Archives pour mai 2014

Rodez: Retour sur la manif’ du 30 mai

lu sur aaa12

Ce matin nous étions donc au rendez-vous, place d’armes, fixé par les intermittents d’Aveyron. A cause de quelques désistements nous n’avons pas jugé pertinent d’amener la banderole, mais ce n’est que partie remise.
Entre 200 et 300 personnes ont répondu à l’appel. Par rapport aux autres manifestations ruthénoises celle ci était plutôt mouvementée. Il y a eu une tentative de forcer le barrage de police à l’entrée de l’avenue Victor Hugo qui s’est soldée par quelques coups de gazeuse, de lacrymo et une arrestation:

La manifestation s’est ensuite redirigée vers la préfecture dont la façade a été « Soulagée » aux œufs à la peinture noire.

voir l’article avec photos et vidéo sur aaa12

 

Mille vaches : le récit de la journée « démontage » où l’affaire a basculé

Pour remettre le projecteur sur la ferme-usine des Mille Vaches qui, selon eux, signe l’arrêt de mort des petits paysans, la Confédération paysanne a mené une action de démontage. Le gouvernement a choisi la réponse répressive : le porte-parole du syndicat, Laurent Pinatel, a passé la nuit de mercredi et à jeudi incarcéré, ainsi que quatre autres paysans.

la suite : reporterre.net

Je suis abstentionniste

Je suis abstentionniste et tu viens m’insulter, toi l’électeur, toi le votant, toi qui portes, scrutin après scrutin, des hommes et des femmes au pouvoir et qui n’auront de cesse de te décevoir. Qui te trahisse tout en te jurant que la prochaine fois ils feront mieux.

Tu viens m’insulter, déverser sur moi ton aigreur suite à la défaite de ton camp, comme un soldat tenant son fusil face à un peloton de déserteurs. Dans ton esprit ardent de combativité, si tu as perdu ce n’est pas parce que ton ennemi est meilleur, ce n’est pas parce que tes leader sont mauvais, c’est simplement ma faute, à moi, qui ne veut pas me battre.

Je suis le coupable.  La suite ici : NantesIndymedia

Ils ont voté et puis après

Communiqué du syndicat CNT-AIT Béziers.

No Pasaran!!??

Pas plus hier qu’aujourd’hui, la démocratie ne représente un antifascisme radical. Son seul intérêt est qu’elle est une forme de pouvoir qui permet en général plus facilement l’organisation d’une opposition (dans certaines limites , ex : syndicats partenaires sociaux ,associations caritatives, associations de bon teints et légalistes) et donc l’organisation du prolétariat en classe indépendante mais soumise en tant que salariat. 
     Même si ceci se paie au prix d’une certaine corruption idéologique (la croyance en la possibilité de changer les choses par le vote), ce n’est pas tout à fait négligeable car n ‘existant pas partout ; mais totalement insuffisant car de la part de la pseudo démocratie cela exige la manipulation et la soumission des êtres a un Etat et au capitalisme.
    La démocratie ici et maintenant ne peut pas éradiquer les racines du fascisme, qui sont aussi les siennes, (croyance en l Etat), elle ne l’a pas fait en 1945, son rétablissement n’empêche nullement que renaisse toujours la bête immonde, comme nous le voyons aujourd’hui. 
     Et devant ce possible combat à venir, nous devons nous rappeler qu’il serait illusoire pour les antifascistes de penser pouvoir le livrer en s’abandonnant, comme pendant la dernière guerre, au camp de la démocratie, ne serait-ce que, tout simplement, parce que celle-ci n’a jamais livré et ne peut pas livrer ce combat à fond, jusqu’au bout, sans se condamner elle-même.

Ni capitalisme!! Ni Etat son pendant !

 Une société libertaire !

CNT-AIT34   cnt-ait34@outlook.fr

 

Au moment où l’on parle de l’Ukraine : Nestor Makhno, paysan d’Ukraine

Image de prévisualisation YouTube

Film documentaire d’Hélène Chatelain (1996).

Synopsis Réfractions [recherches et expressions anarchistes]:
« Anarchiste et communiste », une conjonction de deux termes impensable en Union soviétique. Pourtant, c’est bien ce que Nestor Makhno revendiqua au début du siècle. Entre 1917 et 1921, la bourgade de Gouliaï Polié, à l’Est de l’Ukraine, fut le centre d’un mouvement révolutionnaire paysan qui lutta d’abord contre les occupants austro-hongrois (après la signature du Brest-Litovsk), contre les Blancs puis contre l’armée Rouge commandée par Trotsky, avec laquelle il s’était précédemment allié. La figure emblématique de ce mouvement était Nestor Makhno, né à Goulaï Polie, mort en exil en France.

