu mieux qu’une vache n’est rien qu’une marchandise ordinaire.

C’est une vieille histoire, et elle est complexe. Mais sans en comprendre l’esprit, on ne peut raisonnablement saisir l’un des sens – peut-être le plus essentiel – du projet de « Ferme des 1000 vaches ». Quand la France sort des ruines de la Seconde Guerre mondiale, son agriculture est encore basée sur la polyculture et l’élevage traditionnels. Le tracteur est resté à la porte de nombreuses exploitations, où dominent toujours le cheval, le bœuf, l’âne. La victoire sur le fascisme bouleverse tout, car derrière les chars américains de la Libération apparaissent déjà les lourds engins agricoles, les pesticides et engrais, l’alimentation animale standardisée, l’industrie. Bientôt, le plan Marshall permettra à l’Europe de s’équiper à crédit, ouvrant de formidables marchés à John Deere, DuPont et – déjà – Monsanto.

Le modèle américain exerce après 1945 une force proprement inimaginable. Le maître mot de l’époque, repris en chœur d’un bout à l’autre de l’arc politique, est celui de progrès. L’institut national de la recherche agricole – l’Inra -, né en 1946, sera le fer de lance d’une modernisation qui n’est rien d’autre qu’une industrialisation massive. Les fondateurs de l’Inra – un Jean Bustarret en tête – font aussitôt alliance avec un Fernand Willaume, le premier lobbyiste de l’industrie des pesticides. Pas d’anachronisme pour autant ! En 1945, le DDT, qui sera interdit trente ans plus tard, est un produit miracle, célébré comme tel par tous. Parallèlement, l’animal d’élevage devient peu à peu un objet industriel comme un autre, presque comme un autre.

Les jeunes zootechniciens, souvent de braves résistants, font un à un le voyage en Amérique, où ils découvrent un système d’une productivité inouïe, dont le fleuron est le découpage taylorisé des animaux, dans les célèbres abattoirs de Chicago. Raymond Février, qui sera l’un des piliers de l’Inra, racontera bien plus tard, se remémorant son propre voyage outre-Atlantique : « Nous étions éblouis ».

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[Méfiez-vous des contrefaçons] Qu’est-ce que la démocratie directe ?

http://juralib.noblogs.org/files/2013/12/054.jpg

TÉLÉCHARGER L’OUVRAGE : democratiedirectekesaco

Dès sa parution à Paris aux premiers jours d’avril 2010, ce bref « manifeste » libertaire pour la démocratie directe (qui s’appuie sur la plus moderne historiographie de la Grèce antique, et parti­culièrement d’Athènes au temps de Périclès et de Démosthène, pour tracer pour la première fois un plan synthétique des institutions fondatrices d’une authentique démocratie sociale : assemblées populaires souveraines fédérées, rotation et contrôle permanents de délégués révocables, « justice des plus démunis ») a eu une influence déterminante, par l’ampleur des discussions et la cascade de réactions qu’il a suscitées chez ses premiers lecteurs, sur l’ensemble du spectacle « politique » en France (où dans une délirante surenchère populiste, la « démocratie directe » s’est vue soudain inscrite aux listes de fausses promesses d’une myriade de petits partis, depuis le NPA néo-trotskiste jusqu’au Bloc Identitaire néonazi, en passant par le Parti pour la décroissance, écologiste-puritain, l’ex-Modem, catholique-libéral, la Droite populaire, crypto-fasciste, et même une croquignolesque Alliance royale, monarchiste ; les partis dits « de gouvernement » étant restés les seuls à ne pas s’y risquer, quoique le sujet ait été âprement débattu au plus haut sommet du Front National, l’ambitieux parti des nostalgiques de l’ordre colonial et des délateurs anonymes), et sur le mouvement social en Europe et au-delà (où la démocratie directe est cette fois expérimentée dans la pratique quand elle n’est pas déjà explicitement revendiquée par la rue, comme en Grèce ou au Québec). Il n’y a pas lieu de s’étonner de ce double phénomène : là en effet où la base prolétarisée (et la jeunesse en particulier) ne peut que s’enthousiasmer à la perspective clarifiée d’une véritable « souveraineté populaire », fondée notamment sur le rejet du « système des partis » compris comme système d’illusions idéologiques et de mensonges démagogiques, tous ces partis ou fragments de parti ne pouvaient au contraire que s’en alarmer, et se convaincre de l’urgente nécessité de se porter sur le terrain même de la menace – qu’ils croyaient définitivement ensevelie dans la fosse commune des « idéaux de Mai 68 » – pour la combattre avec l’arme dont ils sont les experts incontestés : la « récupération », ce mélange de plagiat, de falsification et de dissimulation, cocktail détonant de provocation politique et de petit commerce, dont le chef-d’œuvre le plus abouti reste l’ignoble faux antisémite Les Protocoles des Sages de Sion, devenu modèle littéraire pour plusieurs générations d’écrivains ratés, universitaires, journalistes, petits profs, qui vivent en parasites des idées nouvelles qu’ils ont pour mission d’asservir et d’exploiter, comme on fait du prolétariat dont elles émanent nécessairement. On sait cependant que si l’enseignement moderne a multiplié la quantité de ces contremaîtres de la pensée, il est très loin d’en avoir amélioré la qualité ; de sorte que là où quelques truqueurs habiles suffisaient à enchaîner des millions d’esprits révoltés, mille récupérateurs diplômés ne suffisent plus aujourd’hui à détourner de son cours le nouveau mouvement révolutionnaire mondial, dont ce livre annonçait l’irruption imminente, en définissant aussi bien sa cause la plus immédiatement fédératrice (l’exigence d’une « démocratie réelle » et non plus illusoire et mensongère) que les conditions de sa victoire (« il faudra, pour vaincre, un mouvement international ou qui, commencé à un endroit, s’internationalise rapidement. Il faudra des armes, il faudra la complicité ou la passivité d’une partie des armées »). Rien n’est gagné, bien sûr ; mais déjà la réalité s’insurge partout contre la dictature de la représentation, avec pour seules premières armes les nouvelles technologies de communication, initialement forgées comme chaînes et comme mouchards. Divers fragments de ce livre avaient été très vite publiés sur Internet par quelques-uns de ses premiers lecteurs, sans qu’ils parviennent évidemment à enrayer les grandes manœuvres de tous ceux qui au contraire ont trouvé leur intérêt à en falsifier et/ou dissimuler le contenu ; et le fait que le texte intégral soit désormais offert gratuitement en ligne, dans une version rigoureusement conforme à l’original imprimé, ne saurait pas davantage y suffire : mais participe assurément de cette insurrection.

(lu sur Éditions Antisociales – Décembre 2013)

Langue de bois

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En voilà qui ne risquent pas d’être au chômage, du moins tant que
perdurera ce système pseudo-démocratique basé sur le vote
pour celui ou celle qui fait les plus “belles” promesses électorales.
 
Bonne année quand-même !
ps : reçu de la part d’un compagnon

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