Sur un rythme haletant, Hélène Chatelain reconstitue sa vie à partir de ses écrits, de films de propagande soviétique, de réactions d’ouvriers aujourd’hui et de la mémoire qu’il a laissée dans le cœur des siens à Gouliaï Polié, à l’Est de l’Ukraine.

p.s. Je remercie les ayant droits (13 Prod. et La Parole Errante) de nous permettre de partager librement ce document ici, jusqu’à présent.

En Italie, des opposants au Lyon-Turin deviennent l’ennemi public n°1

lu sur bastamag

En Italie, des opposants au Lyon-Turin deviennent l’ennemi public n°1 arton4101-03553

La criminalisation des mouvements sociaux s’intensifie en Europe. Les militants du mouvement No Tav en Italie, fer de lance de l’opposition au projet de ligne grande vitesse entre Lyon et Turin, en font les frais. Quatre d’entre eux, accusés d’avoir détruit du matériel pour freiner les travaux, viennent de passer cinq mois en détention provisoire, dans des conditions très dures. Ils étaient jusqu’à présent poursuivis pour « acte de terrorisme ». En se constituant « partie lésée » au procès, la Commission européenne a cautionné les dérives de l’application tout azimuts des lois antiterroristes. Ce procès sous haute tension s’ouvre le 22 mai.

Plus de cinq mois maintenant que quatre militants italiens, opposés au projet de ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin, font l’objet de mesures préventives d’enfermement. Depuis le 9 décembre 2013, et malgré des casiers judiciaires vierges, Chiara Zenobi, Claudio Alberto, Niccolò Blasi et Mattia Zanotti bénéficient d’un seul parloir de deux heures par mois – uniquement avec leurs parents – et se heurtent à la censure des correspondances. Ils sont accusés de terrorisme suite à la destruction de matériel. Ou plutôt « étaient » accusés. La Cour de Cassation de Rome vient en effet d’annuler le 15 mai 2014 le jugement du tribunal de la liberté de Turin quant aux accusations de terrorisme.

Les faits reprochés remontent à la nuit du 13 au 14 mai 2013. Une trentaine de militants s’introduisent sur le chantier du tunnel exploratoire de Chiomonte, en Val de Suse (Italie). Le but, saboter les machines présentes sur le site afin de ralentir les travaux. Après avoir cisaillé les barbelés et les grilles pour pénétrer sur le chantier, une partie des militants tient à distance les forces de l’ordre, présentes en permanence dans la zone, pendant qu’une autre partie du groupe incendie un compresseur et un générateur électrique. Lors de cette action, des cocktails molotov sont utilisés par les militants. Aucun blessé n’est à déplorer. Le lendemain, le mouvement No Tav revendique publiquement cette action.

Maintien des accusations

C’est finalement sept mois plus tard, le 9 décembre 2013, que les quatre opposants sont arrêtés, dans le cadre d’une enquête antiterroriste. Les chefs d’inculpation sont très lourds : « attentat à visée terroriste et acte de terrorisme avec utilisation d’engins de destruction ou explosifs » [1]. Les accusés sont également poursuivis pour « dégradation par incendie, violence contre des agents de la force publique, possession et transport d’armes de guerre ». Ces chefs d’accusation les placent sous un régime de détention particulier. Les quatre détenus se voient appliqués sans ménagement la mécanique de l’antiterrorisme.

« L’annulation du jugement par la Cour de Cassation implique que le tribunal de la liberté de Turin devra réviser les mesures préventives ordonnées, mais n’a pas de conséquences directes sur les accusations que les juges continueront à utiliser pendant le procès du 22 mai » analyse le site No-Tav.info. Lors de cette audience à huis-clos à la prison des Vallette (Turin), il est prévu que les inculpés soient entendus depuis leur cellule par captation vidéo, et les jurés placés sous escorte policière. Ces conditions, similaires à celles d’un procès anti-mafia, sont notamment dénoncées par Nicholas Bell du Forum civique européen.« L’utilisation totalement démesurée et inadaptée d’un arsenal de lois antiterroristes autour de ce procès forme un précédent inacceptable ».

La Commission européenne se porte « partie lésée »

132 parties civiles sont citées dans ce procès, des compagnies exécutant le chantier aux ouvriers et forces de l’ordre présents le soir du sabotage. La présidence de la Commission européenne s’est également portée « partie lésée » au titre de ses intérêts dans un projet qu’elle soutient depuis le début. « Non seulement la Présidence de la Commission européenne apporte son soutien à une procédure en tout point scandaleuse, mais elle légitime l’ouverture du champ des potentiels accusés d’acte terroriste, en Italie comme dans l’ensemble de l’Union Européenne », dénonce le mouvement No Tav. En clair, si les inculpés devaient être condamnés, ce jugement bénéficierait de surcroit d’une légitimité européenne.

Un appel a été lancé en France et en Europe par le Forum civique européen pour que des juristes et des observateurs des organisations de droits de l’Homme se rendent à l’ouverture du procès. « Il faut absolument empêcher que cette affaire ne soit traitée par la justice italienne que dans le huis-clos de la prison des Valette et lui donner un large retentissement », explique Nicholas Bell. Pour le Collectif international Pro No-Tav, il est essentiel de « marquer par toutes les interventions, prises de position et contributions possibles, que tout le monde est visé dans de telles procédures, que les inculpés ne sont pas seuls face à la mécanique délirante de l’antiterrorisme et qu’il est possible d’enrayer le travail d’isolement et d’effroi ». Une délégation internationale d’observateurs est en cours de constitution.

Sophie Chapelle 
@Sophie_Chapelle sur twitter

Photo : CC / Ivan Crivellaro

Contact : Collectif international Pro No Tav (e-mail)

Nos précédents articles sur le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turiici.

Contre la prison « Coupe Gorge » + Entretien avec l’Anarchist Black Cross Minsk

Le 18 avril dernier, la CNT-AIT 63 était invitée à l’émission « Le Coupe-Gorge » pour parler abolition de la prison. L’émission est écoutable ici : radiocampuscoupegorge

Vous trouverez sur cette même page un petit entretien avec l’Anarchist Black Cross de Minsk suite à la soirée de soutien du 19 mai  que nous avons organisés à l’HDV!

Soutien aux prisonniers anarchistes biélorusses
Suite à la soirée du 19 mai dernier avec l’Anarchist Black Cross de Minsk, nous avons :
-des livres « Sur la route de Magadan », de Ihar Alinevich, prisonnier anarchiste biélorusse, arrêté par le KGB biélorusse en 2010. Il a pris 8 ans de colonie pénitentiaire (camps hérités des goulags de l’époque marxiste).
Le total des ventes sera reversés aux prisonniers anarchistes biélorusses.
 
Tous ces livres/DVD sont disponibles au local de notre syndicat, ouvert tous les samedi de 16h à 19h,  et sur nos tables de presses.  Si vous souhaitez réserver un des livres/DVD,  n’hésitez pas ! + d’infos cntait63@gmail.com

La CNT-AIT 63 parle du travail sur Radio Campus

Le 1e mai, nous avons été invité-es sur Radio Campus à l’émission « Les Indigné-es occupent la radio » pour parler travail…

Écoutable ici !

http://www.mixcloud.com/erwannsons/indign%C3%A9-e-s-travail/

NDDL : [Nantes] Retour sur la manifestation du 17 mai : la solidarité est notre arme !

Le 17 mai, dans une chaleur estivale, une foule compacte de plus de 1500 personnes manifeste dans les rues de Nantes sa solidarité avec les blessé-e-s par la police et les inculpé-e-s par la justice. Le cortège, qui emprunte les rues que la préfecture nous avait volées le 22 février, est dense, divers, offensif, sonore et coloré. La peur est conjurée.

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Une impression de force contenue se dégage des rangs serrés de la manifestation : la rage et la colère s’expriment dans cette démonstration de puissance collective digne. Les premiers rangs de manifestant-e-s sont casqués, d’autres portent des masques, des bandeaux, du maquillage, une battucada rythme la fin du cortège suivie par des tracteurs : chacun-e témoigne à sa façon sa révolte contre l’injustice. Alors qu’une rue bouchée par plusieurs camions de Gendarmes Mobiles est investie par le cortège, ce sont les militaires et leurs véhicules qui reculent précipitamment sous les huées pour laisser passer la manifestation. Pas l’inverse.

Pourtant un peu plus tôt, dès 15 heures, alors que l’on afflue vers le point de rendez vous, les agressions policières commencent déjà. Les gens qui descendent des transports pour se joindre à la foule sont contrôlé-e-s, fouillé-e-s par des flics menaçants, le tout sous l’œil inquisiteur des caméras de la métropole ou de policiers en civil. La tension monte d’un cran face à cette provocation et les prises de parole commencent dans une ambiance pesante. Plusieurs enjeux du défilé sont alors évoqués : les yeux perdus suite à des tirs policiers – que ce soit en manifestation ou dans les quartiers – se multiplient dans l’impunité générale 1. Rien qu’à Nantes, 4 personnes ont été éborgnées par des tirs de flashball et de LBD ces dernières années. Damien qui a perdu l’usage d’un œil le 22 février vient témoigner des dommages irréparables que la police peut laisser sur les corps 2. Il s’agit le 17 mai de remettre en pratique un réflexe essentiel de protection  -trop souvent oublié- : nous manifesterons casqué-e-s. La mère d’Enguerrand, incarcéré depuis le 1er avril pour un jet de fumigène, lit un texte que son fils envoie depuis sa cellule 3. Tout au long du défilé, nous lui exprimerons notre solidarité, ainsi qu’à tou-te-s les inculpé-e-s. L’expulsion violente d’un lieu habité par des migrants quelques jours plus tôt est aussi rappelée 4, plusieurs occupant-e-s se joignent d’ailleurs au cortège qui s’élance sur le cours des 50 Otages.

Au niveau du local du PS, tous rideaux fermés, des fumigènes sont allumés alors que la devanture est redécorée d’un bandeau « Acab ». Plus loin, dans une rue Crébillon ceinturée de bleu, des flics arrachent les pellicules et cartes des appareils des photographes 5.

Devant le local de la SNCF résonne un discours de solidarité avec les camarades NO TAV inculpé-e-s pour terrorisme de l’autre côté des Alpes 6 alors qu’une banderole « Nous somme toutes des terroristes » est déployée dans le cortège. Une manifestation de solidarité avec elles et eux est organisée à Rennes le 24 mai 7. La manifestation repart pour un craquage de fumigène généralisé au niveau de la Place du Commerce, épicentre de la métropole. Plusieurs dizaines d’engins pyrotechniques sont allumés en solidarité avec Enguerrand alors qu’est scandé : « Un fumigène : un an ferme. Combien vous donnez pour une centaine ? ». Une banderole est dépliée en tête cortège pour l’occasion devant le regard impressionné de nombreu/ses/x nantai-se-s.

Plus loin, quelques barrières de chantiers sont déplacées sur la voie de tram avant que le cortège n’entre dans la Rue de Strasbourg parsemée de policiers en tout genre. Le siège de Vinci – fraichement remis en état – est criblé de peinture alors que les forces de l’ordre sont bruyamment huées tout au long de la rue. La tête de la manifestation est dans une énergie électrique. La mairie et les bâtiments autour reçoivent quelques taggs avant que le cortège n’arrive à la Préfecture. A nouveau, plusieurs prises de parole se succèdent dont celle de la compagne d’Enguerrand qui lit à son tour une autre de ses lettres 8. La foule finit par se disperser dans le brouillard des fumigènes.

Jusqu’au bout, les flics cherchent la provocation en embarquant au commissariat une manifestante pour un contrôle d’identité. Elle sera relâchée une heure plus tard.

Les dirigeants d’une grande organisation citoyenne anti-aéroport bien connue, tétanisés, se sont publiquement dissociés de cette journée de solidarité. Ils ont préféré réserver leur indignation médiatique aux prétendus « casseurs » plutôt qu’à la violence policière inouïe qui s’est abattue sur des centaines de d’individu-e-s le 22 février ainsi qu’aux procès expéditifs qui ont suivi. La manifestation du 17 mai se passe bien de leur soutien : l’évènement agrège de nombreuses colères dépassant largement la seule question du projet d’aéroport, réunissant une foule compacte et dynamique venue de Nantes et d’ailleurs. Des actions et concerts de solidarité à Toulouse, Guingamp et Rochefort lieu au même moment. Ce qui se joue va désormais bien au delà de Notre-Dame-des-Landes.

Ce 17 mai nous avons montré notre refus de nous laisser voler la manifestation du 22 février par la police et les médias. Nous avons prouvé collectivement la force de nos solidarités.

La police interdisait les rues du centre ville commerçant le 22 février ? Nous les empruntons.

La police tire dans les visages ? Nous nous protégeons.

L’un des nôtres est incarcéré pour un fumigène ? Nous en allumons par dizaines.

La police voudrait nous terroriser, nous empêcher de manifester, nous isoler ? Nous reprenons les rues de Nantes ensemble, par centaines.

Merci à ValKYves Monteil et MC Marco pour leurs photos

Publié par le groupe: GroupComité de soutien à Enguerrand

http://27novembre2007.blogspot.fr/2014/05/tableau-recapitulatif-des-blesses-4-mai.html
http://dormirajamais.org/damien/
http://nantes.indymedia.org/articles/29470
http://nantes.indymedia.org/articles/29432
http://www.citizen-nantes.com/article-manifestation-de-solidarite-contre-les-repressions-123564787.html
http://rebellyon.info/?Proces-No-Tav-a-Turin-appel-a-defaire-l
http://nantes.indymedia.org/events/29457
http://nantes.indymedia.org/articles/29487

[Région Ukraine] : Contre le régime de Kiev et la junte de l’Est !

Déclaration du SAT (anarchosyndicaliste) sur le conflit dans les régions de l’Est

 

Il y a une confrontation continue sur le territoire de l’Ukraine entre les groupes de la classe dirigeante locale et russe qui font s’opposer les travailleurs les uns contre les autres et attisent l’hostilité, et se rapprocher le pays d’un état de guerre civile. Les événements de Mariupol sont la matérialisation de cette confrontation. Beaucoup de gens, les combattants et les civils, les militaires professionnels et les conscrits, ainsi que les volontaires, ont, dans les deux camps du conflit, souffert des conséquences de l’‟opération anti- terroriste”.

C’est une situation critique pour les travailleurs. Le gouvernement traite toutes les personnes qui protestent dans le mouvement anti- Maïdan de la même manière : les soldats ne comprennent pas sur qui ils tirent, et ceux qui sont abattus ne comprennent pas pourquoi meurent. Les deux camps en conflit manipulent leurs “fantassins” avec un cynisme particulier, et c’est pourquoi les travailleurs en viennent à lutter pour des idées qui n’ont rien à voir avec leurs intérêts matériels de classe.

Les unités militaires ukrainiennes et d’autres groupes armés se battent pour les idéaux insensés de national-patriotisme et « l’unité de la nation », tandis que les séparatistes se battent pour la création d’un nouvel État et/ou l’adhésion à la Russie. Dans tous les cas, l’objectif est l’État nation bourgeois avec ses bureaucrates, ses policiers, ses juges, ses prisons, ses capitalistes et ses miséreux.

Désormais, il y a déjà des dizaines de victimes et de morts à la suite des combats entre ces deux mouvements réactionnaires. L’incompétence de l’armée d’une part et la dépravation des combattants de l’autre font croître les pertes de façon significative.

Les plus hauts rangs du mouvement anti-Maïdan sont généralement constitués de militaires à la retraite ainsi que de hauts fonctionnaires de la police restés fidèles à l’ancien régime. Par conséquent, la direction des « républiques populaires » dans les régions de l’Est de l’Ukraine peut en effet être désignée comme une junte : une dictature de la police et des forces armées.

Les groupes fascistes et de criminels présents dans ce mouvement donne à cette junte un caractère global profondément réactionnaire et radicalement opposé aux intérêts de classe des travailleurs dans les régions de l’Est.

La propagande pro-russe dépeint les combattants séparatistes comme des combattants de la résistance antifasciste. Selon cette propagande, l’‟opération anti-terroriste” lancée par le gouvernement ukrainien n’est rien d’autre qu’une attaque des fascistes ukrainiens du ‟Secteur Droit”, dont le rôle dans ces événements et dans bien d’autres s’en trouve de manière consternante gonflé hors de toute proportion.

Le ‟Secteur Droit” est une coalition mal coordonnée de plusieurs organisations d’extrême-droite. Sa structure sociale se compose de jeunes d’extrême droite et de groupes criminels. La structure sociale des combattants des ‟républiques populaires” est similaire pour l’essentiel : adolescents, gangsters et éléments déclassés. La popularité du ‟Secteur Droit” en ce moment est très faible (inférieur même à celui du Parti communiste de l’Ukraine totalement discrédité) ; en outre, le ‟Secteur Droit” se trouve dans une situation de guerre secrète avec le gouvernement ukrainien.

En raison des opérations de relations publiques permanentes de la communauté internationale soi-disant antifasciste, le ‟Secteur Droit” est en train d’acquérir l’image terrible d’une puissante organisation qui dirige presque l’État ukrainien, ce qui n’est évidemment pas vrai. Cependant, nous ne cherchons pas à minimiser le problème des mouvements fascistes en Ukraine. Le SAT a insisté à plusieurs reprises sur l’escalade de la violence d’extrême-droite, qui vise notamment les militants de gauche, et ce dès 2012, sous le régime de Ianoukovitch. Les militants du SAT ont également été attaqués. Un de nos camarades a été presque tué par les néo-nazis qui l’avaient attaqué avec des couteaux. En outre, le lieu de la manifestation du 1er de cette année a dû être déplacé en raison de menaces d’affrontements avec l’extrême droite.

Résister aux mouvements fascistes a été l’une des principales tâches du mouvement anarchiste en Ukraine pendant une longue période. Contrairement à de nombreux ‟antifascistes” post-staliniens dans les pays occidentaux, nous connaissons ce problème de première main et non à partir d’Internet. Et pourtant, nous et nos camarades avons réussi à organiser des manifestations anarchistes le 1er mai avec un programme social, anticapitaliste et antinational à Kiev, à Kharkiv et à Jitomir.

Les anarchistes n’ont pas l’intention de céder du terrain aux nazis et au gouvernement de la droite libérale. C’est le STA qui a organisé la campagne de protestation de la gauche radicale contre le parti au pouvoir ‟Bat’kivshyna” [‟Patrie”].

Nous sommes prêts à poursuivre la lutte contre l’État, le capital et l’extrême-droite qui les protègent. Mais ce combat est cent fois plus difficile lorsque l’État, l’Église, les structures de la police et des mouvements fascistes sont unis en une seule force. Telle est la situation dans le Donbass, où ‟l’armée de la république populaire de Donetsk” est dirigée par Igor Strelkov, l’homme des services secrets de la Russie et grand fan du mouvement tsariste historique Garde Blanche ; où l’organisateur du référendum, le fondateur du mouvement ‟Donbass Orthodoxe”, consulte le leader du plus ancien mouvement néo-nazi post-soviétique, le légendaire Alexandr Barkashov ; où les militants de l’anti-Maïdan manifestent leur solidarité et leurs respects envers une autre icône des fascistes européens – Aleksandr Douguine ; où le co-président du ‟Gouvernement de la république populaire de Donetsk”, Denis Pushilin, regrette ouvertement que la révolution de 1917 ait mis fin au tsarisme et la qualifie de ‟sanglant désastre” .

Les slogans sociaux n’ont pas été insérés dans les manifestes et les documents officiels des séparatistes, alors qu’il y a beaucoup de phrases sur la paix sociale et les intérêts de la « petite entreprise ». À l’heure actuelle, la Junte criminelle et fasciste de l’Est organise des tortures et des enlèvements de militants syndicaux.

Le nationalisme est l’ennemi mortel des travailleurs. Ceci est prouvé par les événements actuels en Ukraine, où les fascistes des deux bords aident la classe dirigeante à écraser physiquement le peuple travailleur. La question est : combien de victimes et de destructions seront nécessaires avant que prolétariat ukrainien le réalise.

Nous exigeons du gouvernement de Kiev qu’il retire immédiatement les troupes des villes, et de la junte de l’Est qu’elle cesse de terroriser les travailleurs pacifiques. Notre objectif est de poursuivre la résistance sur tous les fronts et de construire contre vents et marées un mouvement ouvrier révolutionnaire.

Nous appelons nos compagnons travailleurs ukrainiens à s’aligner derrière nos intérêts de classe communs, parmi lesquels la paix et la solidarité, mais pas la lutte insensée pour garder des territoires ou leur séparation. La lutte des classes n’a rien à voir avec la lutte pour la redistribution du pouvoir. Quel que soit le vainqueur de la confrontation entre le gouvernement et les séparatistes, – nous perdrons, et c’est pourquoi son boycott est notre priorité. Ignorer les décisions du gouvernement, renoncer au militarisme, mener des grèves et construire un mouvement ouvrier révolutionnaire – telles sont nos armes contre la guerre qui nous est imposée. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et sur la solidarité internationale d’autres organisations de la gauche radicale. Si nous ne commençons pas à nous lever maintenant, nous devrons faire face à des temps parmi les plus difficiles.

Ni dieux, ni maîtres, ni nations, ni frontières !

Prolétaires du monde entier, unissons-nous !

Kiev, le 14 mai 2014

SAT Syndicat Autonome des Travailleurs 
_ _ _

Traduction : XYZ pour OCLibertaire

[Région Ukraine] : Contre le régime de Kiev et la junte de l’Est ! child-of-maidan-fa02e


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